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Le droit peut-il être fondé sur la nature ?

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« Analyse du sujet : Un sujet très classique, à là limite de la question de cours.

Y a i il un droit naturel ou le droit est-il une création culturelle des sociétés humaines ? Conseils pratiques : Appuyez-vous solidement sur votre cours.

Examinez les conséquences qu'entraîne une conception du droit naturel.

Évoquez les «droits de l'homme» et leur rapport avec cette conception. Bibliographie : Aristote, Éthique à Nicomaque, Garnier-Flammarion. Kant, Conflit des facultés, Gallimard. Platon, Gorgias, Garnier-Flammarion. Rousseau, Du contrat social, Garnier-Flammarion. Difficulté du sujet : ** Nature du sujet : Classique. Approche: La question porte sur la possibilité de fonder le droit sur la nature : possibilité de droit ou de fait ? De fait, le droit naturel, les droits de l'homme, veulent fonder le droit sur la nature.

Mais en ont-ils le droit ? Ce fondement peut-il être justifié rationnellement, ou n'est-ce qu'un coup de force ? Le droit est contraire à la nature, puisqu'il garantit une liberté et une égalité qui sont foulées aux pieds dans la nature, où règne la force.

Pourquoi alors fonder le droit sur la nature ? Pour lui donner une valeur universelle, pardelà la relativité des lois positives ; car si les lois varient d'un pays à l'autre, où est le vrai droit, la vraie justice ? La nature procure un fondement qui ne dépend pas du caprice des hommes.

De plus, on suppose que la nature est rationnelle et qu'elle veut le bien de l'humanité.

N'est-ce pas une façon de diviniser la nature ? Car les lois physiques de la nature n'ont rien à voir avec les lois politiques : la nature ne veut rien, elle est indifférente aux intérêts humains.

La conception scientifique de la nature ne peut fonder ni droit, ni morale. Or « fonder » n'est pas seulement rechercher la cause ou l'origine ; c'est chercher la raison qui justifie.

Si le droit est essentiellement instance de justification rationnelle, comment peut-il être fondé sur une nature aveugle ? Il semble qu'il faille choisir entre renoncer à donner une valeur universelle au droit ( en renonçant à le fonder en nature), et idéaliser ou diviniser la nature (pour lui permettre de dire le droit). [Introduction] L'étymologie du terme droit renvoie au verbe latin dirigere qui signifie corriger.

Il est vrai que le droit rectifie, il corrige ce qui est: il ne dit pas ce qui est, il dit ce qui doit être.

En tant qu'ensemble de règles auxquelles les hommes se soumettent pour rendre la vie commune possible, le droit semble donc en premier examen s'opposer à la nature.

Il nous apparaît, en effet, plus comme le résultat d'une convention qu'un effet de la nature.

Peut-on, comme on nous le demande, envisager que le droit puise son origine et son fondement dans la nature? Nous commencerons par examiner cette hypothèse, puis nous nous interrogerons ensuite pour savoir s'il convient d'ôter au droit tout fondement naturel; nous nous demanderons enfin sur quoi le droit doit-il reposer. [I.

Qu'adviendrait-il du droit s'il était fondé entièrement sur la nature?] La nature peut d'abord être définie comme ce qui existe indépendamment de l'homme et de ses fabrications.

Ainsi la flore et la faune, les mondes minéral, végétal et animal font-ils partie de la nature.

Entendue dans ce sens, celle-ci nous apparaît comme un ensemble dans lequel dominent des forces.

Le monde animal, par exemple, est entièrement régi par la loi du plus fort.

Le plus faible est dévoré par un plus fort qui, lui-même, peut devenir à son tour la proie d'un autre encore plus fort.

La nature ne connaît pas d'autre loi.

On peut donc s'interroger pour savoir ce que serait le droit s'il puisait son inspiration dans cette loi de la nature.

Peut-on raisonnablement soutenir que les lois humaines doivent être imitées sur le modèle de la nature? Un personnage de Platon dans Gorgias, Calliclès, tente en effet de soutenir pareille thèse: « Dans le reste du règne animal comme dans les cités des hommes et dans leurs familles, on voit que le signe distinctif du juste, c'est que le supérieur commande à l'inférieur et ait plus que lui », dit-il.

Mais son argumentation apparaît bien peu convaincante et Socrate peut sans peine démontrer qu'affirmer la loi du plus fort revient en fait à nier totalement l'idée même de droit. Le discours de Calliclès. " Certes, ce sont les faibles, la masse des gens, qui établissent les lois, j'en suis sûr.

C'est donc en fonction d'euxmêmes et de leur intérêt personnel que les faibles font les lois, qu'ils attribuent des louanges, qu'ils répartissent des blâmes.

Ils veulent faire peur aux hommes plus forts qu'eux et qui peuvent leur être supérieurs.

C'est pour empêcher que ces hommes ne leur soient supérieurs qu'ils disent qu'il est vilain, qu'il est injuste, d'avoir plus que les autres et que l'injustice consiste justement à vouloir avoir plus.

Car, ce qui plaît aux faibles, c'est d'avoir l'air d'être égaux à de tels hommes, alors qu'ils leur sont inférieurs. Et quand on dit qu'il est injuste, qu'il est vilain, de vouloir avoir plus que la plupart des gens, on s'exprime en se référant à la loi.

Or, au contraire, il est évident, selon moi, que la justice consiste en ce que le meilleur ait plus que le moins bon et le plus fort plus que le moins fort.

Partout il en est ainsi, c'est ce que la nature enseigne, chez. »

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