Aide en Philo

La valeur de la vérité

Extrait du document

« VOCABULAIRE: VALEUR: Du latin valor, « mérite », « qualités ». (1) Propriété de ce qui est jugé désirable ou utile (exemple : la valeur de l'expérience).

(2) En morale, norme ou idéal orientant nos choix et nos actions (exemple : le bien, la justice, l'égalité).

(3) En économie politique, on distingue la valeur d'usage d'un objet, qui est relative au degré d'utilité que chacun lui attribue, et sa valeur d'échange (son prix), qui résulte du rapport de l'offre et de la demande. VÉRITÉ La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.

La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. Nietzsche : la vérité, une consolation • Pour Nietzsche, la vérité est une création du métaphysicien et du religieux, las de vivre et de souffrir, incapables d'agir et de créer, et qui imaginent un monde rassurant, le "vrai" monde. • Si les hommes se réfugient dans la croyance en un monde immuable permanent (le monde intelligible de Platon, "l'autre monde" chrétien) et inventent des valeurs morales, c'est pour se protéger des forts, de ceux qui n'ont pas besoin de ces vérités rassurantes. • Ainsi, ce que nous appelons "vrai" dérive de nos besoins et la vérité est une "nécessité vitale". • Nietzsche critique cette vérité qui rassure car la vie (c'est-à-dire l'instinct qui nous pousse à vivre ou à survivre et qui tend à obéir à la loi naturelle du plus fort) ne respecte pas cette vérité rassurante et ces valeurs morales. • Pour lui, vouloir la vérité, c'est vivre au rabais.

Nietzsche veut assumer l'absence totale de vérité. La vérité, un idéal • Les hommes ont besoin de certitudes pour vivre ensemble.

En cherchant la vérité, on cherche aussi à abolir la séparation entre ceux qui trompent et ceux qui sont trompés.

La vérité semble égalitaire. • La recherche de la vérité est aussi le signe du libre désir de l'homme.

Elle correspond moins à un besoin qu'à l'affirmation d'un choix libre; la vérité n'est pas essentiellement utile, mais elle est aspiration. • Pour Jankélévitch*, la vérité semble être une vertu, mais toute vérité n'est pas bonne à dire; on ne répond pas à toutes les questions, du moins on ne dit pas n'importe quoi à n'importe qui ». James : la vérité, une utilité Pour W.

James et les pragmatistes, la vérité est ce qui réussit, ce qui est utile, et ce quel qu'en soit le domaine: science, religion...

Cette définition est dangereuse car elle tend à fonder des "vérités consolatrices", ou au contraire, à faire disparaître des "vérités inutiles". La vérité scientifique, source d'humilité ou dogmatisme ? • Pour Freud, la vérité scientifique, basée sur l'expérimentation, permet aussi de retrouver une certaine et digne humilité.

Dans Malaise dans la civilisation, il écrit: « Dans le cours des siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis [...] Un troisième sera infligé à la mégalomanie humaine.

» — Le premier démenti, Copernic : la Terre n'est plus le centre du monde (héliocentrisme) ; — le deuxième démenti, Darwin : l'homme n'a pas une place privilégiée dans l'ordre de la création; — le troisième démenti, Freud : la psychanalyse montre que « le moi n'est pas maître dans sa propre maison «. • Pour le philosophe espagnol Ortega y Gasset, l'homme de science est le prototype de « l'homme-masse » .

Il devient de plus en plus un spécialiste et perd contact avec les autres domaines de la science : «Il ignore tout ce qui n'entre pas dans sa spécialité [...].

C'est un savant-ignorant, chose extrêmement grave, puisque cela signifie que c'est un monsieur qui se comportera dans toutes les questions qu'il ignore non comme un ignorant, mais avec. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles