Aide en Philo

Les hommes naissent-ils libres ?

Extrait du document

« Comment pourrons-nous définir l'homme ? Nous devons nous poser cette question aux propylées de ce travail, dans la mesure où toute définition de l'homme implique une réponse implicite à la question que l'on nous pose précisément.

Si nous répondons qu'il est « un animal politique » comme le fait Aristote, c'est donc qu'il ne peut se suffire à lui-même, qu'il est naturellement porté à rencontrer ses semblables, sans quoi il ne peut vivre.

Si nous disons qu'il est un être vivant capable de subvenir seul à ses besoins au moyen de sa raison et non de son seul instinct, c'est donc que nous répondons déjà par l'affirmative au problème que nous n'avons pu encore examiner.

Nous nous en tiendrons donc à une définition pour le moment vague, en disant qu'il est un être vivant doté de la raison et du langage. Donner une définition simple et univoque de la liberté n'est possible qu'au prix d'une simplification inacceptable du concept de liberté.

En effet, pour définir la liberté, il faut nécessairement faire référence à un terme qui s'oppose à elle.

A insi on peut définir la liberté par opposition à l'esclavage : alors elle est la condition d'une personne qui n'est pas sous la dépendance d'une autre.

Elle s'oppose également à la contrainte, puisqu'elle est le pouvoir de faire ce que l'on veut ; mais elle s'oppose également à l'oppression, en tant qu'elle est le droit de faire tout ce que les lois permettent, sous réserve de ne pas porter atteinte aux droits d'autrui.

Enfin, elle s'oppose au déterminisme, puisqu'elle est le pouvoir de la raison humaine de se déterminer en toute indépendance. Lorsque nous supposons que les hommes naissent libres, cela signifie que l'un des sens de la liberté que nous venons de voir est intrinsèquement lie a l'être humain, de sorte que ce dernier vient au monde avec elle. A première vue, la question « les hommes naissent-ils libres ? » ne peut que nous surprendre, dans la mesure où nous pouvons croire a juste titre que la liberté n'est jamais donnée a l'homme, que ce dernier s'efforce toujours de la conquérir, alors qu'elle est nécessairement en dehors de ses facultés propres, inaccessible.

C ependant, nous verrons que le postulat de la naissance des hommes avec la liberté est néanmoins utile afin de garantir aux hommes des droits fondamentaux.

Enfin, nous verrons qu'en vérité, la liberté est inséparable de la raison et qu'il faut donc aux hommes former leur raison en premier avant de pouvoir être considères à juste titre comme libres. La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si la liberté est innée pour l'homme ou si elle fait l'objet d'une conquête rendue possible par le développement de la raison. I. Les hommes ne sauraient naitre libres, car la liberté leur est un état inaccessible a.

La liberté est un état inatteignable pour l'homme b.

Il existe un désir d'obéir qui empêche la réalisation de la liberté humaine II. L'homme nait libre, mais cette liberté est immédiatement compromise par la société a.

« L'homme nait libre, et partout il est dans les fers » (Rousseau) b.

La liberté se perd et se reconquiert ensuite dans l'ordre politique III. L'homme ne nait pas libre, car sa liberté se conquiert par l'usage de la raison qui ne se forme qu'avec les années a.

L'état débile de la raison a la naissance de l'individu b.

La liberté se conquiert par la raison Nous prendrons finirons donc en disant que la liberté se conquiert par la raison, et donc qu'elle ne vient pas a l'homme en naissant.

Nous prendrons ici le terme de liberté dans un sens élargi : celui de liberté d'action s'affirmant contre le déterminisme.

Pour Spinoza, la liberté est une illusion dans la mesure où il conçoit un déterminisme universel.

Il n'y a pas de véritable liberté pour, puisque tous les êtres sont pris dans un réseau de relations causales qui les déterminent absolument.

Tout dans l'individu, que ce soit ses actions ou ses pensées, est entièrement le fruit de cette détermination.

C'est la possibilité même d'affirmation de la liberté qui parait ici problématique, ainsi que nous l'avons vu dans le premier temps de ce travail.

Or, Spinoza montre dans l'Ethique que l'asservissement à la nécessité n'est pas le lot de l'homme, que ce dernier peut conquérir une forme différente de liberté, à partir du moment où il comprend que tout ce qui lui arrive était nécessaire.

Par son intelligence, l'homme coïncide avec la nécessité.

Par conséquent, l'affirmation de la liberté passe par le biais de l'intelligence, qui embrasse la nécessité absolue de toutes choses en prenant en compte l'enchaînement causal, et non par la violence. Les hommes ne naissent pas libres, mais le deviennent des lors que leur raison est développée au point de leur permettre de prendre conscience du déterminisme universel. Conclusion A première vue, nous ne pouvons dire que les hommes ne naissent pas libres, dans la mesure où la liberté peut nous apparaitre comme un état pour eux inaccessible, quelque soit leur âge.

C ependant, nous avons vu que le postulat de la liberté originelle de l'homme permettait de garantir aux individus une liberté fondamentale : celle de l'universalité de leurs droits.

Mais en définitive, nous avons montre qu'il n'y a pas de liberté sans usage de la raison. L'homme ne nait donc pas libre, mais le devient à mesure que sa raison se développe et embrasse le déterminisme universel.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles