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La violence peut-elle avoir raison ?

Extrait du document

« Analyse du sujet : q La violence se caractérise classiquement par sa soudaineté.

Un acte violent est un acte brute qui rompt le cours habituel des choses.

Selon cette compréhension du terme la violence apparaît, au moins au moment précis de sa manifestation, comme sans raison. q Mais cette première définition n'est pas satisfaisante.

On peut s'attendre à une réaction violente soit parce que ce qui précède cette réaction justifie en partie la violence soit car nous savons que nous avons à faire à un homme violent.

En effet, un homme violent sera désigné comme tel parce que l'on s'attendra de sa part à des réactions violentes.

La violence n'est pas réductible à sa soudaineté, elle une atteinte à l'intégrité physique ou morale d'une personne q Se demander si la violence peut avoir raison permet de prendre sur la violence deux points de vue : q La violence en tant qu'elle a des raisons.

Ces raisons peuvent être des motivations qui expliquent voire excusent celui qui commet un acte de violence. q D'un second point de vue, la violence peut être un moyen pour viser une fin et puiser sa légitimité dans cette fin. q en tant que conséquence, la violence en tant que moyen.

La violence peut-elle être justifié par sa fin, peutelle justifier par sa cause : avoir eu raison rétrospectivement, la violence rationnelle.

La violence d'institution (monopole d'Etat et justification de cette violence). Problématisation : La question posée dans ce sujet revient à se demander si la violence peut être justifiée, soit en tant que moyen et au nom d'une fin, soit en tant que conséquence d'une action passée.

L'usage de la violence occupe dans l'histoire, un rôle essentiel.

Abandonner la raison de la violence, c'est condamner toute violence en tant que violence.

Ce jugement tout aussi séduisant soit-il, est-il légitime ? Peut-on avoir raison d'user de la violence ? 1.

La violence peut être justifiée comme conséquence. a) b) c) Hegel, dans la lignée de Kant, renvoie la violence à un procédé général dans l'état de nature.

Dans l'état de nature, les hommes laissent libre cours à leurs passions, à leurs instincts violents.

Cette nature profonde de l'homme doit donc être corrigée dans l'état civil.

Tout le problème du passage à l'Etat est dans la manière de dépasser, de corriger ou de composer avec cette violence.

Freud, par exemple, pense la conservation dans l'inconscient de ces pulsions violentes que l'éducation doit prendre en compte.

Brider ces pulsions n'est pas une solution, elles doivent nécessairement être évacuées.

C'est parce que la nature humaine est initialement violente qu'on a pu dire que les rapports sociaux et politiques étaient la guerre continuée par d'autres moyens.

Mais, assimiler la violence à une nature et à un laisser-aller de cette nature ne rend pas compte des raisons de la violence. Tout d'abord, on use parfois de violence en réaction à des violences précédentes.

On applique la loi du talion « oeil pour oeil », ce qui peut donner naissance à un cercle sans fin de la violence, ne dit-on pas la « violence engendre la violence ».

A ce titre la violence n'aboutit à rien d'autre qu'elle-même, elle est donc absurde. Mais si elle est absurde, on peut malgré tout l'expliquer par des causes.

Par exemple, l'usage de la violence pour se défendre.

Si étant attaqué, je me défends par la violence, je peux estimer avoir raison de ne pas laisser la violence de l'autre sans réponse.

Il y a des cas où manifestement la violence n'est pas sans raisons.

Néanmoins, de telles justifications peuvent mener très loin, Sartre écrit dans la Critique de la raison dialectique « La violence se donne toujours pour une contre-violence, c'est-à-dire pour une riposte à la violence de l'Autre.

», ce qui signifie qu'elle se justifie par après en se donnant l'apparence d'une juste conséquence. 2.

La fin justifie t-elle les moyens ? a) b) La violence ne se justifie pas cependant uniquement pour des raisons antérieures.

Elle se justifie également en tant que moyen.

Machiavel dans le Prince fait de la violence un moyen comme un autre de parvenir à une fin « Chaque homme vise aux mêmes buts, qui sont les honneurs et la richesse ; mais ils emploient pour les atteindre des moyens variés : l'un la prudence, l'autre la fougue ; l'un la violence, l'autre l'astuce ; celui-ci la patience, cet autre la promptitude ; et toutes ces méthodes sont bonnes en soi.

» La violence est bonne à partir du moment où elle adaptée aux circonstances pour parvenir à un but.

Si l'on voulait supprimer la violence il suffirait qu'elle ne permette pas d'atteindre la fin visée et à ce titre Machiavel ajoute « Un acte de justice et de douceur a souvent plus de pouvoir sur le cœur des hommes que la violence et la barbarie.

». La violence peut de façon cynique être utilisée pour susciter la crainte.

Elle a donc une raison, c'est-à-dire la perpétuation d'un ordre.

Un ordre injuste aura d'ailleurs besoin d'autant plus. »

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