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La raison peut-elle engendrer la violence ?

Extrait du document

« Ici le sujet vous met en présence de deux termes qui semble être contradictoires et s'opposer : violence et raison.

En effet, au premier abord, la violence apparaît comme étant condamnable, elle est le mal par excellence et elle détruit toues nos prétentions à vouloir faire le bien, ce qui s'appelle la raison si on définit la raison comme cette capacité à distinguer le bien du mal et à choisir le premier plutôt que le second..

En effet, la violence introduit le désordre, conduit certains hommes à nier l'humanité d'autres ordres et aboutit à un manque de respect des droits de chacun.

Comment pourrait-on parler de violence légitime, d'une violence qui ne serait pas condamnable ? Tout d'abord on peut noter qu'historiquement la violence a toujours obligé les hommes à recourir à la création de lois et d'institutions pour mettre fin à la guerre.

De plus, la violence, dans certaines sociétés, a un rôle de régulation et paradoxalement d'apaisement des conflits et René Girard, dans " La violence et le sacré " a montré que la violence peut servir l'ordre lui-même.

Ainsi la violence procède alors d'un calcul, et vous devrez ne pas oublier que " raison " vient de " ratio " qui signifiait " calcul ".

De même, l'Etat, dont on pourrait dire qu'il a le monopole de la violence légitime, parvient à faire respecter le droit.

Vous voyez donc que la violence ne peut être condamnée dès lors où elle est encadrée dans sa nécessité et dans son exercice, à moins de souhaiter une société sans violence aucune.

Si c'est une exigence souhaitable, doit-elle nous faire oublier les faits ? Il faut défendre les valeurs de la raison La Révolution française est une conséquence du rationalisme des Lumières.

C'est au nom de la raison que les philosophes du XVIIIe siècle ont critiqué la religion et la monarchie et réclamé l'établissement d'un État de droit propre à défendre les libertés de tous les citoyens.

Au nom de choix politiques rationnels, il a été nécessaire de recourir à la violence pour jeter bas un régime injuste, fondé sur des croyances irrationnelles. La violence peut servir la raison L'État, dit Max Weber, a le monopole de la violence légitime.

Or, l'État, instrument du gouvernement et garant de l'ordre, est une émanation de la raison.

Dans la mesure où il vise à préserver le bien commun, il peut être amené à user par principe, et donc rationnellement, de la violence, afin de protéger l'ordre public lorsque celui-ci est menacé. La raison fait violence aux préjugés La raison permet d'établir la vérité par des voies neutres et objectives.

Cependant, la vérité ne s'impose pas toujours d'elle-même.

La raison doit parfois vaincre les préjugés, des croyances antérieures, des illusions afin de s'imposer.

Il y a donc un aspect agressif, ou à tout le moins volontariste, de la raison, que l'on peut considérer comme une forme positive de violence La raison exclut la violence L'usage de la violence implique toujours une démission de la raison.

Dans la mesure où celle-ci est universelle, propre à tous les hommes, elle doit chercher à imposer la vérité par la discussion et la persuasion, non par la force.

Celui qui sait avoir raison n'a pas besoin de recourir à la violence: la vérité finira toujours par s'imposer d'elle-même. La violence est passion La violence est l'expression de passions incontrôlées.

Haine, colère, avidité du pouvoir, seul celui qui se laisse aller à ces sentiments extrêmes peut être amené à employer la violence à l'encontre d'autrui.

L'homme raisonnable, au contraire, reste toujours mesuré et sait maîtriser ses sentiments, sans avoir recours à la La raison s'oppose à la violence La raison ne peut que viser le bien.

La violence, au contraire, est une forme de ma[.

Elle s'exprime dans la guerre, la délinquance, le racisme.

Elle traduit la tyrannie du corps sur la conscience morale et sur l'esprit.

La violence fonde la loi du plus fort.

Mais celui qui en use s'expose à son tour à la subir: son ordre est celui de l'arbitraire, et non celui de la justice. La raison ne devrait pas, en principe, engendrer la violence.

Du point de vue moral, la raison exige de rechercher le bien.

Elle doit donc exclure la violence et toute forme d e m a l exercé vis-à-vis d'autrui.

Du point de vue de la connaissance, elle doit également éviter la violence, car aucune vérité ne justifie que l'on exerce une contrainte violente sur autrui; de toute façon, la nature de la vérité est de finir par s'imposer d'elle-même, sans besoin d'un recours à la force.

Certes, il se peut qu'en certaines circonstances, les valeurs rationnelles légitiment l'usage de la violence (par exemple, dans le cas d'une guerre contre un tyran injuste).

Toutefois, dans ce cas particulier, la violence, plutôt qu'un choix rationnel, doit être considérée comme un pis-aller, une réaction rendue nécessaire, indépendamment de la volonté morale, par la violence dont nous sommes victimes.

En soi, la violence est toujours un mal contraire à la raison. >>> Second corrigé: http://www.devoir2philo.com/dissertations/101949.htm. »

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