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Les faits parlent-il d'eux-mêmes ?

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« DIRECTIONS DE RECHERCHE • Peut-être convient-il, pour savoir ce qui peut être en cause dans le sujet tel qu'il est posé, de distinguer préalablement entre différentes espèces de « faits » : — le fait « événement » ; — le fait « spectacle »; — le fait « historique » ; — le fait « scientifique »... • De quel(s) fait(s) peut-il s'agir ici pour que le sujet ait un sens? • En quoi les problématiques suivantes peuvent-elles être sources de réflexions pour le sujet précis posé : — — — — — Problématique du fait « purifié » ; Problématique du fait « interprété » ; Problématique du fait « polémique » ; Problématique du fait « réalisé » par le scientifique; Problématique du fait solidaire d'une méthode et d'une théorie voire d'autres faits» Vocabulaire: FAIT : Ce qui est ou ce qui arrive, et qui se donne ou même s'impose à nous dans l'expérience. On distingue souvent le fait brut, qui s'offre immédiatement à l'observation dans l'expérience ordinaire, et le fait construit (fait scientifique), qui résulte d'une élaboration théorique et expérimentale (Bachelard appelle «phénoménotechnique» cette construction du fait).

Cependant, même le fait brut est imprégné de théorie, même s'il peut s'agir d'une théorie pré-scientifique, c'est-à-dire de préjugés. Le fait (ce qui est) se distingue par principe du droit (ce qui doit être).

De même, une question de fait porte sur le pourquoi ou le comment, alors qu'une question de droit porte sur la valeur et la légitimité.

On oppose l'état de fait à l'état de droit, c'est-à-dire conforme au droit (légal ou légitime). Sens des termes — Les faits : fait (du latin facere, faire) ; donnée de l'expérience, saisie par l'intuition sensible ; mais aussi : don-née élaborée et construite. — Parlent-ils : « parler » : signifie ici, s'exprimer mais également révéler ce qu'on tenait caché. — D'eux-mêmes : ici, sans qu'on intervienne, à partir de leur propre être. Sens du sujet Les données de l'expérience s'expriment-elles et révèlent-elles ce qu'elles sont sans intervention extérieure, sans le secours d'éléments étrangers ? L'idée d'un fait brut, d'un phénomène immédiat, n'est pas très claire et pose problème.

D'ailleurs, fait signifie (au moins) deux choses : donnée de l'expérience, mais aussi donnée construite.

Il s'agit donc de savoir ce que veut dire « fait » dans notre intitulé. On retrouve bien ici le problème de la nature de la connaissance, en particulier celui de la connaissance scientifique saisie à travers une de ses caractéristiques, les faits.

Cette connaissance est-elle simplement le fruit de l'observation ou la dépasse-t-elle ? Il faut en venir progressivement, non seulement à l'idée que le fait ne parle pas de lui-même, mais à celle que la connaissance (scientifique) se construit contre le fait brut par l'usage de la raison. [L'unique source de notre savoir est l'expérience.

C'est bien parce que les faits parlent d'eux-mêmes que l'homme est parvenu à acquérir les connaissances lui permettant de comprendre le réel.] De l'expérience découle le savoir L'homme, en tant qu'être conscient, s'est fait lui-même.

Avant lui, nulle créature vivante ne lui a enseigné la parole, le savoir. Comment expliquer ce prodige autrement qu'en se référant aux faits eux-mêmes, lesquels lui ont appris à penser par lui-même, à déduire de l'expérience tout ce qu'il sait? On appelle homme d'expérience celui qui a beaucoup vécu et se serait instruit au contact de réalités diverses.

Ce que cet homme sait d'expérience, ce qu'il sait pour l'avoir éprouvé, vaudrait plus que toute théorie. L'habitude, comme fruit de l'expérience, serait même comme l'affirme Hume «le grand guide de la vie humaine». Les faits sont indubitables Parler de fait, c'est parler d'une donnée objective de l'expérience.

Ou il pleut, ou il ne pleut pas.

Seul celui qui a perdu la raison peut croire qu'il fait jour alors que le soleil s'est depuis longtemps couché.

Quel moyen aurions-nous de croire que ce que nous pensons est vrai si les faits n'étaient pas là pour corriger nos erreurs d'analyse et de jugement? L'empirisme affirme qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans les sens, cad que l'expérience est la source de toutes nos connaissances.

Toutes nos. »

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