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La violence est-elle naturelle ?

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Ainsi l'hypothèse de l'homme naturellement violent peut être fondée sur l'instinct animal qui sommeille encore en lui, instinct de survie, et de défense. Pourtant, il n'est pas déraisonné d'affirmer que la société ne canalise pas la violence, bien au contraire, parce qu'elle crée l'injustice, et même développe et nourrit les passions humaines. Peut-on dire que les deux thèses sont valables ? Les deux points de vue sont-ils véritablement incompatibles ? Il est impossible de trancher pour l'une ou l'autre, bien qu'il soit certain que la société a bien corrompu la nature humaine mais pourtant les hommes se battent et font la guerre depuis le début des temps.

« De nombreuses perversions de la nature humaine suscitent un intérêt philosophique tout particulier, notamment sur la part d e responsabilité de la société dans ces perversions.

La violence est une agressivité brutale dans les actes ou dans les propos.

On entend par « naturelle » tout ce qui est inné, c'est-à-dire non obtenu artificiellement, non acquis.

En s'interrogeant sur l'origine de la violence, on en vient à se demander si les hommes sont violents par nature ou si cette violence est suggérée par la société, par l'environnement qui les entoure.

Soit l'homme est violent parce qu'il y est disposé par nature, soit il l'est parce que la vie sociale lui donne l'occasion de manifester une certaine agressivité, qu'il n'a pas à l'origine.

Il faudra donc s'intéresser d'abord à la thèse selon laquelle l'homme serait violent de manière naturelle, puis voir ce qui relève de la responsabilité environnementale. Affirmer que l'homme est naturellement violent n'est possible que si on considère qu'il existe quelque chose en lui qui, par nature, le disposerait spontanément à porter atteinte à l'intégrité du droit d'autrui.

En tant qu'être vivant, l'homme possède des instincts qui lui permettent de se conserver et de se perpétuer, de manière offensive ou défensive. De plus, il est d'autant plus « violent » quand il s'agit de sa propre survie.

Mais cette violence peut exister même indépendamment de sa propre survie.

On connaît de nombreux cas de violence gratuite.

Il semblerait que la violence de l'homme dépasse parfois la légitime défense.

En effet, il s'agit parfois de la satisfaction de pulsions, mais non indépendamment de notre nature.

Si l'homme se bat pour détruire, faire le mal, agresser, voire tuer, c'est non seulement pour vivre, survivre, mais aussi pour en tirer davantage (argent, objets…). C'est aussi pour priver les autres de ce qu'ils ont, par jalousie, ou bien par envie. L'homme obéit souvent à ses pulsions, d'autant plus lorsque la raison n'est pas présente pour y fixer des limites.

Ces pulsions le poussent à tout, y compris à la violence.

Et parfois, il lui est impossible de lutter contre celles-ci, elles deviennent tellement fortes qu'il finit par y céder. On rejoint là d'ailleurs la thèse pessimiste de Hobbes : « l'homme est un loup pour l'homme », pour lequel chaque homme est en conflit avec les autres, par nécessité d'une part mais aussi pour son avantage, que l'homme est naturellement violent. D'autre part, la société peut être l'une des causes de la violence humaine.

En effet, chaque société, malgré ses efforts pour maîtriser la violence, pourrait être également à l'origine de celle-ci.

Elles n'ont pas toutes les mêmes mœurs, morales ou bien les mêmes lois, c'est pourquoi chacune a établi de manières différentes le rapport entre les individus.

Beaucoup d'entre elles tolèrent les actes de violence, soutiennent parfois même l'injustice.

Et c'est d'ailleurs précisément l'injustice, c'est-à-dire le fait que les uns possèdent sans l'avoir toujours mérité, ce que les autres auraient davantage mérité, est à l'origine de nombreuses violences, qui visent ou bien à se venger ou bien à reprendre par la force.

L'introduction de la valeur (argent, objets de luxe, objets précieux, etc.) a constitué une source majeure de violence. Mais on constate ici une cause bien plus profonde : la vie sociale en elle-même.

C'est la thèse soutenue par Rousseau.

Selon lui, la vie sociale, parce qu'on s'y compare, met en évidence et amplifie les inégalités naturelles qui suscitent alors le mépris chez les plus douées et la honte et l'envie des autres.

Ces passions peuvent conduire à l'agressivité.

Les richesses, les propriétés et les biens, qui reposent sur la société, sont des motifs qui peuvent faire appel à la violence des hommes.

Rousseau, quant à lui, incrimine les inégalités mais innocente la nature humaine. La vie sociale est bien souvent la cause d'une corruption de l'homme, de la perversion de sa nature, et en fait, un être animé de passions qui le disposent à rechercher son profit au mépris ou aux dépends des autres.

De plus, la société actuelle fait cohabiter des cultures mais surtout des religions différentes, et les sources de violence sont très souvent soit ethniques soit religieuses.

On assiste de plus en plus à des actes de violence racistes.

La société, en regroupant des personnes différentes, en créant la notion de propriété, de richesse, de bien, etc., a développé la violence dont l'homme peut faire parfois preuve. Ainsi l'hypothèse de l'homme naturellement violent peut être fondée sur l'instinct animal qui sommeille encore en lui, instinct de survie, et de défense.

Pourtant, il n'est pas déraisonné d'affirmer que la société ne canalise pas la violence, bien au contraire, parce qu'elle crée l'injustice, et même développe et nourrit les passions humaines.

Peut-on dire que les deux thèses sont valables ? Les deux points de vue sont-ils véritablement incompatibles ? Il est impossible de trancher pour l'une ou l'autre, bien qu'il soit certain que la société a bien corrompu la nature humaine mais pourtant les hommes se battent et font la guerre depuis le début des temps.. »

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