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La raison peut-elle vouloir la violence ?

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« Il faut défendre les valeurs de la raison La Révolution française est une conséquence du rationalisme des Lumières.

C'est au nom de la raison que les philosophes du XVIIIe siècle ont critiqué la religion et la monarchie et réclamé l'établissement d'un État de droit propre à défendre les libertés de tous les citoyens.

Au nom de choix politiques rationnels, il a été nécessaire de recourir à la violence pour jeter bas un régime injuste, fondé sur des croyances irrationnelles. La violence peut servir la raison L'État, dit Max Weber, a le monopole de la violence légitime.

Or, l'État, instrument du gouvernement et garant de l'ordre, est une émanation de la raison.

Dans la mesure où il vise à préserver le bien commun, il peut être amené à user par principe, et donc rationnellement, de la violence, afin de protéger l'ordre public lorsque celui-ci est menacé. L'État et la violence "Il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté humaine, qui dans les limites d'un territoire déterminé revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence légitime." Weber, Le savant et le politique. L'État moderne est le garant de la vie politique.

Il se reconnaît comme le seul détenteur légitime de la force et à ce titre préserve la défense de l'intégrité du territoire où son autorité s'exerce.

En outre, aucune société n'est à l'abri de désordres qui pourraient entraver son bon fonctionnement.

Il revient donc à l'État d'organiser sur un plan juridique les rapports humains afin d'assurer l'exercice du droit.

Sans cela, le risque que chacun puisse à sa guise user de la violence ne pourrait être sérieusement écarté. La raison fait violence aux préjugés La raison permet d'établir la vérité par des voies neutres et objectives.

Cependant, la vérité ne s'impose pas toujours d'elle-même.

La raison doit parfois vaincre les préjugés, des croyances antérieures, des illusions afin de s'imposer.

Il y a donc un aspect agressif, ou à tout le moins volontariste, de la raison, que l'on peut considérer comme une forme positive de violence La raison exclut la violence L'usage de la violence implique toujours une démission de la raison.

Dans la mesure où celle-ci est universelle, propre à tous les hommes, elle doit chercher à imposer la vérité par la discussion et la persuasion, non par la force.

Celui qui sait avoir raison n'a pas besoin de recourir à la violence: la vérité finira toujours par s'imposer d'elle-même. La violence est passion La violence est l'expression de passions incontrôlées.

Haine, colère, avidité du pouvoir, seul celui qui se laisse aller à ces sentiments extrêmes peut être amené à employer la violence à l'encontre d'autrui.

L'homme raisonnable, au contraire, reste toujours mesuré et sait maîtriser ses sentiments, sans avoir recours à la violence. La raison s'oppose à la violence La raison ne peut que viser le bien.

La violence, au contraire, est une forme de ma[.

Elle s'exprime dans la guerre, la délinquance, le racisme.

Elle traduit la tyrannie du corps sur la conscience morale et sur l'esprit.

La violence fonde la loi du plus fort.

Mais celui qui en use s'expose à son tour à la subir: son ordre est celui de l'arbitraire, et non celui de la justice. La raison ne devrait pas, en principe, engendrer la violence.

Du point de vue moral, la raison exige de rechercher le bien.

Elle doit donc exclure la violence et toute forme de mal exercé vis-à-vis d'autrui.

Du point de vue de la connaissance, elle doit également éviter la violence, car aucune vérité ne justifie que l'on exerce une contrainte violente sur autrui; de toute façon, la nature de la vérité est de finir par s'imposer d'elle-même, sans besoin d'un recours à la force.

Certes, il se peut qu'en certaines circonstances, les valeurs rationnelles légitiment l'usage de la violence (par exemple, dans le cas d'une guerre contre un tyran injuste).

Toutefois, dans ce cas particulier, la violence, plutôt qu'un choix rationnel, doit être considérée comme un pis-aller, une réaction rendue nécessaire, indépendamment de la volonté morale, par la violence dont nous sommes victimes.

En soi, la violence est toujours un mal contraire à la raison.. »

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