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Leçon 3 : L'ART

Publié le 15/10/2025

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« Leçon 3 : Pourquoi l’homme éprouve-t-il le besoin de créer des œuvres ? Souvent l’art apparaît comme quelque chose de superflu, comme un simple loisir qui ne concerne qu’une minorité de gens.

Il n’intéresserait que ceux qui ont suffisamment de temps libre à lui consacrer, et laisserait totalement indifférent les autres, trop occupés à des activités plus sérieuses et urgentes, pour se permettre de perdre du temps.

Seule une infime partie de la population serait émue ou touchée par les œuvres d’art.

En réalité, l’utilité première de l’art est de nous interpeller par les émotions qu’il suscite.

L’art éveille la sensibilité de chacun et le sort de son indifférence.

Les œuvres d’art ne sont donc pas des objets comme les autres.

Elles manifestent une intention et pourtant ce qui émane d’elles semblent indéfinissable. I- DÉFINITIONS Le mot art signifie deux choses : d’abord un ensemble de procédés permettant d’obtenir certains résultats et d’atteindre certaines fins.

C’est en ce sens qu’on parle des « arts ménagers », des « arts et métiers », de l’« art culinaire », etc.

L’art s’oppose ici à la science envisagée comme pur savoir, indépendant des applications possibles.

Ensuite l’art est l’activité humaine qui consiste à produire des œuvres ayant une valeur esthétique.

C’est cette notion de l’art que nous retiendrons. La seconde définition présente l’art comme étant une production humaine où l’imaginaire et le réel se rencontrent, par opposition aux productions de la nature qu’elle peut copier, dont elle peut s’inspirer ou qu’elle peut concurrencer, notamment en se mettant à la recherche du beau.

L’art tout comme la technique, produit des objets, désigne des activités innées mais acquises par le métier, l’apprentissage, l’éducation ou l’instruction.

Mais l’art est une activité de fabrication parfois tellement personnelle et inattendue qu’on parle de « création » artistique, comme si l’artiste avait le don d’inventer à partir de rien. Cette définition suppose également que l’œuvre d’art devra être nécessairement belle, ce qui n’est pas toujours vrai.

Entre l’art et le beau se noue un lien très puissant, comme si ces deux termes semblaient, parfois, indissociables l’un de l’autre.

Qu’est-ce que le beau ? II- QUAND Y A-T-IL ART ? La valeur artistique est-elle dans les qualités propres de la chose ou dans le regard qu’on porte sur elle ? 1 a- L’art n’a plus besoin d’être beau et d’être représenté sous la forme d’œuvres L’art ne peut s’identifier à la recherche du beau, à la fois parce qu’il y a des beautés naturelles et parce que l’art semble avoir abandonné la recherche du beau.

En effet, pour Kant, « Une beauté naturelle est une belle chose ; la beauté artistique est une belle représentation » pour dire que toute beauté et l’intérêt d’une œuvre d’art viennent de la façon dont elle représente les choses, dont elle les met en scène d’une façon spécifique.

Idée que soutient également Goodman quand il montre que les artistes privilégient de plus en plus les processus créatifs, c'est-à-dire les performances. b- C’est l’artiste qui fait l’art Tout peut aujourd’hui, si l’artiste le décide, nous dit Danto, devenir de l’art.

En effet, ce ne sont plus les propriétés matérielles d’un objet qui permettent d’en faire une œuvre d’art mais aussi et surtout l’intention créatrice que l’auteur met en œuvre pour donner du sens à sa création.

Pour lui, c’est tout le contexte à la fois spatial (lieu de l’exposition) et théorique qui fait d’une chose une œuvre d’art.

Il faut avoir une idée de l’art pour le voir là où il est.

La question « qu’estce-que l’art ? » doit être remplacée par la question « quand y a-t-il l’art ? ». Désormais, on attend d’un artiste qu’il innove, qu’il provoque, qu’il choque, bref qu’il révolutionne sa discipline, quitte à donner une nouvelle définition à l’art, car sa définition doit évoluer au cours de l’histoire. III- À QUOI SERT L’ART ? Plutôt que de s’efforcer de définir l’art en lui-même, dans son essence, pourquoi ne pas essayer de le définir par sa fonction ? Peut-on assigner une fonction précise à l’art sans le réduire à celle-ci ? a- L’art est-il inutile ? Pour les partisans de « l’art pour l’art », l’art ne devrait être asservi à aucune fonction utilitaire car celle-ci la dénature, son seul but est la recherche du beau. La grandeur de l’art viendrait d’un pur plaisir de contempler qui lui-même répondrait à la souveraine liberté de l’artiste, selon le peintre Nicholas Poussin. Pourtant, si, comme le souligne Gautier, « Tout ce qui est utile est laid », un certain plaisir esthétique ne doit-il pas lui être quand même assigné ? b- L’art a de multiples fonctions L’art a de multiples fonctions : elle peut être expressive (extérioriser un sentiment, un évènement,…), religieuse (célébrer la vie spirituelle), thérapeutique (ou art-thérapie, exprimer ses difficultés psychologiques à travers la créativité 2 artistique), économique (s’échanger sur un marché), cognitive (nous faire comprendre quelque chose), affective (être l’expression de nos sentiments et de notre sensibilité), morale (le spectateur se cultive, acquiert de nouvelles idées, élève son âme, devient meilleur), psychologique (nous divertir et nous détendre), subversive (éveiller les consciences et.... »

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