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Le bonheur est-il individuel ?

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             Le bonheur peut se définir comme un état complet et durable de satisfaction. En ce sens, le bonheur semble personnel en tant qu’il reflète les aspirations et les désirs d’un unique individu. La différence intrinsèque entre les individus induit alors une différence entre les aspirations au bonheur. Pourtant être heureux ou trouver le bonheur en dehors d’une communauté est-il vraiment un bonheur ? Il y aurait alors un bonheur individuel malgré la communauté pouvant même se faire envers et contre la communauté. Ce serait alors remettre en cause l’existence même du pacte social. Il s’agit donc bien de comprendre cette liaison ou cette interfécondité entre un bonheur individuel et un bonheur collectif.

            Si le bonheur semble par essence individuel (1ère partie), il n’en reste pas moins qu’il ne peut se faire contre la communauté (2nd partie), ce qui nous interroge sur l’interpénétration de cette nécessité collective d’un bonheur individuel (3ème partie).

« Introduction : Le bonheur peut se définir comme un état complet et durable de satisfaction.

En ce sens, le bonheur semble personnel en tant qu'il reflète les aspirations et les désirs d'un unique individu.

La différence intrinsèque entre les individus induit alors une différence entre les aspirations au bonheur.

Pourtant être heureux ou trouver le bonheur en dehors d'une communauté est-il vraiment un bonheur ? Il y aurait alors un bonheur individuel malgré la communauté pouvant même se faire envers et contre la communauté.

Ce serait alors remettre en cause l'existence même du pacte social.

Il s'agit donc bien de comprendre cette liaison ou cette interfécondité entre un bonheur individuel et un bonheur collectif. Si le bonheur semble par essence individuel (1 ère partie), il n'en reste pas moins qu'il ne peut se faire contre la communauté (2 nd partie), ce qui nous interroge sur l'interpénétration de cette nécessité collective d'un bonheur individuel (3ème partie). I – L'individualité du bonheur a) Si l'on peut dire effectivement que le bonheur est individuel, c'est bien parce qu'il est personnel c'est-à-dire qu'il est subjectif et reflète nécessairement les aspirations et les désirs de la personne.

Dès lors, il est impossible que l'on définisse le bonheur de tout le monde.

Il n'est qu'une recherche personnelle et c'est bien ce sens que Kant voit dans la définition d'un bonheur collectif le pire des despotismes comme il le dit dans la Doctrine du droit.

En effet, définir un bonheur applicable à tous c'est croire que tous les hommes aspirent à la même chose ce qui est rigoureusement faux.

Ainsi, comme le dit Kant dans les Fondements de la Métaphysique des Mœurs, « le bonheur est un idéal de l'imagination ».

Autrement dit, cela signifie que la définition du bonheur est personnel et ne peut donc en aucun cas faire l'objet d'un acte législatif dans la mesure où la loi non seulement toujours général, mais elle doit surtout ne pas empêcher certains citoyens d'user de leurs libertés. b) De plus, le bonheur est d'autant plus individuel qu'il doit se saisir dans un rapport unique à soi-même qui exclut autrui visiblement.

C'est en ce sens que le bonheur naît et se nourrit de l'insociabilité.

On peut aller même jusqu'à dire que le bonheur se trouve dans la solitude c'est-à-dire dans cette autarcie qui se retrouve seule avec ellemême.

Et c'est bien ce que l'on peut voir avec Schopenhauer dans ses Aphorismes sur la sagesse dans la vie (1851) que « L'homme intelligent aspirera avant tout à fuir toute douleur, toute tracasserie et à trouver le repos et les loisirs ; il recherchera donc une vie tranquille, modeste, abritée autant que possible contre les importuns ; après avoir entretenu pendant quelque temps des relations avec ce que l'on appelle les hommes, il préférera une existence retirée, et, si c'est un esprit tout à fait supérieur, il choisira la solitude.

Car plus un homme possède en lui-même, moins il a besoin du monde extérieur et moins les autres peuvent lui être utiles.

Aussi la supériorité de l'intelligence conduit-elle à l'insociabilité.

Ah ! si la qualité de la société pouvait être remplacée par la quantité, cela vaudrait alors la peine de vivre même dans le grand monde : mais, hélas ! cent fous mis en un tas ne font pas encore un homme raisonnable.

» c) En effet, si le bonheur doit se saisir dans cette solitude individuelle c'est bien parce qu'il se trouve dans la sagesse, dans cette quête de la vérité qui est l'activité la meilleure et donc la plus à même de nous procurer le bonheur comme le montre Aristote dans son Ethique à Nicomaque.

Le bonheur est donc « ce qui se suffit à soimême […] ce qui par soi seul rend la vie souhaitable et complète ».

Il est donc la fin suprême, la fin de notre activité : le Souverain bien.

Comme le note Aristote en Métaphysique A penser est une source de plaisir pour les hommes : « Tous les hommes ont un désir naturel de savoir, comme le témoigne l'ardeur avec laquelle on recherche les connaissances qui s'acquièrent par les sens.

On les recherche en effet pour elles-mêmes et indépendamment de leur utilité, surtout celles que nous devons à la vue; car ce n'est pas seulement dans un but pratique, c'est sans vouloir en faire aucun usage, que nous préférons en quelque manière cette sensation à toutes les autres ».

Et c'est bien justement parce qu'elle constitue l'activité la plus désirable que cette pensée solitaire fait le bonheur de l'homme. Transition : Ainsi le bonheur est essentiellement individuel.

Il en exclut même toute référence à la collectivité et semble même se former contre elle.

Mais comment comprendre alors la possibilité d'une communauté humaine dans ces conditions ? II – La dynamique collective a) Aristote dans l'Ethique à Nicomaque (I, 5) montre que le bonheur consiste dans un état de satisfaction, qui est la fin naturelle et ultime de l'homme.

Or être heureux c'est réaliser son humanité pleine et entière.

Le bonheur dépend de la vertu éthique et elle est donc liée à l'action politique.

Et ce n'est que dans la cité, dans la vie en commun, que les hommes peuvent atteindre cet état d'épanouissement qu'Aristote appelle du nom commun de « bonheur » (eudaimonia).

Le bonheur vient aux citoyens par l'exercice d'une vertu spéciale, la vertu politique.

Et cela ne peut que se réaliser dans la vie en commun des citoyens fondamentalement égaux dans le cadre des institutions politiques. b) Il faut alors bien comprendre que le bonheur individuel du sage chez Aristote ne peut se comprendre qu'en relation avec la vie de la cité.

Il doit devenir un être apte à aider sa cité auquel cas son bonheur ne pourrait être complet et surtout partiel et inutile en tant qu'il ne réalisera pas son humanité.

Comme on peut le voir dans l'Ethique à Nicomaque nous avons huit raisons de vouloir penser puisque « si le bonheur est une activité conforme à la vertu, il est rationnel qu'il soit l'activité conforme à la plus haute vertu, et celle-ci sera la vertu de la partie la plus noble. »

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