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L'art, à quoi bon?

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« La définition de l'art reste ambigüe et son acceptation actuelle diverge de celle qu'elle pouvait avoir dans l'antiquité. Alors que pendant longtemps l'art et le beau formaient deux sphères à part entière, on assimile aujourd'hui l'art à la beauté.

En effet, dans l'antiquité l'art s'apparentait à la technique c'est-à-dire à l'ensemble des moyens artificiels utilisés par l'homme pour produire des objets.

Si l'homme-artiste avait un rapport avec la beauté c'était en lien avec la nature c'est-à-dire qu'il devait rendre la beauté de la nature à travers ses créations.

Or à partir du XVIIIème siècle, cette perspective change : la beauté n'est pas seulement objective, elle peut être subjective c'est-à-dire qu'elle relève de la conscience d'une personne, d'une sensibilité.

Le beau est le résultat de l'exercice d'une faculté, qui au XVIIIème siècle se nomme, le goût.

Mais au fond, que cherche à nous montrer l'art ? Qu'est ce que l'art si il n'est pas seulement un produit issue de la technique qui vise une utilité et qu'au contraire sa finalité est désintéressé si ce n'est qu'elle nous procure du plaisir et joue avec la sensibilité et le goût ? On pourrait donc se poser la question : à quoi bon l'art ? I : l'art au service de l'expression de soi : L'art n'est pas seulement la retranscription de la nature, ce n'est pas une simple mimésis (copie) comme il pouvait s'y rattacher pendant longtemps, d'où la critique Platonicienne de l'art qui ne fait qu'imiter. La philosophie de l'art commence avec Platon par une condamnation.

Il faut renvoyer les poètes hors des murs de la Cité.

Socrate rejette les discours écrits pour privilégier la parole, et la peinture n'est tenue que pour une imitation dégradée et inférieure d'une réalité par ailleurs déjà imitée des Idées.

Par ailleurs, poésie, peinture et musique ne sont pas sensées exprimer la beauté.

Si l'art est condamnable, c'est qu'il est fondé sur la mimêsis, l'imitation.

Les choses sont, et elles sont ce qu'elles sont par l'Idée qu'elles incarnent, qu'elles matérialisent.

L'Idée est l'essence ou l'être vrai de chaque chose.

L'artisan fabrique des ustensiles en vue d'une Idée, il imite le modèle idéal pour en faire une chose.

Pour tout produire de la sorte, il suffirait de promener un miroir tout autour de nous pour restituer l'image exacte des choses.

La "production" artistique se dit poiein : rendre présent.

Le tableau est un miroir, il ne produit pas les choses dans leur être mais dans leur apparence.

L'artisan quant à lui ne produit pas non plus l'être véritable qui est l'Idée, mais un analogon.

Il y a donc trois degrés à considérer : l'Idée, vraie, naturelle, unique, immuable, parfaite et identique à soi ; les choses ou les objets fabriqués par l'artisan, demiourgos qui incarne l'Idée en de multiples exemplaires ; la peinture des choses qui les reproduit dans leur apparence.

L'artiste est donc plus éloigné de la vérité que l'artisan.

L'art est une imitation du réel, non pas en ce qu'il est, mais en ce qu'il apparaît.

Il n'est capable de produire que des simulacres ou des idoles. L'événement le plus majeur qui va permettre à l'art de s'émanciper de cette vision est certainement l'apparition de la photographie.

En effet, l'artiste ne pouvait pas rivaliser avec la technique qui elle représentait à la perfection la réalité.

L'artiste se détache donc de se souci de copier la réalité.

L'expression du moi devient primordiale dans l'activité artistique.

Il s'agit de la volonté de dire sa vision du monde et de l'homme par la vision d'un seul être à travers l'art : c'est l'expression d'une sensibilité pour toucher un autre être dans sa sensibilité.

L'art est donc le moyen par lequel les êtres peuvent communiquer toute leur fantaisie.

On peut donner de nombreux exemples, que ce soit en peinture, en cinéma…Au cinéma, le réalisateur invente, il colore son film selon ses sentiments et c'est de cette manière que l'histoire prend le relief qu'elle n'avait pas dans la réalité, car elle n'existait pas ou différemment ou elle est le fruit pur et simple d'une imagination, celle de l'artiste.

L'art est ce par quoi les hommes peuvent chanter leurs sentiments dans une autre langue que le langage que nous employons pour nous parler.

C'est une langue sans mot, parfois, à la limite de l'indicible, qui joue avec la fantaisie d'un être pour un autre être.

C'est de cette manière que l'homme peut accepter son monde car il assouvi ses envies par le biais de l'art en s'ouvrant à ses propres mondes. II : l'art comme moyen d'appréhender la réalité : Si l'art n'est pas copie de la réalité, il est exaltation de la réalité par la vision d'un artiste.

En créant sur la toile, l'artiste est créateur de monde pour mieux s'insérer dans le monde et la réalité.

L'artiste peut exprimer dans l'art ses fantasmes, il recherche à les mettre sous les traits de la beauté pour les partager.

On peut attester de cela en prenant l'exemple du théâtre.

Dès l'enfance, l'homme joue.

C'est par le jeu qu'il appréhende les formes, les couleurs qu'il retrouvera ensuite dans le monde.

Jouer devient art au spectacle.

Tout comme l'enfant, l'acteur joue : il joue à être un autre et avec les autres dans un monde imaginaire.

En jouant l'autre, l'acteur fait l'expérience de la sociabilité (car aussi il donne à un public) mais il joue pour mieux avoir sa place dans le monde, pour mieux la comprendre.

Il y a un retour sur soi, tout comme le spectateur qui reçoit l'histoire.

En contemplant la pièce, le spectateur s'identifie au personnage ou à la situation (tout comme il peut le faire au cinéma) ce qui lui procure une réflexion sur son être et son assise dans la réalité s'en trouvera renforcée.

En peinture, le cas peut être perçu de la même manière : en regardant une toile, le récepteur va être face à une émotion, cette émotion peut lui procurer satisfaction, plaisir voir le sublimer.

Il fait alors l'expérience du sublime.

Si Platon condamnait l'art et notamment la poésie, il disait pourtant que le beau était ce qui se rapprochait de la vérité.

Or, si l'on fait l'expérience de la beauté, on peut dire qu'on se rapproche d'une vérité.

Mais, on pourrait plutôt parler d'une vérité d'être, du moi.

L'art permet de se retrouver, de retrouver ses propres émotions et sa sensibilité, de l'exprimer et de mieux être au monde. Conclusion :. »

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