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Le sens de ce que l'on dit se réduit-il à ce que l'on veut dire ?

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« Termes du sujet: DIRE: signifie ici affirmer en connaissance de cause, mais cela désigne aussi l'opinion qui dit n'importe quoi, qui se contente d'affirmer ce qu'elle affirme, qui transforme son désir en vérité universelle. La communication est un acte essentiel dans les sociétés humaines, peut-être le plus important, et cependant très complexe.

Cette communication semble passer principalement par le langage, qui est apparemment le moyen le plus élaboré pour communiquer ce que l'on a à dire.

La complexité même du langage peut trahir l'idée initiale, ou ne pas la rendre totalement, mais peut-on exprimer plus que ce que l'on veut dire? Mais que signifie exactement le mot « dire »? Le plus souvent, « dire » est synonyme d' « exprimer quelque chose », que ce soit par le langage, par des gestes ou même par des attitudes.

Mais la notion importante est celle de communication.

En « disant quelque chose », nous faisons passer un message, une idée, nous transmettons une information ou une observation. Je pense cependant que dans la question : « le sens de ce que l'on dit se réduit-il à ce que l'on veut dire? », « dire » se rapportera davantage au langage, car c'est le langage que nous avons tendance à considérer comme le moins aléatoire des moyens de communication, c'est à lui que nous attribuons le plus de vérité et de fidélité par rapport à l'idée que l'on veut exprimer.

Le langage est apparemment le moyen de communication qui implique le moins de situations équivoques, de difficultés de compréhension, car il semble – et il est certainement – le plus précis. L'expression « se réduit-il », dans le sujet proposé, n'a pas le sens « péjoratif » qu'elle a dans certains cas.

Au contraire, le sens commun admet souvent comme « idéal », « parfait », un langage qui ne dirait que ce que l'individu veut dire, le plus exactement possible, sans enlever ou ajouter de sens à l'idée initiale du sujet. Mais la question « le sens de ce que l'on dit se réduit-il à ce que l'on veut dire? » peut être posée, et cela d'autant plus que, même si le langage idéal est conçu comme celui qui ne trahit en rien la pensée de l'individu, on admet couramment que beaucoup de choses entrent en ligne de compte lorsque nous parlons, indépendamment de notre volonté, et qu'ainsi nous exprimons parfois plus que ce que nous croyons dire. On admet facilement que les mots – ou même les gestes – qui tendent à nous apprendre quelque chose ont la plupart du temps plus de signification, dans un certain contexte, que leur « traduction » préadmise, traduction qui nous fait considérer que tel mot désigne un chien, ou que tel geste est un signe d'acquiescement. Mais si nous admettons que ce que nous disons n'est pas seulement ce que nous voulons dire, la communication est-elle réellement possible? Pouvons-nous vraiment communiquer si nous ne savons pas exactement ce que nous allons laisser passer dans notre « message », donc si tout ce que nous disons a en plus un sens « caché » qui ne dépend pas de notre volonté? Mais tout d'abord, qu'est-ce qui pourrait faire que le sens de ce que l'on dit ne se réduise pas à ce que l'on veut dire? Cela pourrait venir du langage lui-même, de sa complexité et souvent de son imperfection.

Nous avons parfois des difficultés à trouver « le mot juste », et le vocabulaire ne « colle » pas toujours à l'idée que nous voulons exprimer. De plus, les mots ont parfois un double sens, ou changent de signification suivant le contexte.

Ainsi l'idée que nous voulons exprimer peut-elle être différente, et signifier autre chose, une fois traduite en mots.

Le problème du langage devient presque un problème « technique », mais il peut influer sur le sens de ce que nous disons. Une autre façon d'élargir le sens de ce que l'on dit par rapport à ce que l'on veut dire est de considérer celui qui écoute.

Il y a là un problème de « traduction ».

L'interlocuteur peut comprendre plus que ce que nous voulons dire, peut-être simplement à cause du langage, mais aussi suivant sa personnalité, son état d'esprit, sa situation particulière. Peut-on considérer que le sens qui sera compris, adopté par autrui, fait partie du sens de ce que nous disons? Certainement oui, car la compréhension de nos paroles par autrui est un aspect de ce que nous disons, peut-être le plus important puisque nous nous exprimons pour communiquer nos idées, nos informations, etc...

à l'autre.

Même si l'autre comprend plus, ou autre chose, que ce que nous voulions dire, la signification que nos paroles auront pour lui sera importante, car ce que nous avons dit aura une résonnance particulière suivant la ou les personnes qui l'entendront.

Le sens admis par l'interlocuteur fera donc partie du sens de ce que nous disons, en plus de ce que nous voulons dire.. »

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