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Le progrès scientifique et technique est-il toujours positif ?

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« [Le développement des sciences et des techniques a libéré l'homme de la nécessité qui le liait à la nature. Il l'a libéré d'une forme de servitude et lui a permis de vivre toujours mieux.] Le progrès est indiscutable et il est positif C'est grâce à la technique que l'homme a pu vaincre la millénaire fatalité qui pesait sur lui : la famine. En remplaçant la pénurie par l'abondance, la technique crée le bonheur, donc fait le bien.

Des Encyclopédistes à Victor Hugo, il y a cet argumentaire de l'optimisme : l'homme est méchant parce qu'il est malheureux, et malheureux parce que misérable.

Supprimons la misère, alors le bonheur se substituera au malheur, et le bien au mal.

De fait, les pays les plus corrompus, ceux qui sont déchirés par les guerres civiles, sont presque toujours les moins riches.

Or d'où vient la richesse ? Des engrais, des machines. La technique est une puissance ; or la puissance est la liberté même.

Plus un homme est puissant, plus il est libre.

La voiture, la télévision, l'ordinateur nous ouvrent l'espace et le temps, le monde de la nature et celui des hommes.

Les petits cercles de jadis (ceux du village, de la famille, du métier) qui enfermaient l'être humain et l'empêchaient de penser et de vivre, sont brisés.

La technique est la destination de l'homme. La technique ne supprime pas le travail.

Elle le déplace et le crée.

La très faible productivité des paysans d'autrefois est assimilable, par une économie moderne, à une activité de non-travail.

De plus, en délivrant l'être humain des tâches purement mécaniques (répétition de gestes identiques) la technique lui laisse ce qu'il y a de plus noble en lui : la pensée. Il est difficile de tirer une conclusion à partir d'arguments aussi contrastés.

Chacun, selon sa conception (ou ses préjugés) choisira de mettre l'accent sur tel facteur et de diminuer l'importance des autres. Le progrès libère les hommes Grâce à la médecine, je fais vacciner mes enfants et je passe des examens au scanner, ce qui permet de prévenir des maladies autrefois décelées trop tard.

La recherche nucléaire a permis à l'homme de disposer d'une source d'énergie qui n'épuise pas les ressources naturelles de la Terre.

Je peux prendre l'avion en toute sécurité et me rendre en quelques heures seulement dans tous les coins du monde.

Ma voiture est confortable et elle est de plus en plus propre.

Quant à l'électroménager - la cafetière programmable, le four à microondes, l'aspirateur «intelligent» - il me soulage de tâches ennuyeuses et libère mon temps pour d'autres activités plus agréables.

Qu'une panne m'oblige à renoncer à tout cela, et je mesurerai combien le progrès est un bienfait incontestable. L'homme comme maître et possesseur de la nature Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de la science, de la technique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa compréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de la doctrine d'Aristote. Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur l'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçue comme coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux.. »

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