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La vérité peut-elle changer ?

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Les vérités éternelles ont été posées par Dieu par un acte totalement libre. Ces vérités éternelles sont en outre les évidences logiques, les théorèmes mathématiques, les lois physiques et les essences des choses. Aussi toute notre connaissance est-elle fondée sur ces vérités éternelles qui sont les principes de toutes les vérités et connaissances dérivées que l?on peut en tirer ? Dès lors, la vérité est bien cet immuable, cet éternel qui, venant de Dieu ne peut être autre qu?il est. La vérité est alors stable et ne supporte pas le changement, ayant été crée de toute éternité par Dieu. Il semble bien que l?extraction des vérités du monde sensible soit la condition nécessaire à la conception de la vérité comme stable et immuable, seule une telle vérité permettant une connaissance positive et certaine et empêchant sous repli sceptique de la connaissance de l?homme. Cependant, cela semble signifier également que toute vérité sur le sensible lui-même est problématique, voire entraîne nécessairement un scepticisme quant à la possibilité d?une connaissance. Dès lors, n?est-il pas possible de concilier vérité certaine et connaissance d?un côté et changement dû au sensible de l?autre ? La vérité n?est-elle pas alors toujours délà une recherche de la vérité, impliquant stabilité et changement, le changement e=étant non pas le signe d?un échec mais d?un progrès de la vérité ?  III)           La vérité se décline dans les vérités qui se renouvellent avec les progrès de la science : la vérité comme recherche de la vérité.

« ANALYSE ET PROBLEMATISATION DU SUJET. § La vérité semble se définit de prime abord comme la correspondance entre l'idée que l'on a sur une chose et la réalité de cette chose, c'est-à-dire plus précisément comme la conformité du discours à un objet réel.

Dès lors la vérité prend appui sur la réalité même et cette réalité, devant faire l'objet d'un discours adéquat, doit avoir elle-même intrinsèquement un critère de vérité.

Or, si la réalité doit avoir un tel critère, il semble que la vérité soit alors changeante, au sens où s'appuyant sur une monde sensible en devenir, elle doit nécessairement être elle-aussi en devenir.

Dès lors, il semble que la vérité soit changeante, au même titre que le monde sensible, dans la mesure où elle prend appui sur lui.

Mais se pose alors le problème de la stabilité de cette vérité et de la connaissance qu'elle entraîne. § En effet, si la vérité est changeante, comment avoir une connaissance stable des choses ? faut-il verser dans le scepticisme et dire que nous ne pouvons connaître les choses sensibles, que nous ne pouvons pas avoir de vérité les concernant, notre raison ayant besoin de stabilité ? Faut-il dire alors qu'il n'y aurait de vérité qu'intelligible, c'est-à-dire portant sur un monde « supra-sensible » coupé de tout devenir, de tout changement et de toute instabilité, étant quant à lui dans le domaine de l'immuable ? § Si la vérité peut changer, alors il faut savoir selon quelle modalité elle change.

Mais une vérité changeante est-elle encore une vérité ? La vérité n'est-elle pas au contraire ce fondement sûr et stable de la connaissance sur lequel on peut s'appuyer justement dans la mesure où il est stable et non changeant comme peut l'être l'opinion ou la croyance par exemple ? Si la vérité change, le faitelle de manière aléatoire, suivant les aléas de la nature ? Mais n'a-t-on pas toujours des vérités en nous-mêmes, immuables, éternelles sur certaines choses ? Il semblerait qu'il faille distinguer plusieurs vérités, mais la vérité n'est-elle pas toujours une ? Distinguer plusieurs types de vérités, n'est-ce pas abolir la vérité ? § Se pose alors le problème suivant : la vérité est-elle tributaire de la réalité sensible et toujours en mouvement, ne donnant pas de connaissance stable sur les choses, ou est-elle immuable, assurée dans son fondement, nous donnant une connaissance certaine, ou tout au moins stable, mais devant se modifier pour donner accès à une connaissance toujours an progrès ; la vérité étant alors du domaine de la recherche ? PROPOSITION DE PLAN. I) La vérité est changeante, tout autant que le réel sur lequel elle porte. § La vérité semble donc se définir de prime abord comme la correspondance, la conformité, entre le discours et un objet du réel.

Dès lors le fondement de la vérité se trouve bien dans le réel lui-même mais ce réel, sensible, semble changeant, toujours en mouvement et se pose le problème de savoir comment est possible une vérité sur un réel toujours fuyant.

La raison, qui a besoin de stabilité, marque alors la finitude de l'homme et c'est pourquoi, s'appliquant à ce qui est toujours en mouvement, elle devient inopérante pour dire et voir la vérité.

Il semble alors qu'il faille admettre l‘impuissance de la raison à donner la vérité sur ce qui est en devenir.

Héraclite, dans nombre de ses fragments, marque fortement cette impossibilité pour la raison de s'appliquer à tout le « réel ».

En effet, le réel se compose selon lui de l'union des contraires, ce qui semble être impensable du point de vue de la raison, qui mue par des catégories logiques, telles que celle de la non contradiction (A ne peut pas être en même temps A et non A), ne peut penser en même temps les contraires.

Aussi le domaine du devenir, qui est pour Héraclite toute la réalité (tout s'écoule en permanence et « on ne se baigne jamais dans le même fleuve », l'eau ayant coulé et n'étant jamais la même d'un instant à l'autre) semble alors impensable comme tel pour la raison qui a besoin de stabilité pour connaître et donner une vérité.

La vérité, si elle est dans le réel, semble alors ne pas pouvoir être reconnue et a fortiori connue.

Faut-il alors dire que la vérité est subjective et qu'elle correspond à l'idée que chacun se fiait des choses ? § La vérité serait subjective, au sens où chacun possède ou croit posséder des vérités sur les choses. Dès lors, sur un même thème, différents sujets ne seront pas d'accord, chacun étant persuadé qu'il possède la vérité sur les choses.

C'est comme telle que semble se caractériser l'opinion qui révèle la liberté de chacun de choisir sa propre vérité selon qu'il est convaincu par telle ou telle preuve. L'opinion est donc une adhésion librement consentie à un état de fait ou à une proposition, un discours.

On donne donc son assentiment aux choses selon si l'état de choses en question nous satisfait où non.

La vérité semble donc bien être affaire de subjectivité, tout discours devant recevoir un assentiment pour être dit vrai ou non.

Aussi l'adhésion supposant un choix, il semble bien que l'on puisse choisir de consentir à telle ou telle proposition, et en effet, Protagoras ne dit-il pas que « l'homme est la mesure de toute chose » ? (Platon, Théétète, 152 a).

Dès lors, il y aurait un relativisme de la vérité, chaque sujet, étant lui-même mesure des choses, pouvant librement décider. »

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