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Le vivant est-il entièrement connaissable?

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« Analyse du sujet : Du point de vue conceptuel : «vivant» : Ensemble des être vivants dans l'univers, des bactéries aux êtres humains, en passant par les végétaux.

Il est difficile de s'appuyer sur une définition exacte du vivant, les critères valables pour la plupart des animaux et végétaux pluricellulaires (se nourrir, excréter, grandir, respirer, se reproduire) ne permettent pas de classer certaines formes indécidables : virus et prions, dont on ne sait dire si elles sont vivantes.

On définit le vivant comme ce qui lutte en permanence pour ne pas mourir.

A ce moment, la reproduction devient le critère le plus viable.

Mais encore faut-il que cela soit observable : on peut imaginer un scientifique présentant à ses collègues une pierre, et leur disant : «voici un être vivant qui respire et se reproduit trop lentement pour que l'on puisse l'observer en une vie humaine.» La connaissance de ce qui est vivant dépend donc entièrement d'un observateur, lui aussi vivant.

On peut noter que le vivant s'observe toujours lui-même, quand un biologiste observe des oiseaux, par exemple. «entièrement» : Ce mot suggère une totalité.

On peut cependant entendre cette totalité de trois façons différentes : 1/ La totalité du vivant dans l'univers, selon des étendues spatiales et temporelles.

2/ La totalité du vivant dans sa complexité, ses définitions et principes de fonctionnement.

3/ La totalité du vivant lorsqu'il se réfléchit, c'est-à-dire les sciences humaines. «connaissable?» : Nous avons déjà dit que la connaissance dépend d'un observateur.

Connaître scientifiquement, c'est procéder ainsi : observer, émettre des hypothèses qui rendent compte des phénomènes observés, et vérifier ces hypothèses par des expérimentations.

Une hypothèse contrôlée par l'expérience scientifique, qui permet de rendre compte de phénomènes complexes de la façon la plus simple, est toujours celle qui sera choisie par la majorité des scientifiques (ainsi, le darwinisme est plus simple en hypothèses que le transformisme savant de Richard Owen, qui demande des archétypes quasi-platoniciens du vivant ; le paradigme darwinien est aujourd'hui largement dominant en biologie).

Le sens scientifique est le plus intéressant à utiliser car cela nous paraît étrange, pour un savoir biologique qui doit observer et se mêler d'expérience, de parler d'une connaissance a priori (sans expérience, universel et nécessaire) comme celle qui est possible pour la philosophie transcendantale de Kant. Du point de vue formel : «est-il» est la question philosophique par excellence, elle demande la recherche d'une définition ou essence.

Il s'agit de savoir si le lien entre «vivant» et «entièrement connaissable» est légitime, s'il existe ou non. Problématisation : «Puisque le savoir et la science arrivent, pour toutes les voies de la recherche dont il y a principes, causes ou éléments, en acquérant la connaissance de ceux-ci [...], il est clair que pour la science de la nature aussi, il faut tenter de déterminer d'abord tout ce qui concerne les principes.» C'est ainsi qu'Aristote ouvre sa Physique (en 184a10).

Il considère la science de la nature comme une autre science, et nous demande de procéder de la même façon : rechercher les principes, pour pouvoir étendre sa compréhension à tous les phénomènes.

Mais le vivant est-il entièrement connaissable ? Le problème n'est pas de ce demander s'il y a un sens à tout connaître, mais de voir si le vivant n'enveloppe pas de spécificité capable de faire obstacle notre connaissance : Y a-t-il quelque chose qui nous échappe dans le vivant ? Après avoir examiné l'étendue spatiale et temporelle du vivant, nous nous interrogerons sur la complexité de ses principes, avant de voir sa dimension réflexive en l'humain. Plan suggéré : I – Le vivant dans le temps et l'espace. · · Commençons par ce qu'il y a de plus lointain et extérieur à nous dans le vivant : faisons l'hypothèse d'extraterrestres.

L'espace, même s'il n'est pas infini (il n'y a pas de certitude à ce sujet), est en pratique inexplorable dans sa totalité.

Le temps que nous mettions au point une technologie suffisante, des cultures extra-terrestres ont le temps de disparaître. Dans le temps, maintenant : l'étude de formes de vie futures est évidemment impraticable.

Mais les formes de vies passées témoignent par des fossiles.

Problèmes : il est avéré que sur un grand nombre d'espèces composant un écosystème, seul un tiers ou un quart d'entre elle laissent des fossiles.

C'est que le squelette doit se décomposer sans laisser aucune trace : chaque résidu fossile est dû aux circonstances exceptionnelles de la mort d'un spécimen (pris dans la glace, dans la sédimentation d'un cours d'eau, ou dans un désert si stérile que le squelette se conserve). Transition : Nous voyons ainsi que ces limites nous font apparaître l'impossibilité de connaître la véritable totalité du vivant dans l'univers.

Nous devons donc nous tourner vers ce qui est entièrement observable.. »

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