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l'art peut-il nous servir à mieux nous connaître nous-mêmes ?

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« Analyse du sujet : Du point de vue conceptuel : Art : Chez les grecs, l'art (techne) s'oppose à la nature (phusis).

Il met en jeu l'intervention d'un agent et d'un savoir faire, dans la production d'un objet alors que la nature à l'inverse, les objets de la nature se reproduise d'eux même : le chien vient d'un autre chien, le lit par contre vient de l'ouvrage de l'homme d'art.

L'art, tel que nous l'entendons depuis le 18ème siècle, se distingue de l'artisanat (terme sous lequel on range à peu près ce que les grecs entendait par techne).

L'artisan est celui qui applique une technique, un savoir faire (enseignable à un apprenti), l'artiste celui qui crée une oeuvre d'art originale, ne saurait transmettre son génie (son activité se rapproche de la poiesis grecque).

Il cherche à donner à son oeuvre, une harmonie qui touche universellement tous les hommes. Servir : Ce terme peut signifier plusieurs choses : être utile (servir un intérêt), être en servitude (esclave).

Il est intéressant de noter qu'une chose peut servir à une action dont l'entendement qui en concevait le plan comptait sur elle a priori ou bien servir par accident, sans que l'aide soit elle même englobée a priori par l'entendement qui tentait de prévoir les conséquences de son action.

Dans le premier cas le service est intéressé, il est sollicité en vue d'une fin, dans le second, il arrive, s'impose par accident, selon la fortune ou la chance. Connaître : La première manière de connaître quelque chose c'est de le percevoir ou de l'expérimenter : cette connaissance est une connaissance sensible.

La seconde manière de connaître c'est la connaissance par opinion, qui tient pour vrai du non démontré, selon l'affection que l'on porte à celui qui nous l'a donne par exemple.

La troisième manière de connaître c'est la connaissance par idée : la connaissance claire est distincte d'un objet qui le représente à l'esprit. Nous-même/Soi-même : Le soi est une notion difficile à définir parce qu'elle nous implique chacun tous de manière singulièrement différente.

« Je » suis moi et « tu » es toi : sitôt que le soi change de sujet, il change de nature et de « personne ».

Sans trahir cette notion nous pouvons cependant dire que « soi-même » est la présence du « je » à lui-même.

Il est le je en tant qu'il a le sentiment de lui-même pour lui-même, en tant qu'il connaît ce qu'il est en lui-même.

Le « nous-même » nous en tant que nous sommes les hommes, la question est donc plus profondément celle de la fonction de l'art pour l'homme. Du point de vue formel : « Peut-il » est différent de « doit-il » : Il ne s'agit pas de se demander s'il est nécessaire que l'art nous serve à nous connaître nous-même, mais seulement s'il est possible qu'il nous serve.

Nous essaierons donc de comprendre : si c'est possible : « Pourquoi et dans quelle mesure ? » ; si c'est impossible : « Pourquoi et, le cas échéant, qu'estce qui joue ce rôle ? ». Problématisation : Nous nous interrogeons sur le rapport entre l'art et la connaissance de soi.

L'art peut-il servir à mieux nous connaître nous-même ? Si l'art est imitation d'imitation, tel que le conçoit la raison antique, s'il vise la reproduction de la nature telle qu'elle se représente à nos sens, alors l'art ne semble-t-il pas nous permettre de ne connaître que l'apparence des choses et de nous-même ? Si sans doute, l'art serait dans cette optique le moyen par excellence pour s'illusionner. Mais pour autant, dans la mesure où l'art nous fait connaître les passions humaines ne nous serait-il pas un moyen sur pour nous rapprocher d'une pleine compréhension de la psychologie des hommes ? Nous pourrions par exemple trouver chez Stendhal, Zola, Balzac, des analyses psychologique très fines.

De la même façon l'art nous permet de connaître les civilisations disparues, comprendre leurs rites, leurs conceptions artistiques etc. Mais pourquoi l'art nous permet-il de connaître alors qu'il est fondé sur l'apparence ? Ne serait-ce qu'au delà de ce sur quoi l'art nous renseigne (nature et psychologie humaine, civilisations perdues) l'art ne serait-il pas plus profondément une activité essentielle, spirituelle de l'humanité ? C'est ce que nous tenterons de comprendre en dernier. Proposition de plan : 1 .

L'art est un simulacre de simulacre, il ne permet de rien connaître, alors qu'il tente de reproduire, il transforme en illusion. a) Platon a, le premier condamné le poète (Homère et Hésiode) dans la République à être presque exclu de la cité idéale.

Ce dernier en effet, comme le sophiste, fait apparaître le non vrai pour vrai.

Il tend à imiter le réel tel qu'il lui apparaît, mais sans chercher à rendre le vrai (ce qui en ferait un philosophe) mais en cherchant à plaire, à séduire. b) L'art de plus, attache le spectateur à ses fictions, il lui fait y croire, il lui fait désirer les vivres, il accroît les passions de l'homme, et plus grave, il accroît leur emprise sur la raison.

L'art va contre la morale en prenant ses distances par rapport au vrai, il prend ses distances par rapport au bien.

Cela la cité ne peut l'accepter. c) On pourrait envisager avec Aristote que l'art permet à la rigueur que le citoyen vive ses passions, les décharge au niveau symbolique pendant la représentation de théâtre par exemple, et qu'ainsi le théâtre puisse avoir une fonction sociale non négligeable : la fonction cathartique.

Mais ainsi qualifié contre les thèses de Platon, l'art ne serait toujours pas la source d'un savoir sur les choses et encore moins sur nous même. Problème : Cette conception, antique, est fondée sur la conception de l'art comme imitation qu'en est-il de l'art qui n'imite rien.

Comment comprendre la relation entre un art qui ne se donne pas pour tâche d'imiter et la connaissance des choses ? Ce type d'art ne saurait trahir la connaissance puisqu'à priori il ne se donne pas la tâche de la concurrencer, de divertir c'est à dire de tromper.. »

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