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Le bonheur est-il l'absence de malheur ?

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Le bonheur est-il l'absence de malheur ?

« VOCABULAIRE: Malheur: Situation pénible, triste, douloureuse OU mauvaise chance, sort funeste. BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier.

• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. « Il ne faut jamais se moquer des misérables, car qui peut s'assurer d'être toujours heureux ? » écrit La Fontaine dans Le renard et l'écureuil ».

Tous les hommes aspirent au bonheur, et tous proposent des recettes différentes.

Le bonheur est-il une illusion et le malheur la dure réalité? Mais à quoi bon vivre si le pire est toujours certain? Le bonheur serait-il simple absence de souffrance? ▪ BONHEUR ET PLAISIR Si le bonheur était le plaisir, nous dirions que les boeufs sont heureux quand ils mangent du foin, disait Héraclite.

On peut être profondément malheureux et éprouver quelque plaisir.

De surcroît, il y a de bons plaisirs, mais il en existe aussi de pervers, comme ceux que procure la cruauté.

Bonheur et plaisir ne se confondent pas, même si le bonheur est évidemment plaisant. ▪ LE MALHEUR EST-IL INÉVITABLE ? La vie est souffrance, disent les philosophes pessimistes.

Peut s'estimer heureux celui qui échappe au pire, mais nul ne peut éviter le malheur.

Pour la tranquillité de l'âme certains conseillent de ne s'attacher à rien ni à personne; ainsi ni la perte ni l'absence et la mort ne nous toucheront.

« A quoi bon vivre dans ces conditions? » réplique la sagesse populaire, Autant se suicider s'il n'y a aucun espoir! » • LE PRINCIPE ESPÉRANCE Nous espérons toujours un monde meilleur.

Sans l'espérance la vie serait intenable.

« Ça va aller mieux » disonsnous aux malheureux, mais il y a des vies qui ne sont pas des vies.

Et la mort qui finit tout, est-ce bonheur ou malheur ? Les religions et les poètes ont inventé des paradis possibles; car il est vrai que le plus étonnant est d'être né, renaître pour le meilleur est parfaitement vraisemblable. Mais si « le pire est toujours certain », l'espérance n'est qu'une illusion rendant la vie plus atroce parce qu'elle nous fait consentir à endurer.

Et à quoi bon patienter, souffrir peines et tribulations si la vie s'achève par une pelletée de terre sur notre dépouille? L'homme s'attache aveuglément à l'existence, il prend la vie au sérieux.

Quel sens donner à ce vouloir vivre malgré tout? Que faire pour être heureux? Quelle existence faut-il mener pour être heureux? Végéter n'est pas une vie; vivre comme un animal est impossible puisque l'instinct nous fait défaut; toute folie est souffrance profonde.

Que doit faire l'homme? Le travail nous contente rarement à cause de la part, souvent majeure, de contrainte, de servitude et d'ennui.

Les loisirs passifs nous délassent, telle l'ivresse de l'alcool et des drogues, mais il y a des déboires à payer, dont la destruction de soi. Il nous faut construire une vie humaine harmonieuse; « cultiver sa raison », étudier, créer, sont des bonheurs, mais ils ne suffisent pas.

Il nous faut des amis, des loisirs pour les voir et converser, de l'argent pour leur offrir ces « petits cadeaux qui entretiennent l'amitié ».

On ne saurait vivre sans amour, amour de Dieu, amour humain.

Une très large majorité de personnes désirent se marier, partager les délices des plaisirs amoureux, avoir des enfants, les éduquer et guider dans l'harmonie.

Hélas ! le monde est incertain et plein de dangers.

Nul n'échappe aux maladies, aux angoisses, au gâchis, aux accidents.

Qu'on examine la vie des hommes, on y verra toujours des échecs cuisants et des malheurs plus ou moins atroces. Il dépend de nous que le désespoir et la résignation ne l'emportent pas.

Par les beautés terrestres la vie récèle un sens anagogique : la mort n'est pas nécessairement la fin de tout, des consolations parfaites nous attendent peutêtre, et un bonheur qui durera l'éternité plus un jour. C'est pourquoi la beauté, si nous ne sommes pas pervertis, nous attire comme « promesse de bonheur éternel ». Cette vie n'est peut-être qu'un exil et une errance, mais comme il est touchant de voir les humains tâcher de « s'installer », de bâtir et d'orner, de décorer de fêtes et chansons l'ordinaire de l'existence.

Certes l'in-quiétude est toujours là, comme le ver qui corrompt la rose mais qui n'empêche ni sa splendeur ni son parfum.. »

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