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Les hommes savent-ils l'histoire qu'ils font ?

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Les hommes savent-ils l'histoire qu'ils font ?

Analyser le sujet    Le sujet est libellé au présent de l'indicatif. Sur un thème qui concerne le passé, cette précision est essentielle. La question porte sur la capacité de jauger tous les paramètres et conséquences d'un événement au moment où il se fait, et non pas après.  L'expression « savoir ce que l'on fait » exige qu'il y ait conscience de l'acte effectué. Mais pas seulement : cela suppose aussi d'être capable de connaître les raisons, les buts poursuivis légitimant l'acte, voire les conséquences éventuelles ou presque certaines de cet acte. Aujourd'hui, un fumeur sait par exemple ce qu'il fait car il est informé des conséquences, il sait qu'il augmente sa dépendance à mesure qu'il continue, qu'il peut avoir commencé pour de mauvaises raisons, etc.  L'idée selon laquelle les hommes sont maîtres d'oeuvre et responsables, du moins en partie, de leur histoire n'est pas à remettre en cause. Elle fait partie du présupposé de la question. Ce n'est pas leur pouvoir qui est sujet à discussion mais leur savoir.    Élaborer la problématique    Le problème est assez clair. D'un côté, le fait que les actions humaines s'accompagnent de conscience, répondent à un but, supposent des connaissances. De l'autre, le fait qu'en histoire il est question des actes de grande ampleur qui engagent une collectivité humaine, dans le domaine politique, diplomatique, etc. Est-il possible dans ce cas d'obtenir le niveau de clairvoyance que suppose l'expression « savoir ce que l'on fait » ? Peut-on être lucide sur son histoire en direct ou seulement en différé ? Et tous les hommes savent-ils de la même façon ce qui est en train de se faire ?  Il ne faut pas oublier l'histoire, entendue comme discipline ou savoir sur le passé, celle faite par les historiens. Ceux-ci sont-ils bien conscients de tous les risques d'interprétation inhérents à leur discipline ?

« Analyser le sujet Le sujet est libellé au présent de l'indicatif.

Sur un thème qui concerne le passé, cette précision est essentielle.

La question porte sur la capacité de jauger tous les paramètres et conséquences d'un événement au moment où il se fait, et non pas après. L'expression « savoir ce que l'on fait » exige qu'il y ait conscience de l'acte effectué.

Mais pas seulement : cela suppose aussi d'être capable de connaître les raisons, les buts poursuivis légitimant l'acte, voire les conséquences éventuelles ou presque certaines de cet acte.

Aujourd'hui, un fumeur sait par exemple ce qu'il fait car il est informé des conséquences, il sait qu'il augmente sa dépendance à mesure qu'il continue, qu'il peut avoir commencé pour de mauvaises raisons, etc. L'idée selon laquelle les hommes sont maîtres d'oeuvre et responsables, du moins en partie, de leur histoire n'est pas à remettre en cause.

Elle fait partie du présupposé de la question.

Ce n'est pas leur pouvoir qui est sujet à discussion mais leur savoir. Élaborer la problématique Le problème est assez clair.

D'un côté, le fait que les actions humaines s'accompagnent de conscience, répondent à un but, supposent des connaissances.

De l'autre, le fait qu'en histoire il est question des actes de grande ampleur qui engagent une collectivité humaine, dans le domaine politique, diplomatique, etc.

Est-il possible dans ce cas d'obtenir le niveau de clairvoyance que suppose l'expression « savoir ce que l'on fait » ? Peut-on être lucide sur son histoire en direct ou seulement en différé ? Et tous les hommes savent-ils de la même façon ce qui est en train de se faire ? Il ne faut pas oublier l'histoire, entendue comme discipline ou savoir sur le passé, celle faite par les historiens.

Ceuxci sont-ils bien conscients de tous les risques d'interprétation inhérents à leur discipline ? Élaborer le plan Introduction : Partir d'un fait d'actualité marquant et médiatisé, par exemple la chute du mur de Berlin. I.

L'histoire est consciente 1.

Les événements historiques Les guerres et révolutions sont les conséquences d'actions et de décisions sciemment effectuées. 2.

La production de l'histoire Les êtres humains produisent leurs moyens de subsistance, leur constitution politique, leur rapports sociaux. 3.

La connaissance de l'histoire Les êtres humains s'intéressent à leur passé, et en font une étude théorique à partir des documents. Transition : Mais, justement, est-ce conforme à ce que les contemporains de l'époque ressentaient ? II.

L'histoire est inconnue 1.

Le décalage temporel Il est impossible de prévoir quelles seront les répercussions d'un événement vécu en direct.

La liberté humaine peut en décider d'une façon inattendue. 2.

Les lois de l'histoire Il est possible d'assigner au cours de l'histoire des lois d'évolution que les acteurs ne connaissent pas eux-mêmes {cf.

analyse marxiste). 3.

La ruse de l'histoire On peut d'autant moins connaître ce que l'on fait que l'on est l'instrument d'une force agissant par ruse, en utilisant les passions (cf.

analyse hégélienne). Transition : Mais que peut-on savoir exactement de la réalité de cette interprétation ? III.

L'histoire est complexe 1.

La causalité historique Ni totalement rationnelle, ni purement aléatoire, il y a combinaison de circonstances, de lois et de volontés. 2.

L'idéologie de l'histoire L'idéologie tend à présenter un savoir du cours de l'histoire, et à proposer un sens ou une issue pour celle-ci. 3.

Les dangers du savoir En croyant savoir l'histoire qu'ils font, les hommes font souvent une histoire bien particulière, celle des régimes totalitaires par exemple, selon l'analyse de H.

Arendt. Conclusion : Les hommes ne savent pas l'histoire qu'ils font du fait de leur liberté et de la combinaison de tous les paramètres en présence.

Les leçons de l'histoire ne sont-elles néanmoins nécessaires ?. »

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