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Les circonstances de la vie conditionnent- elles la liberté ?

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« Discussion : La liberté ne pouvant pas être assimilée à la possibilité de faire ou exprimer n'importe quoi, il est certain qu'elle est étroitement conditionnée par le cadre dans lequel existe et évolue le sujet.

Cependant, l'expression retenue, celle de "circonstances de la vie" demeure énigmatique dans la mesure où l'on peut entendre ces circonstances comme l'histoire individuelle avec ses aléas et sa succession de hasards, ou l'histoire collective signifiant un conditionnement sociologique et intellectuel. Suggestion de plan : Première partie : La liberté comme renoncement La liberté ne pouvant être assimilée à une espèce d'état primitif où chacun assouvirait son désir dans l'instant, elle ne prend sa force et sa nécessité qu'à l'intérieur d'un système établi avec ses normes et ses règles.

Rousseau : «...Je n'imagine pas comment [les hommes] auraient jamais renoncé à leur liberté primitive et quitté la vie naturelle, pour s'imposer sans nécessité l'esclavage, les travaux, les misères inséparables de l'état social.» Rousseau introduit cette restriction afin d'annoncer que cette perte apparente ne peut trouver sa justification qu'à travers la compensation qu'est la sécurité de chacun à travers l'accès à la citoyenneté.

Cependant, le choix de la vie est un choix risqué puisqu'il présuppose organisation, hiérarchie, état, et donc peut contribuer à l'asservissement de celui qui s'y engage. "Puisqu'il est nécessaire que chacune des deux consciences de soi, qui s'oppose l'une à l'autre, s'efforce de se manifester et de s'affirmer, devant l'autre et pour l'autre, comme un être-pour-soi absolu, par là même celle qui a préféré la vie à la liberté et qui se révèle impuissante à faire, par elle même et pour assurer son indépendance, abstraction de sa réalité sensible présente, entre ainsi dans le rapport de servitude." Hegel, Phénoménologie de l'esprit.

De ce point de vue, l'histoire apparaît comme une circonstance qui détermine la relation serrée ou lâche entre l'individu et le groupe. Deuxième partie : La liberté et la vie « La vie est [...] la liberté s'insérant dans la nécessité et la tournant à son profit.

» Bergson, L'Énergie spirituelle, 1919.

Le lien étroit entre liberté et vie s'explique par la capacité à adapter le vouloir aux contraintes communes qui pèsent sur les existences en général. La liberté se manifeste comme la capacité à excéder les restrictions et simultanément à les faire siennes. " Le DROIT DE NATURE, que les écrivains politiques appellent communément jus naturale, est la liberté que chacun a d'user de sa propre puissance, comme il le veut lui-même pour la préservation de sa propre nature, autrement dit de sa propre vie et, par conséquent, de faire, selon son jugement et sa raison propres, tout ce qu'il concevra être le meilleur moyen adapté à cette fin.

" Thomas Hobbes, Léviathan.

L'on entend donc que chacun conserve une part d'autonomie à l'intérieur d'un cadre coercitif et que chacun soupèse donc à sa manière la capacité qu'il a d'exprimer ses revendications. Troisième partie : Les accidents et la liberté "Se présenter soi même (= se manifester à l'autre) comme pure abstraction de la conscience de soi (comme séparé de la vie biologique) consiste à se montrer comme pure négation de sa manière d'être objective (corps vivant), ou consiste à montrer qu'on n'est attaché à aucun être là déterminé, par plus qu'à la singularité universelle de l'être-là en général, à montrer qu'on n'est pas attaché à la vie (= dans la mesure où on va la risquer pour manifester et garder sa liberté)." "Cette présentation est la double opération : opération de l'autre et opération par soi même." Hegel, La Phénoménologie de l'Esprit.

La liberté est constamment à défendre contre les obstacles qui sont mis à son accomplissement.

On peut d'ailleurs être à soi-même un frein et s'empêcher d'exister pleinement, de réaliser ses buts et sa vocation. "Le sens profond de la cure (psychanalytique) n'est pas une explication de la conscience par l'inconscient, mais un triomphe de la conscience sur ses propres interdits par le détour d'une autre conscience déchiffreuse.

L'analyste est l'accoucheur de la liberté, en aidant le malade à former la pensée qui convient à son mal." Ricoeur, Philosophie de la volonté. Il ressort clairement de cela que les peurs, les émotions accumulées au cours d'une existence contribuent à la frilosité du sujet.

Celuici, au lieu, d'aller dans le sens de son épanouissement, se replie et se soumet. Conclusion : "La vie et peut-être la réalité entière seraient une conquête progressive de la liberté." Bachelard, Gaston.

Cette dernière citation confirme la dépendance fondamentale entre les notions de liberté et de vie.

La vie n'est pas un donné matérialisable sur quoi on pourrait agir rationnellement, c'est pourquoi, par ses soubresauts, ses hasards, elle conditionne efficacement l'expression spontanée de chacun.. »

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