Aide en Philo

Le fait que tout passe signifie-t-il nécessairement la vanité de nos projets?

Extrait du document

« Raphaël chante que " d a n s 1 5 0 a n s , o n s'en souviendra pas", en effet tout paraît fugace.

Il se trouve qu'on a quand même le souvenir de doctrines philosophique qui ont plus de 2000 ans; ainsi, si tout passe, ce n'est pas pour autant que tout s'oublie.

ll s'agit donc de se demander si le fait que tout change implique que nos projets ne sont jamais que prétentieux. Selon une des doctrines que l'on vient d'évoquer, "On ne peut pas descendre deux fois dans le même fleuve", c'est ce que professait Héraclite.

Selon lui, tout change.

Si on interprète cela d'une manière très radicale, on peut en déduire que tout projet est vaniteux, qu'il soit personnel ou politique, et cela parce que toute connaissance semble illégitime. A lors on peut se demander ce qu'il nous est permis d'espérer si tout passe.

A lors on peut s'accrocher à l'idée qu'il y a un certain ordre dans le changement et s'appuyer sur ce dernier pour s'opposer à l'idée que tout projet est vaniteux. P eut-on penser que tout ce qu'on rencontre en ce monde est fugace et en même temps affirmer la possibilité d'agir sur le monde et la non vanité de ce genre de projet ? Il s'agit de s'échapper d'une pensée qui associe de manière nécessaire l'idée que "tout passe" et la "vanité de nos projets", de réussir à penser un ordre du monde qui ne contredit pas, voire qui suppose, le fait que le monde n'est pas fixe, que tout passe. I.

En politique, penser que tout passe et qu'il y a un ordre permet parfois de penser qu'il a des projets non vains - Selon Platon, une fois établie, la cité idéale est condamnée à péricliter jusqu'à devenir une tyrannie.

Et cela selon une régularité cyclique.

A insi toutes les organisations politiques passent, tous les dirigeants passent, mais selon un ordre prévisible.

Ordre prévisible que P laton dit connaître grâce à la philosophie et la connaissance des principes qui régissent la vie politique.

D'ailleurs pour lui l'état de la cité correspond aussi à celui des hommes, ainsi l'existence de la cité idéale est liée à l'existence des rois philosophes.

A lors si tout projet peut paraître vain à long terme, tout projet politique n'est pas vaniteux, en effet le projet, individuel ou collectif, correspond à la réalisation d'une essence, ce qui n'est pas vaniteux mais difficile, ambitieux.

A insi Platon a tenté d'apporter ses lumières à Syracuse. -De même Marx, par sa maîtrise de la dialectique, prétend connaître non un monde où tout passe et en face duquel existent les Idées mais un monde qui progresse vers le communisme.

Soit où tout passe mais de manière organisée, un monde qui progresse, et non un monde qui périclite.

Il s'agit alors de faciliter ce progrès et selon lui c'est là un projet collectif mené par le prolétariat et contrôlé par l'élite du prolétariat.

De même ce projet peut paraître vaniteux ou vain vu de l'extérieur, mais selon Marx il est presque le seul qui tienne. II.

Si tout passe, tout n'est pas forcément vain, parce que tout est peut-être à faire. -Pascal constate que tout le monde s'agite, que tout passe, alors que tout ce qui attend chacun de nous est la mort, alors pourquoi agir ? Selon lui l'action quotidienne est un divertissement qui nous aide à détourner les yeux du tragique sort qui nous attend et qui obsède Pascal.

A lors tout projet paraît vain, voire vaniteux, puisque tous ces divertissements ne sont rien en face de la foi que nous accorde Dieu qui seul peut nous délivrer que l'angoisse à laquelle nous tentons d'échapper. L'ennui est hautement insupportable à l'homme, parce qu'alors, l'absence de tout désir fait place à la considération de soi-même et à la conscience de sa vanité.

Dès lors, on comprend que tout homme cherche à se divertir, c'est-à-dire à se détourner de la pensée affligeante de sa misère.

Nos désirs, pour autant qu'ils nous portent à croire que leur réalisation nous rendrait heureux, sont l'instrument majeur de cette stratégie.

L'imagination, qui institue des biens comme désirables, en est l'auxiliaire indispensable.

La vérité du désir n'est donc pas dans son objet mais dans l'agitation qu'il excite : « nous ne recherchons jamais les choses mais la recherche des choses » (773).

Mais le divertissement n'est qu'un cache-misère.

P référable à l'accablement de l'ennui, il s'avère sur le fond tout aussi nuisible.

Faire obstacle à la considération de sa misère, c'est se priver des moyens de la dépasser. - A u XX siècle cette angoisse devant la mort est appelé "vertige" par les existentialistes qui en France sont menés par Sartre.

Pour eux il n'y a pas une essence définie de l'homme, il est sa liberté.

De même le monde est un ensemble de possibilités.

A lors, riche de cette vision radicale de la liberté, on peut considérer non que tout projet est vaniteux mais qu'il est le signe d'une force d'exister face au vide qu'est la mort, soit que tout est à faire et donc que rien n'est vaniteux. III.

Nos projets semblent moins vaniteux lorsqu'on les réalise que lorsqu'il restent des projets -Selon Sartre ces possibilités pour la liberté ne sont pas de simples virtualités à actualiser, la liberté est créatrice.

A insi on ne peut dire que si on le voulait on pourrait commencer à travailler à sa dissertation plusieurs jours à l'avance et avoir une meilleure note, on le fait ou on invente qu'on pourrait le faire, voire on se trouve des excuses pour ne pas l'avoir fait "J'avais un DM de Math pour jeudi".

P our lui l'homme est libre de manière radical, rien ne le détermine, même pas la réalité, ainsi dans l'art l'homme dépasse le réel dans son usage, dans sa fabrication de l'imaginaire.

Tout excuse pour ne pas choisir, tout non choix est affaire de mauvaise foi.

O n peut voir là une certaine pensée morale s'infiltrer dans la pensée de Sartre, il s'agit d'assumer ce qu'on fait ou au moins qu'on l'a vraiment fait, sinon on nie sa liberté.

A insi tout passe et tout est à faire, mais tout projet est vaniteux tant qu'il n'est que projet.

T out passe peut-être, mais le fait d'agir reste remarquable et est donc non vaniteux, de même le fait d'agir aide à supporter la vie ce qui n'est pas vaniteux, même si c'est fugace.

A insi le projet qui n'est destiné qu'à être un projet est vaniteux, mais s'il est réalisé ou au moins moteur, peut-être ne l'est-il pas. -Pour agir, il s'agit de connaître le monde, d'en avoir une connaissance pratique précise.

A lors on peut se demander comment connaître le fait que dans le monde tout passe dans un monde ou effectivement tout passerait.

Il s'agit de s'interroger sur ce postulat du sujet qui serait un sophisme employé parles gens faisant preuve de "mauvaise foi". Conclusion -Selon certaines pensées de l'action politique, un projet politique est réalisable, mais il est vain s'il n'est pas le bon, par exemple lorsqu'il n'est pas conforme à la dialectique. -Si tout passe, peut-être que nos projets semblent vraiment vaniteux en face de ceux que peut avoir Dieu, mais il faut en avoir si l'on doute un minimum -Lorsqu'on agit, il est difficile d'être traité de vaniteux puisqu'on s'engage O uverture possible/autre enjeu traitable: Dire que "tout passe", semble impliquer nécessairement que ce que chacun fait est vaniteux (ce que nous avons tenté de remettre en question), mais estce le résultat d'un profond savoir, d'une triste mélancolie ou d'une forme de vanité liée à "la mauvaise foi" sartrienne ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles