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Le bonheur n' est-il qu' une affaire privée ?

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« Définition des termes du sujet: BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier.

• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. Corrigé fourni par [email protected]. Sujet déposé : [Introduction] Ne suis-je pas le seul à pouvoir dire si je suis heureux ou non ? Un jugement extérieur sur ma situation risque d'en fausser le sens, d'en méconnaître certains aspects, quelle que soit la sympathie que l'on manifeste à mon égard.

Si le sentiment du bonheur relève ainsi de la subjectivité, en va-t-il de même lorsqu'il s'agit d'atteindre le bonheur ? Peut-être la société pourrait-elle m'aider dans ma quête, ne serait-ce qu'en me procurant des conditions favorables au bonheur.

Mais si, allant plus loin, la société prétend définir ce que doit être tout bonheur, et donc le mien, ce dernier peut-il être authentique ? [I - Le sentiment du bonheur] [A.

Rôle de la subjectivité] Il est difficile, sinon impossible, de juger du bonheur d'autrui.

Mon voisin me paraît riche, sa maison est confortable, il dispose d'une automobile luxueuse, sa santé et celle de sa famille sont bonnes, etc.

: cela suffit-il pour que je puisse affirmer sans erreur possible qu'il jouit d'un bonheur complet ? Admettons que les « signes extérieurs » d'après lesquels je juge sa situation aient pour lui la même signification que pour moi, peut-être est-il en fait taraudé par un malaise invisible ; peut-être les relations qu'il a avec ses collègues de travail sont-elles très mauvaises ; peut-être son aisance financière est-elle trompeuse...

Il n'y a que lui qui puisse savoir s'il est réellement satisfait de son existence. Si le bonheur suppose un accord, une harmonie sans faille entre un individu, son mode d'existence et le monde qui est le sien, seul cet individu peut simultanément vivre cet accord et en avoir conscience. [B.

Sentiment et conditions du bonheur] Faut-il en déduire qu'il appartient aussi à la personne, et précisément parce qu'elle est seule juge de son bonheur éventuel, d'en définir aussi les conditions ? Faut-il admettre que le proverbe aurait raison, qui affirme que « chacun trouve son bonheur où il veut », ou « comme il peut » — ce qui semble assez différent.

Si la volonté du bonheur paraît universelle (on imagine mal un homme cherchant systématiquement à être malheureux), le pouvoir d'y accéder peut ne pas être aussi bien partagé. De nombreux moralistes affirment que le bonheur ne réside ni dans la fortune ni dans ses marques extérieures, et qu'il est tout intérieur, dépendant avant tout de l'équilibre de l'esprit et de la capacité de se satisfaire de ce que l'on a, même si c'est peu.

On veut bien les croire, mais on a malgré tout du mal à concevoir qu'un individu, par exemple d'une extrême pauvreté et souffrant d'une maladie douloureuse, ait quelque chance de se sentir heureux : la quiétude du corps, l'assurance de pouvoir se loger et se nourrir sans trop de difficultés paraissent des conditions nécessaires à tout bonheur. [C.

Des inégalités sociales] De ce point de vue, il semble difficile de nier l'impact des conditions sociales d'existence sur la possibilité de connaître le bonheur.

Dans une société fondamentalement inégalitaire, on voit mal comment le bonheur pourrait être envisagé pour les plus défavorisés.

Sans même se comparer à ceux qui bénéficieraient de tous les avantages, ils vivraient dans des conditions trop pénibles ou angoissantes pour atteindre la sérénité ou la tranquillité d'esprit qui semble nécessaires au sentiment d'être heureux : qui se trouve contraint de s'inquiéter à longueur de journée pour sa simple survie ne risque guère de ressentir sa propre existence comme une plénitude ! [II - Une affaire « commune » ?] [A.

L'individualisme] Comme toutes les morales de l'Antiquité, l'épicurisme considère que la vie heureuse accompagne la pratique de la vertu.

Elle serait ainsi garantie par la satisfaction des seuls désirs « naturels et nécessaires ».

En s'éloignant de toute vie sociale, l'épicurien peut atteindre son bonheur individuel par des voies d'une extrême simplicité : l'ascétisme est la clef de l'équilibre et de l'ataraxie, qui confirme l'absence de trouble, de toute préoccupation. Une telle attitude n'est toutefois possible qu'au prix d'une sorte d'inégalité : il y a d'un côté ceux qui acquièrent leur propre bonheur en méprisant ce pour quoi tous les autres s'agitent, et en face la majorité qui continue à quêter des. »

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