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Le pouvoir de l'état est-il la condition de l'harmonie sociale ?

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« PREMIERE CORRECTION Définition des termes du sujet Le terme « puissance » peut s'entendre dans deux sens : une puissance est en effet ou bien un pouvoir, ou bien un potentiel.

Dans le cadre politique du sujet, c'est le premier de ces deux sens qui semble le plus pertinent. L'Etat est l'ensemble des institutions présidant au fonctionnement d'une communauté politique donnée.

Vivre dans un Etat, c'est donc être soumis à ces institutions et y participer ; cet Etat peut être plus ou moins dirigiste, son influence sur la vie de ses citoyens peut être plus ou moins importante.

L'expression « puissance de l'Etat » renvoie alors à un Etat particulièrement fort, tant par l'influence qu'il exerce sur ses citoyens que par sa position par rapport à d'autres Etats, par exemple. Une condition est un élément à posséder pour accéder à telle ou telle chose ; plus précisément, les conditions peuvent être de deux sortes, nécessaires et suffisantes.

Une condition suffisante est telle que, une fois remplie, l'état souhaité est atteint sans qu'il faille apporter d'autres éléments.

Une condition nécessaire est, comme toute condition, indispensable mais il faut y ajouter d'autres éléments pour que l'état souhaité soit atteint. Si l'on transpose cela à notre sujet, ou bien la puissance de l'Etat à elle seule garantit l'harmonie sociale, ou bien cette puissance est l'un des éléments indispensables permettant d'atteindre l'harmonie sociale. La notion d'harmonie est, au sens strict, musicale, mais, par extension, elle désigne un état dans lequel plusieurs éléments concourent à produire un effet d'ensemble.

L'harmonie sociale serait alors un fonctionnement collectif excellent, auquel participerait chaque élément de la société, les bénéfices allant à la fois à l'Etat comme institution et à l'ensemble des individus concernés par le pouvoir de cet Etat. Il faudra alors se demander si un Etat fort, régissant de manière importante les interactions entre les individus et la vie de ces derniers, permet ou non une harmonie sociale, et, si c'est le cas, dans quelle mesure il est une condition à l'avènement de cette harmonie. Se demander si la puissance de l'Etat est la condition de l'harmonie sociale, c'est s'interroger à savoir si cette harmonie nécessite un Etat fort c'est à dire un pouvoir qui la maintient.

En ce sens, un Etat faible ne pourrait la garantir.

Ce constat nous conduirait aussi à noter que l'harmonie ne peut pas venir simplement des individus qui vivent ensemble.

Ici, vous pouvez penser aux analyses de Hobbes dans le Léviathan.

Il montre ainsi que seul un pouvoir absolu fort est susceptible de maintenir un ordre, une cohésion en tenant les individus en respect.

Son analyse repose sur le constat selon lequel les hommes sont avant tout animés par leurs désirs et que ces désirs conduisent à une lutte perpétuelle de chacun contre chacun et de tous contre tous, ce qu'il nomme l'Etat de nature.

Vous pouvez également penser aux analyses de Machiavel dans le Prince lorsqu'il montre que ce dernier doit avoir la ruse du renard et la force du lion.

Cette force est nécessaire pour que le prince soit non seulement aimé mais aussi respecté.

Remarquez que dans les deux cas, cette affirmation d'un pouvoir fort repose sur un constat en ce qui concerne la nature humaine.

Toutefois, vous pouvez vous demander s'il n'y a pas d'autres conditions.

De plus, demandez-vous si cette force décrite implique nécessairement une harmonie.

En effet, ce que Hobbes s'attache à penser avant tout est une forme de coexistence entre les individus.

Or, la coexistence est-elle l'harmonie ? Vous pouvez ici distinguer la coexistence de la concorde.

Pensez d'ailleurs que la place se situant à Paris et renvoyant aux événements de la révolution française s'appelle la place de la concorde et non de la coexistence.

Dans ces conditions, la concorde ne suppose-t-elle pas avant tout la constitution d'une unité volontaire de tous les individus ? Ici, vous pouvez penser aux analyses de Rousseau au chapitre 5 du livre 1 Du contrat social lorsqu'il montre la nécessité première que le peuple se constitue en tant que peuple. Éléments pour le développement * La désharmonie en dehors de la société et la nécessité de s'en remettre à la puissance de l'Etat pour y remédier Hobbes « Enfin de ce que chaque particulier a soumis sa volonté à la volonté de celui qui possède la puissance souveraine dans l'État, en sorte qu'il ne peut employer contre lui ses forces, il s'ensuit que le Souverain doit être injusticiable, c'est-à-dire avoir impunité de tout ce qu'il entreprend.

Or tous les droits de la puissance Souveraine, à savoir de se servir quand bon lui semble tant de l'épée de justice que de celle de la guerre, d'établir ou abolir les Lois, juger les procès, punir les crimes, choisir tous les officiers et magistrats, font que la puissance Souveraine n'est pas moins absolue dans l'État, après l'établissement de la République, que celle qu'un chacun avait auparavant de faire ou de ne pas faire selon sa fantaisie et son plaisir.

Et voilà ce que quelques-uns, qui n'ont pas expérimenté les misères et le déplorable état auquel les hommes sont réduits par une longue guerre, trouvent dur et si fâcheux, qu'ils ne peuvent pas se résoudre à embrasser les conditions et faire les pactes, et les soumissions que nous avons démontré être nécessaires pour avoir la paix.

C'est pourquoi il y en a qui se sont imaginé que l'on pouvait établir une République en telle façon que la puissance Souveraine serait limitée et aurait les bornes qu'on s'accorderait de lui donner.

Et voici comme ils en bâtissent l'idée.

Ils supposent que plusieurs personnes s'étant accordées sur quelques articles, à qui elles donnent l'autorité de faire des Lois, elles arrêtent entre elles la façon dont elles veulent être gouvernées.

Cela étant, disent-ils, qu'elles choisissent par un commun consentement, un homme ou un nombre de personnes qui aient le soin de voir que ces articles soient mis en exécution.

[...] Mais, après l'élection du Monarque,. »

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