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Le destin, arbitraire divin ou nécessité aveugle ?

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« Analyse du sujet : Il faut avant tout remarquer que le sujet propose une alternative entre deux conceptions, classiques en philosophie, à propos du destin. Tout d'abord, la prédestination divine a été l'enjeu de nombreux débats.

Dieu étant omniscient et tout puissant, comment l'individu pourrait-il être responsable de ses actes ? Le problème de la liberté prend corps dans ce paradoxe entre la toute puissance divine et le jugement divin sur les actions humaines. Cette première conception du déterminisme est à différencier du déterminisme mécanique qui pense que tout est déterminé par des lois, sans pour autant penser une volonté à même de changer le cours des choses. En réalité, les deux conceptions du destin s'opposent puisque la nécessité empêche l'intervention d'une puissance quelle qu'elle soit et qui viendrait briser le cours des choses.

Par ailleurs, le miracle a pu être considéré comme une intervention extraordinaire de Dieu dans le cours des évènements. D'autre part, l'arbitraire désigne une intervention qui ne trouve sa cause que dans la volonté et non dans une cause passée. Problématisation : Les deux conceptions du destin se heurtent, l'une et l'autre, au principe du libre arbitre mais s'opposent sur la raison du destin.

Il nous faudra bien montrer les enjeux de l'alternative dans ce devoir mais aussi, et c'est essentiel, montrer que cette alternative est en réalité très contestable. 1. L'arbitraire divin et la question de la grâce. a) Le problème du destin, et la question de la liberté humaine qui en découle, est un problème qui se posait de façon cruciale dans l'Antiquité grecque.

Le fatum dans les tragédies grecques, montre l'impuissance de la volonté humaine face à la volonté des dieux. La prophétie d'Oedipe en est une illustration. b) Mais la question du destin et de la responsabilité humaine se retrouve particulièrement dans la tradition chrétienne.

Comment Dieu ne pouvait-il pas prévoir qu'Adam croquerait la pomme s'il est tout puissant ? Comment les hommes seraient-ils responsables de leurs péchés s'ils étaient prédestinés à pécher par la volonté de Dieu ? Autrement formulé, comment condamner justement le pécheur à l'enfer s'il n'est pas responsable de ce qu'il a accompli ? c) La question de la prédestination divine, et le paradoxe qui en émerge, remet en cause le dogme de l'Eglise.

Elle sera une question cruciale puisqu'elle va opposer les jansénistes par exemple aux catholiques sur la question de la grâce divine.

La volonté divine toute puissante est incompatible avec la volonté humaine. NOTE SUR LE JANSÉNISME Le jansénisme est une forme particulièrement rigoureuse de pensée et de vie chrétienne.

Il se propose de revenir à l'enseignement de Saint Augustin par réaction contre le laxisme des molinistes et des jésuites qui accordaient tant de pouvoir à la liberté de l'homme que plus rien ne restait à la puissance de Dieu..

Le jansénisme et son austérité morale constituèrent une véritable machine de guerre contre les jésuites et leur système rhétorique qui leur permettait de tout justifier y compris les actions morales les plus condamnables. d) Elle met aussi en cause l'existence du mal sur la Terre.

Dieu est-il mauvais ou n'est-il pas tout puissant ? Leibniz dans la Théodicée tente de justifier le mal sur la Terre par sa thèse des différents mondes possibles.

Dieu aurait choisi le meilleur des mondes possibles, étant soumis à des principes d'économie, et notamment aux principes de mathématiques.

Dieu n'est donc pas tout puissant.

Cette conception lui vaudra par ailleurs les railleries de Voltaire dans Candide, où les thèses de Leibniz sont présentées par la figure du mentor du héros. e) La conception du destin comme arbitraire divin justifie certains évènements malheureux. Dieu étant bon et tout puissant, tout ce qui advient est bon, et donc, ce qui apparaît comme un malheur n'est en fait qu'un bien dont on ne perçoit pas les effets.

Cette justification est rendue manifeste par la très célèbre formule : « les voix du seigneur sont impénétrables ». 2. La nécessité aveugle et la question de la justice a) Mais un autre problème se formule sur la manière dont Dieu règne sur le monde.

La découverte des lois dans plus en plus de domaines et notamment en sociologie, et qui repose sur la répétition de phénomènes concomitants, remet en cause le règne permanent de Dieu.. »

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