Le déterminisme de la nature s'oppose-t-il à ma liberté ?
Extrait du document
«
Introduction :
Etre libre, c'est pouvoir faire ce que nous voulons, c'est agir selon notre propre volonté et refuser la soumission à
toute causes externes.
La liberté de l'action humaine semble donc s'opposer distinctement au déterminisme de la
nature, puisque agir librement c'est agir sans être déterminé par autre chose que sa volonté propre.
Et pourtant, la
nature est première, et il peut sembler difficile d'échapper aux « lois de la nature », c'est-à-dire à certains principes
constitutifs de l'homme qui influeraient sur son action, et entrerait en contradiction avec l'idée de totale liberté
d'action.
La liberté de l'action humaine peut-elle s'exercer indépendamment de tout déterminisme naturel, ou lui estelle intrinsèquement lié ? Faut-il distinguer le déterminisme de la nature et la liberté de l'action humaine, ou sont-il
au contraire, indissociables ?
1ère partie : Le déterminisme de la nature est contradictoire avec la liberté de l'action humaine.
La liberté est la capacité d'agir sans autre intervention que celle de la volonté.
La liberté de l'action humaine semble
donc absolument indépendante du déterminisme de la nature.
L'action humaine est libre lorsqu'elle n'est pas dictée
par une cause supérieure extérieure à la volonté de l'homme, donc on peut penser que le déterminisme de la nature
s'oppose avec la liberté de l'action humaine.
-La liberté se manifeste par le pouvoir de choisir son action (ou non-action) dans une indépendance absolue à
l'égard de toutes déterminations : c'est le « libre arbitre », qui nous met en mesure de choisir le mal plutôt que le
bien si telle est notre volonté, même si cela va à l'encontre des lois naturelles.
-Pour Kant, la liberté de la volonté consiste dans son autonomie à l'égard des
lois de la nature.
Même si nous corrélons nos actions à des causes, en réalité,
la volonté reste première, et c'est notre entendement qui applique cette
causalité dans notre expérience de l'action.
Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se
déterminer soi-même de par une législation rationnelle.
L'homme est lié à son
devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.
Aucun intérêt ne vient le
forcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient
le contraindre.
Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais
hétéronome, c'est-à-dire sous la dépendance d'une loi qui ne procède pas de
lui-même.
Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.
Être libre
et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.
Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.
Le principe suprême du
devoir est inconditionné et absolu.
La volonté n'y est pas intéressée, et elle
n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'il
y a désobéissance.
Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée
sur un principe d'autonomie : "L'autonomie de la volonté est cette propriété
qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toute propriété
des objets du vouloir).
Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de
telle sorte que les maximes de notre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même
acte de vouloir."
-Pour Descartes, nous avons un sentiment intérieur de notre liberté, avant même de l'exercer dans nos actes.
C'est
ce qu'il appelle « la liberté de notre volonté », qui se connaît sans preuves par « la seule expérience que nous en
avons ».
Cette liberté est donc distincte du déterminisme de la nature.
Pour lui, c'est dans l'exercice du doute que
la liberté se révèle.
Lorsqu'on doute, on affirme l'indépendance absolue de notre volonté à l'égard de la raison et
nous expérimentons ainsi notre liberté.
On pourrait résumer ainsi : je doute donc je suis libre.
Or, douter, c'est
refuser le déterminisme de la nature, car c'est remettre en cause tout ce qui nous entoure, en supposant que celui
qui nous a créé emploie tout son pouvoir à nous tromper.
2ème partie : La liberté de l'action humaine est subordonnée au déterminisme de la nature.
- L'homme vit dans le monde, il est donc forcément soumis aux lois de la nature, et pourtant il peut exprimer sa
liberté.
Mais cette liberté d'action s'inscrit dans un cadre, dans la structure nécessaire de la nature à laquelle on ne
peut échapper.
On ne peut donc distinguer véritablement le déterminisme de la nature et la liberté de l'action
humaine, on ne peut occulter le déterminisme de la nature qui est forcément toujours là, toujours premier.
- Si la liberté paraît d'abord s'opposer à la nécessité, elle peut se comprendre en fait comme étant la réalisation de
la nécessité.
Pour Hegel, c'est justement par la réalisation que cette nécessité à laquelle on ne peut échapper peut
être surmontée.
Ainsi, la liberté se déploie dans la création de l'homme par lui-même à travers ses œuvres (ex :
dans la création artistique, dans le jeu,…)..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'affirmation de la liberté peut elle se concilier avec le déterminisme de la nature ?
- L'affirmation de la liberté peut-elle se concilier avec le principe du déterminisme de la nature?
- Faut-il distinguer le déterminisme de la nature et la liberté de l'action humaine ?
- La culture s'oppose-t-elle nécessairement à la nature ?
- Rousseau: La nature est-elle une entrave à la liberté humaine ?