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Le rôle de la conscience dans l'existentialisme de Sartre

Publié le 03/06/2025

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« La conscience selon Sartre à travers l’existentialisme « L’existence précède l’essence.

» – Jean-Paul Sartre Introduction Qu’est-ce que la conscience ? À cette question fondatrice, Jean-Paul Sartre, dans le cadre de l’existentialisme athée, propose une réponse radicale, profondément originale, héritée mais aussi critique de la phénoménologie de Husserl et de l’ontologie de Heidegger. Sartre rompt avec toute conception substantialiste ou déterministe de la conscience.

Il affirme que la conscience n’est pas une chose, mais un vide, un néant qui surgit au cœur de l’être.

Elle est un pouvoir de négation, d’écart, de projet, ce qui signifie qu’elle est liberté absolue. Comprendre la conscience selon Sartre implique donc de saisir comment elle rend possible la liberté, mais aussi l’angoisse, la mauvaise foi, le rapport à autrui et le sens même de l’existence humaine. Nous interrogerons donc : En quel sens, selon Sartre, la conscience est-elle le lieu d’une liberté radicale, et comment cette conception bouleverse-t-elle notre manière de comprendre l’existence humaine ? I.

De la conscience comme intentionnalité à la liberté radicale A.

La conscience n’est pas une chose : rejet du substantialisme Sartre refuse de concevoir la conscience comme une chose ayant une essence ou une substance stable, comme dans la tradition cartésienne.

Chez Descartes, la conscience est une substance pensante (res cogitans), distincte mais réelle au même titre que les choses matérielles.

Pour Sartre, au contraire, la conscience n’est rien en soi.

Elle n’est pas une entité, mais un acte, un rapport au monde. Elle n’est pas ce qu’elle est, et elle est ce qu’elle n’est pas. La conscience n’a pas d’essence préalable.

Elle est une ouverture, une pure extériorité à elle-même. Elle ne se saisit pas comme une chose parmi les choses. B.

L’intentionnalité : être conscience, c’est être conscience de quelque chose Sartre reprend à Husserl le concept fondamental de l’intentionnalité : toute conscience est tournée vers un objet.

Elle n’est jamais enfermée en elle-même.

Cela signifie que la conscience est par nature transparente et transcendante, c’est-à-dire ouverte sur le monde et non sur elle-même. « Toute conscience est conscience de quelque chose.

» – Husserl Mais Sartre va plus loin : puisque la conscience est toujours hors d’elle-même, elle n’est jamais un contenu, mais un mouvement vers autre chose.

En effet, la conscience est vide en elle-même : ce qui compte, ce n’est pas ce qu’elle contient, mais ce vers quoi elle se dirige .

Elle n’est rien d’autre que ce dépassement permanent, ce rapport actif au réel. La conscience n’est pas un stock de pensées, c’est une dynamique.

Elle n’existe que dans le rapport qu’elle établit avec ce qui n’est pas elle.

Ce caractère dynamique de la conscience fonde la possibilité du projet : elle ne subit pas le monde, elle le vise, elle le construit comme sensé. Cette visée constitue déjà le fondement d’une liberté. C.

La conscience comme néantisation : fondement de la liberté La véritable originalité de Sartre, dans L’Être et le Néant, réside dans sa conception de la conscience comme néant, c’est-à-dire comme une rupture dans l’être.

Il oppose deux types d’être : l’en-soi (l’être brut, massif, comme la pierre ou la table) et le pour-soi (la conscience, qui ne coïncide jamais avec elle-même). La conscience est "néant", car elle n’est jamais donnée comme chose, elle n’est pas ce qu’elle est : elle s’ouvre toujours vers autre chose, se dépasse, se juge, se nie. Prenons l’exemple célèbre du café : je cherche mon ami Pierre, et je remarque soudain qu’il n’est pas là.

Ce qui m’apparaît, ce n’est pas un objet, mais une absence.

Cette absence, ce non-être, n’est pas dans le monde : c’est ma conscience qui le fait apparaître.

Elle introduit du néant dans l’être, elle néantise. De même, je peux me distancier de moi-même : je viens de me mettre en colère, et je pense « ce n’est pas moi ».

Je refuse d’être ce que je viens d’être.

Ma conscience se nie, se désavoue, se transcende. « L’homme est l’être par qui le néant vient au monde.

» – Sartre Ce pouvoir de néantisation est le fondement même de la liberté.

Parce que je ne suis jamais totalement ce que je suis, je peux toujours être autre, toujours refuser, transformer, choisir. La conscience, en ce sens, est liberté ontologique. II.

L’homme condamné à être libre : les conséquences ontologiques et existentielles A.

L’existence précède l’essence : l’homme comme projet Dans.... »

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