Le bonheur est-il une affaire privée ?
Publié le 23/09/2022
Extrait du document
«
On dénonce communément l’individualisme de notre époque alors que
paradoxalement le bonheur est conçu par presque tous les individus
comme étant d’abord une satisfaction trouvée dans la vie relationnelle.
Le
bonheur est-il une affaire privée ? Si notre bonheur dépend d’autrui, ne
sommes-nous pas condamné au malheur puisque le désir d’autrui ne
coïncide que très rarement avec le nôtre sauf peut-être par le biais de
malentendus ? Ne faut-il pas atteindre cette sagesse où « le sage se suffit
à lui-même » ? L’amitié n’est pas étrangère à cette recherche de sagesse
mais n’est-elle pas davantage source de joie dès lors qu’elle n’est pas
fondée sur des dépendances affectives ? Le bonheur peut être considéré
comme un horizon collectif.
Est-il alors moral de se contenter d’un
bonheur personnel ou même d’un bonheur autarcique partagé avec
quelques amis choisis ? Mais ceux qui ne se contentent pas d’eux-mêmes,
ne deviennent-ils pas dépendants de la reconnaissance sociale de l’autre ?
Ces pulsions de reconnaissance ne se heurtent-elles pas les unes les
autres, chacun voulant par son égocentrisme être le centre d’attention des
autres ? Comment alors favoriser politiquement l’accès du plus grand
nombre au bonheur ? Mais dans quelle mesure peut-on contraindre les
individus à renoncer à leurs approches égocentriques qu’elles soient
familiales, tribales, claniques, sociales, ethniques...
D'un coté, la recherche du bonheur peut apparaître comme ce qui anime
et oriente notre existence.
Le bonheur serait ainsi ce bien complet que
vise tout homme.
Chaque homme tente d'atteindre ce bonheur en se
basant sur ses désirs ainsi que ses préférences cela relève donc d'une
affaire personnelle propre à chacun.
On peut alors en effet penser que le
bonheur serait une affaire privée mais pouvons nous prétendre qu'un
l'homme seul peut atteindre cet état de bonheur ? En effet, les désirs et
préférences de chacun ne coïncident souvent pas avec les désirs et
préférences d’autrui, cela amène souvent à des conflits comme par
exemple les différentes guerres du XX e siècle.
De plus, le bonheur ne
serait pas totalement privé puisque un individu ne devrait pas se soucier
du bonheur des autres ? Il est vrai que nous vivons en société, il est donc
pas possible d'ignorer les attentes des autres individus qui vont donc
influer nos modes de vie, nos façons de voir les choses, de se comporter...
Est il alors possible de mêler vie privée ou encore vie en société avec le
bonheur ?
Nous verrons tout d'abord que dans la mesure où le bonheur dépend des
satisfactions et des désirs propres à chacun ainsi que du vécu de chaque
personne il relève alors d'une affaire privé.
Cependant, la vie social, en
communauté, en famille ne peut être négligé, que je le veuille ou non la
société à une influence sur les conditions de mon propre bonheur, elle
peut contribuer à mon bonheur ou au contraire y nuire.
Et enfin, nous
verrons que c'est en conciliant vie en société et bonheur privée qu'il est
plus facile d'atteindre le bonheur.
Le thème du bonheur est omniprésent dans les traditions les plus
anciennes, toutes les littératures et les proverbes de la sagesse populaire.
Le bonheur est d'abord présenté comme éphémère : ainsi le mythe de la
boite de Pandore ou la représentation du paradis terrestre dans la Genèse
oppose la période du bonheur définitivement révolue par la faute des
hommes et le malheur actuel.
Les proverbes insistent sur l'indépendance
de l'homme heureux :" il n'a pas de chemise" ; la pauvreté non seulement
n'est pas un obstacle mais serait même une condition du bonheur.
En
disant que "le malheur des uns fait le bonheur des autres", on affirme sa
relativité profonde : certains apprécient par contraste d'autant plus leur
propre situation que d'autres sont malheureux, ou bien on veut dire que
les biens étant en quantité fixe, il faut bien que certains aient les
inconvénients pour que d'autres aient les avantages, ou bien encore que
les aspirations sont très diverses, de sorte que ce qui rend l'un heureux
rendrait l'autre malheureux.
D'où le problème : être heureux est-il une
affaire purement privée, ou l'individu....
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