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Les faits parlent-ils d'eux-mêmes ?

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« Sens des termes — Les faits : fait (du latin facere, faire) ; donnée de l'expérience, saisie par l'intuition sensible ; mais aussi : donnée élaborée et construite. — Parlent-ils : « parler » : signifie ici, s'exprimer mais également révéler ce qu'on tenait caché. — D'eux-mêmes : ici, sans qu'on intervienne, à partir de leur propre être. Sens du sujet Les données de l'expérience s'expriment-elles et révèlent-elles ce qu'elles sont sans intervention extérieure, sans le secours d'éléments étrangers ? L'idée d'un fait brut, d'un phénomène immédiat, n'est pas très claire et pose problème.

D'ailleurs, fait signifie (au moins) deux choses : donnée de l'expérience, mais aussi donnée construite.

Il s'agit donc de savoir ce que veut dire « fait » dans notre intitulé.

On retrouve bien ici le problème de la nature de la connaissance, en particulier celui de la connaissance scientifique saisie à travers une de ses caractéristiques, les faits.

Cette connaissance est-elle simplement le fruit de l'observation ou la dépasse-t-elle ? Il faut en venir progressivement, non seulement à l'idée que le fait ne parle pas de lui-même, mais à celle que la connaissance (scientifique) se construit contre le fait brut par l'usage de la raison.

Le plan proposé sera ainsi du type progressif. Plan 1.

Les faits semblent parler d'eux-mêmes. Cette thèse correspond au point de vue de l'empirisme, conception selon laquelle toutes nos connaissances viennent des sens : le fait, en lui-même, suffirait à nous faire connaître le réel. Le rôle du contact avec le monde sensible. Il s'agit, d'abord, de comprendre l'essence vraie de cette connaissance commune dont il est question dans l'intitulé du sujet.

Or celle-ci est, essentiellement, d'ordre sensible et empirique : j'ouvre les yeux et le monde s'offre à moi dans sa diversité colorée, à travers les « données » des sens.

Le rouge, le vert, les zones d'ombres ou de lumières se découpent dans mon champ perceptif.

Il semble bien que ce contact direct et immédiat avec le monde forme la matrice de tout savoir et de toute vérité.

La connaissance dite « commune » se nourrit tout entière de cette relation avec les choses données empiriquement. La connaissance acquise avec le temps : « Avoir de l'expérience ». Enfin, la connaissance commune apparaît, généralement, comme le fruit du temps : « Quand tu auras de l'expérience, mon enfant...

» La notion d'expérience implique, bien souvent, ce rôle formateur et constructeur du temps.

Avoir de l'expérience, c'est avoir fait l'épreuve d'un réel étranger, qui nous a instruits, grâce aux années auxquelles notre moi a dû se soumettre pour acquérir sa formation. Ainsi, si nous creusons cette notion d'expérience commune, elle semble nous renvoyer à des éléments de réceptivité passive : le monde sensible, les qualités empiriques et le temps en lui-même engendreraient un savoir immédiat et concret.

Est-ce tout? Il semble bien que d'autres éléments se surajoutent à ce contact formateur avec les choses. L'établissement de relations empiriques entre les observations. La connaissance, en effet, n'en reste pas à des qualités isolées.

Elle associe les éléments divers de la représentation, elle établit des relations empiriques entre ses observations.

Tel est l'univers du « bon sens » quotidien, celui des associations d'images tendant à établir des « prévisions » en accord avec l'expérience : ainsi, nous dira-t-on, quand le soleil est rouge le soir, il pleuvra le lendemain.

Bien entendu, ces « prévisions », ne s'appuyant que sur d'incertaines associations, se révèlent purement aléatoires et, par conséquent, mal maîtrisables. L'observation, activité rationnelle sans guide. L'observation empirique représente, néanmoins, un premier usage de la raison appliquée à la nature et au réel.

Elle ne fait pas d'observations de manière seulement accidentelle ni selon le pur hasard.

Le choix qu'elle opère dans les phénomènes eux-mêmes repose sur une certaine rigueur rationnelle : on isole les phénomènes qui se répètent et on cherche des relations arbitraires entre eux. Mais privée de tout autre guide que le désir de résoudre des problèmes immédiats, l'observation n'aboutit qu'à une connaissance fragmentaire de la réalité, entachée de grossières erreurs. Telle est la connaissance commune, inséparable des éléments immédiats et concrets qui semblent former l'horizon du premier savoir humain. 2.

Mais les « faits » et l'expérience ne suffisent pas.

La raison doit prendre les devants. Si l'esprit voulait seulement et uniquement se régler sur l'expérience sensible, sur le fait, il resterait impuissant.

Le. »

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