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Les guerres sont-elles un effet de la nature humaine ?

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« Définition des termes du sujet: EFFET: Tout phénomène considéré comme le résultat d'une cause, et plus particulièrement d'une cause efficiente. GUERRE: Conflit armé entre des nations, des États, des groupes humains.

Par extension, combat, lutte. NATURE : 1° L'inné par opposition à l'acquis (nature opposée à culture, ou chez les anthropologues anglo-saxons nature opposée à nurture); 2° Essence, ensemble des propriétés qui caractérisent un objet ou un être (la nature de l'homme par exemple); 3° L'ensemble des phénomènes matériels, liés entre eux par des lois scientifiques.

En ce sens, le naturel peut s'opposer au surnaturel qui désigne une intervention transcendante de la divinité; 4° Spinoza distingue la nature naturante, c'est-à-dire la substance infinie et la nature naturée, les divers modes par lesquels s'exprime cette substance.

Le mot nature est ambigu.

Le naturalisme du xviiie siècle par exemple est contradictoire. D'une part son épistémologie réduit la nature à un mécanisme (des faits soumis à des lois nécessaires) indifférent aux valeurs humaines.

D'autre part, sa morale prétend se fonder sur la nature, c'est-à-dire sur des tendances spontanées, supposées bonnes; la nature devient alors la Mère-Nature, une sorte de providence bienveillante. APPROCHE: De quoi les guerres pourraient-elles être l'effet, si ce n'est pas de la nature des hommes ? Sont-elles la conséquence des constructions politiques (le fait qu'il y ait un pouvoir et que certains le contestent, des intérêts économiques, des clivages raciaux, etc.) ? Et quelle serait la nature des hommes si elle n'est pas belliqueuse ? Comment les guerres sont-elles un effet de la nature humaine : est-ce un effet direct (les hommes sont enclins à faire la guerre, à se battre) ou bien indirect (les hommes veulent accéder au pouvoir, ou le concevoir donc ils font la guerre) ? Dans un cas, dire que la guerre est un effet immédiat de la nature humaine, c'est dire que dans un pays qu'on dira "civilisé", on ne fera plus la guerre, tandis que dans le second cas, le degré de civilisation d'un pays, même élevé, ne pourra suffire à éradiquer les pulsions belliqueuses.

On ne peut mettre fin à la pulsion de guerre, si celle-ci n'est pas isolable comme telle, mais si elle se présente comme l'effet second d'autres passions.

Dès lors, on ne sait jamais d'où ni pourquoi la guerre éclate : c'est ce qui rend les débuts de guerres ou de conflits si irrationnels. On ne se retrouve pas toujours en guerre du jour au lendemain : en Israël, au Vietnam dans les années 60.

C'est de manière très confuse qu'on passe de la paix à la guerre, petit à petit, dans un enchaînement qui un moment bascule, sans qu'on ne sache trop pourquoi.

Si la guerre trouvait uniquement son origine dans la nature humaine, ne pourrait-on pas rationnellement lutter contre elle ? Discussion : Toutes les sociétés humaines à tous les moments de leur histoire ont connu le phénomène guerrier et ceci quelle que soit la civilisation considérée.

Il est de bon droit de se demander si la guerre, comme phénomène, est intrinsèquement liée à ce que les hommes sont en eux-mêmes.

D'abord nous devons discuter du terme de nature humaine, car ce concept est philosophiquement très problématique.

Il a été introduit par les philosophes anglais. Discutable parce que si l'on parle de nature humaine on risque de tomber dans une conception essentialiste de l'homme.

C'est précisément contre cette essentialisation que le philosophe Marx pensait l'homme comme un effet des conditions matérielles de son existence.

Il n'y a pas d'homme abstrait soit dans la nature soit ailleurs, il est selon les conditions sociales du temps.

Si l'on met ceci de côté, qu'en est-il de la relation de la guerre et de l'homme – l'homme pris du côté de sa subjectivé profonde ou instinctuelle et pris à la fois par les conditions de son temps- ? Première partie : De la guerre. Clausewitz, De la Guerre : « La guerre est une continuation de la politique par d'autres moyens.» On peut donner de la guerre deux grands points de vue.

Un point de vue métaphysique comme quoi l'antagonisme entre les hommes serait lié à des questions religieuses, morales ou philosophiques.

C'est la voie qui a été celle du philosophe Bouthoul qui a inventé le concept de polémologie, concept par lequel il entendait maîtriser ou étudier le concept de guerre d'une manière transhistorique.

La deuxième voie serait de considérer la guerre comme la continuation de la politique par d'autres moyens, c'est-à-dire que la guerre ne serait rien d'autre qu'une manière de traduire une volonté de domination politique par la voie de la violence physique.

Dans cette optique les hommes se font la guerre parce qu'ils veulent satisfaire des besoins matériels concrets qui sont liés directement aux problèmes sociaux économiques ou politiques.

L'homme ne se fait jamais la guerre gratuitement, sans besoin réel.

À cet égard, l'historien français, George Duby, a montré comment au Moyen Age les guerriers portaient des armures pour se protéger parce qu'ils mouraient de peur.

Cette peur de la mort selon Duby montre bien que les hommes n'acceptent de mettre leur vie en jeu dans un affrontement guerrier que parce qu'il n'y a pas d'autres solutions. Deuxième partie : De l'antagonisme entre les hommes.. »

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