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Les faits parlent-ils d'eux-mêmes ?

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« Lorsqu'on dit que les faits parlent d'eux-mêmes, on signifie qu'il suffit d'observer ce qui se passe pour comprendre une situation.

Ainsi il y aurait des évidences premières que l'esprit humain se contenterait de recueillir sans jamais intervenir.

Cela vaut surtout dans le domaine des sciences.

En effet, on pourrait penser que le scientifique se contente de dresser le constat de ce qu'est la réalité et qu'il lui suffit d'observer de façon minutieuse et précise, dans le cadre d'une expérimentation scientifique.

De même, on pourrait penser que l'historien se contente d'être aussi objectif que le journaliste dans le recueil et le recensement des faits.

Or, dans ces deux exemples, le scientifique, s'il se doit d'être objectif, formule des hypothèses, prend des mesures, organise l'expérimentation scientifique, de sorte que le fait, tel qu'il est connu, est toujours fait, constitué, élaboré par le scientifique luimême, sans quoi la nature resterait muette et ne nous apprendrait jamais rien.

De même, l'historien se doit d'être impartial, mais sa recherche est toujours rétrospective et l'historien est toujours l'homme de son temps, avec ses intérêts, avec sa sensibilité.

Vous voyez donc que le fait est toujours l'œuvre de l'esprit humain, car connaître, c'est organiser le perçu, c'est agir, c'est structurer, c'est organiser le perçu, c'est agir, c'est structurer.

L'homme est donc finalement des faits qu'il cherche à connaître. [L'unique source de notre savoir est l'expérience.

C'est bien parce que les faits parlent d'eux-mêmes que l'homme est parvenu à acquérir les connaissances lui permettant de comprendre le réel.] De l'expérience découle le savoir L'homme, en tant qu'être conscient, s'est fait lui-même.

Avant lui, nulle créature vivante ne lui a enseigné la parole, le savoir.

Comment expliquer ce prodige autrement qu'en se référant aux faits eux-mêmes, lesquels lui ont appris à penser par lui-même, à déduire de l'expérience tout ce qu'il sait? On appelle homme d'expérience celui qui a beaucoup vécu et se serait instruit au contact de réalités diverses.

Ce que cet homme sait d'expérience, ce qu'il sait pour l'avoir éprouvé, vaudrait plus que toute théorie.

L'habitude, comme fruit de l'expérience, serait même comme l'affirme Hume «le grand guide de la vie humaine». Les faits sont indubitables Parler de fait, c'est parler d'une donnée objective de l'expérience.

Ou il pleut, ou il ne pleut pas.

Seul celui qui a perdu la raison peut croire qu'il fait jour alors que le soleil s'est depuis longtemps couché.

Quel moyen aurions-nous de croire que ce que nous pensons est vrai si les faits n'étaient pas là pour corriger nos erreurs d'analyse et de jugement? L'empirisme affirme qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans les sens, cad que l'expérience est la source de toutes nos connaissances.

Toutes nos idées ne sont jamais, comme dit Hume, que des « copies de nos impressions sensibles ».

Non seulement l'expérience est la source de nos idées mais encore elle explique l'association de ces idées entre elles, cad le fonctionnement de notre esprit.

Qu'il s'agisse d'association par ressemblance (deux idées s'appellent l'une l'autre quand leurs objets ont été donnés de nombreuses fois soit l'un à côté de l'autre, soit l'un après l'autre).

C'est toujours dans des expériences antérieures et répétées que se trouve la raison de ces associations. Les faits sont réels Intellectuellement, je peux douter de tout.

Mais comme le fait remarquer Diderot dans ses Pensées philosophiques, il suffit de quelques bons coups de bâton pour convaincre l'irréductible sceptique qu'il a un corps, que la douleur physique n'est pas une simple vue de l'esprit, qu'il y a une différence entre un coup de fouet et la caresse d'une plume. [Les faits, par eux-mêmes, sont des phénomènes muets.

C'est l'intelligence humaine qui, en les questionnant, en les mettant en relation les uns avec les autres, parvient à en extraire des éléments de connaissance.] Le fait est un fait sans cause Toute connaissance constitue un ensemble de données logiquement organisées.

Aussi, connaître n'est pas. »

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