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La volonté est-elle libre?

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« La psychologie a tendance à décomposer l'acte volontaire en quatre étapes complémentaires: représentation et conception du but, délibération, décision.

Toute la question est bien de savoir si notre pouvoir de décider est absolu, ne connaît absolument aucune restriction,ni réserve.

Celui qui vote ne doute pas en instant que sa volonté est libre lorsqu'il vote.

Dès son enfance, on lui a dit qu'il vivait dans une démocratie et que les citoyens qui y vivent sont tous libres.

Mais voilà qu'à bien y réfléchir, ce votant est-il aussi libre que cela dans les choix qu'il va faire ? Rien n'est moins sûr.

Tout un déterminisme social sous-jacent et d'expériences personnelles, de ce qu'il entend à la télévision ou à la radio, tout ce faisceau d'information va décider de son choix, de sorte que ce n'est plus qui vote réellement, mais qu'il s'est laissé dominé, voire même soumettre au préjugé de sa classe, aux séductions des élites. D'où la question encore cruciale et qui mérite d'être posée : la volonté est-elle libre ? Dans quelle mesure ce pouvoir de décider, de choisir se fait-il réellement sans contrainte, sans aucune forme asservissement? Nous verrons les différentes formes d'asservissement de la volonté dans un premiers temps dans le but de saisir ces aliénations comme un fait premier et initial, pour dans un deuxième temps montrer que les formes de liberté sont quand même possibles, pour enfin saisir ce qui nous libère des aliénations, des esclavages et les moyens nous permettant de les dépasser 1 Les faits : les différentes formes d'asservissements de la volonté a) la société 1) l'individu contre le groupe - On connaît la faible part du pouvoir d'un individu sur un groupe.

Une seule volonté ne peut rien face au poids de la totalité, de sorte que la volonté d'un seul individu est souvent obligée de se soumettre au volonté de ce groupe, se taire, parce que ce groupe est plus puissant qu'elle.

Le groupe oblige notre volonté à se soumettre à ses désirs. Voir les limites d'une telle approche - d'autre part, il est indéniable que notre volonté est conditionnée, déterminée socialement de sorte qu'en définitive la marge de créativité, d'originalité, bref de liberté de la volonté est profondément minorée par rapport au conditionnement qui pèse sur notre volonté, le poids de l'éducation qui nous fait penser de cette manière et non d'une autre manière par exemple. b) l'habitude et la mémoire - plus fondamentalement, c'est au sein de l'habitude, cette tendance automatique dans laquelle la conscience s'est retirée que se situe la marque de l'asservissement de la volonté.

Pour que l'on puisse parler de parler volonté libre, il faudrait que je sois toujours plus ou moins conscient de ce que je fais, ma liberté étant le sceau d'une activité de l'esprit toujours en éveil qui peut refuser ou accepter.

Or dans l'habitude, rien n'est tel que cette description laisse le suggérer.

L'habitude est une forme automatique dans laquelle toute action consciente est inhibée. - La mémoire est également un obstacle sérieux à notre liberté, car elle nous maintient constamment dans le regret et la nostalgie du passé de sorte que la volonté est conditionnée par ce passé qui la hante, et dont elle a des difficultés insurmontables à se détacher.

Nietzche parlait à juste titre des historiens qui se font fossoyeurs du passé, alors qu'ils devraient selon lui servir la vie.

La mémoire devrait nous aider à faire que la volonté puisse se libérer des entraves des faux souvenirs qu'elle génère également. c) Les désirs les désirs sont la satisfaction d'un manque.

Bien sûr qu'à la base de la volonté se situe une tendance qui ressemble à ce que l'on pourrait nommer un désir, un appétit, nous dirait Spinoza.

Le problème est que la plupart de nos désirs sont souvent irrationnels ou même déraisonnables.

Épictète proposait une hiérarchisation des désirs par leur rationalisation, en divisant les désirs vains disait-il et les désirs nécessaires.

L'idéal d'une telle erationalisation passe souvent pour une gageure lorsque la volonté est pieds-et-poing liées aux désirs.

Nos désirs sont insatiables, sitôt satisfait d'autres renaissent de plus bel. d) la morale La morale est un ensemble de règle de conduite édictée de manière normative et obligatoire, elle apparaît comme une nécessité ou une obligation pour le groupe qui s'y réfère.

La volonté voudrait faire ceci ou cela mais elle ne le peut plus, là où la conscience morale donne ses injonctions.

Bref la morale limite notre pouvoir d'agir et donc notre liberté. e) le droit le droit limite complètement nos tentatives d'arbitraire.

Certain croit que la liberté est le pouvoir de faire ce que l'on veut sans contrainte, la liberté étant alors cette puissance absolue qui ne connaît aucune restriction ni réserve.

Si tel est la liberté de la volonté, le droit a vite fait de nous rappeler à l'ordre, il nous rappelle ce qui est exigible et permis , ce qui est conforme à une règle.. »

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