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Les hommes font-ils l'histoire ?

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« Pouvons-nous agir sur l'avenir, ou sommes-nous déterminés à être ce que nous sommes ? On peut remarquer que, dès notre naissance, nous sommes le produit de l'histoire de notre famille.

L'homme est ce qu'il est parce qu'il naît dans une histoire : déterminé par son histoire personnelle, il l'est aussi par l'époque dans laquelle il vit.

C'est ce que pense Hegel : l'essence de l'homme est l'histoire.

L'homme est le produit des expériences historiques passées.

L'homme n'est que le moyen de l'histoire, il en est le produit.

Il ne fait pas librement l'histoire. Faut-il en conclure que nous ne sommes que le produit de l'histoire ? Déterminé par son passé, l'homme n'est-il et ne sera-t-il que le produit de ce passé, incapable de créer son avenir ? Ne peut-il pas, par la volonté, construire un projet ? Certes, l'homme est le résultat de déterminations historiques.

Mais le réduire à cela, c'est oublier que l'homme est avant tout un être de projet, libre de ses choix.

Il n'est déterminé que par lui-même : il n'y a pas d'histoire en dehors de l'homme qui la fait.

L'histoire est ce que les hommes la font être.

C'est l'homme qui construit l'histoire et non l'inverse.

C'est l'homme, la société, qui décident des valeurs au nom desquelles il faut, par exemple, faire la guerre. C'est sur ce point que Marx a particulièrement insisté.

Pour lui, ce ne sont pas les idées qui font l'histoire, mais l'action concrète des hommes qui travaillent.

Contrairement à Hegel, il pense que l'histoire n'est pas la réalisation de l'Esprit, mais qu'elle s'effectue en fonction des modifications matérielles qui interviennent dans la vie.

Les individus agissent collectivement : c'est l'action révolutionnaire des hommes qui fait l'histoire, une histoire qui se confond avec la libération de l'homme aliéné.

Le matérialisme historique part donc des hommes réels, actifs : «Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, c'est la vie qui détermine la conscience » écrit Marx.

Au contraire, les idéalistes séparent l'histoire des forces productives, des données physiques, techniques, religieuses, etc. L'homme n'est pas le résultat de circonstances qui le détermineraient absolument, mais, homme d'une époque, il est totalement libre, dans cette époque et en tenant compte de son environnement, de faire l'histoire et son histoire. L'homme est ainsi indissociable de son histoire, tout comme l'histoire est indissociable de l'homme.

L'homme construit son histoire en fabriquant sa vie par ses choix.

L'histoire n'est pas une réalité indépendante de l'homme.

Produit en un certain sens de l'histoire, l'homme est producteur de lui-même.

C'est ainsi qu'il peut envisager la liberté de construire l'avenir et de faire l'histoire. Analyse du sujet : l Qu'est-ce que faire son histoire ? 2 réponses possibles : 1. 2. faire un travail d'historien, c'est-à-dire relater son histoire, faire de la science historique ; être maîtres de leur histoire en tant que processus, qu'évolution dans le temps (il s'agit ici de la matière sur laquelle l'histoire comme science travaille). l On voit que de ces deux sens, c'est le deuxième qui nous intéressera pour la question qu'on nous pose : il est asssez évident que ce sont les hommes qui font leur histoire en tant que science historique, il y a donc peu d'intérêt de s'interroger à-dessus (même si on peut se demander, par exemple, si un peuple est objectif sur son histoire et s'il ne vaut pas mieux que ce soit un autre peuple qui fasse cette histoire). l Qu'entend-on par « les hommes » ? 1. chaque homme fait-il sa propre histoire personnelle ? 2. un groupe d'homme fait-il son histoire ? Un peuple, par exemple. 3. l'humanité toute entière ? 4. y a-t-il, dans chaque peuple, de grands hommes qui font l'histoire et tous les autres qui la subissent ? Problématisation : Si les hommes ne faisaient pas leur propre histoire, qui pourrait la faire à leur place ? Des dieux, le destin, le hasard ? Mais alors, pourrait-on encore penser la liberté de l'homme ? Si, à l'inverse, nous considérons que les hommes font leur propre histoire, un certain nombre de problèmes se posent : l cela signifie-t-il que les guerres ou les malheurs ont été choisis par les hommes ? Ou bien simplement qu'ils en sont responsables sans les avoir choisis ? l comment peut-il y avoir une histoire une et cohérente si elle est faite pr une multitude d'hommes aux intérêts divergeants ? l nous naissons dans un lieu et un temps que nous n'avons pas choisi.

Est-ce faire son histoire que de devoir s'accomoder de circonstances déjà présentes ? Pour résoudre ces problèmes, il nous faut nous demander quelle est la signification que nous donnons à « hommes » quand nous nous demandons si les hommes font leur propre histoire.

S'agit-il de se demander si chaque homme fat. »

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