Aide en Philo

La théorie freudienne des rêves

Publié le 01/11/2023

Extrait du document

« Les rêves et leur interprétation L'hypothèse fondamentale de Freud au sujet du rêve est simple : le rêve est un exutoire de l'inconscient ; «Tout le psychique étouffé apparaît dans le rêve.

Interpréter les rêves signifie découvrir leur sens relativement à une pensée inconsciente.

Il nous est difficile aujourd'hui d'apprécier quelle fut la hardiesse de Freud en ce domaine.

Traiter le rêve comme une pensée véritable cela choquait aussi bien la science que le bon sens, qui s’accordaient pour rejeter le rêve dans le domaine de l'absurde, de l'irrationnel ou de l'insignifiant.

Comment d'ailleurs trouver l'unité de ce phénomène aussi divers que déconcertant puisqu'il y a des rêves longs, d'autres très courts, des rêves cohérents et clairs, d'autres inintelligibles ? Mais, pour Freud, la diversité ou la confusion des rêves ne sauraient être une objection suffisante pour les exclure de la recherche scientifique.

Ce qui fait la science, c'est la méthode, non l'objet.

Il faut admettre les traits du rêve tels qu'il sont, et les analyser sans mysticisme. Technique de l’interprétation Pour interpréter un acte manqué (oubli, lapsus…) on avait demandé à l'auteur de cet acte manqué comment il en était venu à oublier ce mot, à prononcer tel mot à la place de tel autre.

On procède de la même façon pour le rêve : on demande au rêveur ce que ce rêve évoque pour lui spontanément.

Mais un rêve se distingue d'un acte manqué par la multiplicité de ses éléments.

Aussi la technique d'interprétation consiste-t-elle à décomposer le rêve en tous ses éléments.

Chacun d'entre eux devra être soumis à l'analyse séparément.

Par exemple : je rêve que je voyage en avion, que je me trouve assis à côté d'un ami qui me raconte une histoire, etc.

Il faut trouver le sens de l'élément « voyage », « avion », « ami », etc., en les prenant à part et en laissant s'éveiller les images, les mots ou les idées qui surgiront par association autour de chaque élément.

La grande règle consiste à ne surtout pas se préoccuper de savoir si les associations qui se présentent sont absurdes et déplacées, ou raisonnables et pertinentes, justes ou fausses, cohérentes ou incohérentes.

Comme toujours une certaine mise en suspens du jugement, une « neutralité » est une condition nécessaire de l'accès à l'inconscient. A ce stade, nous comprenons pourquoi il est indifférent que le rêve lui-même soit clair ou confus.

Ce que l'on vise à restituer, ce n'est pas le rêve lui-même mais ce dont il est la manifestation.

Aussi les souvenirs qui se trouvent suscités à propos du rêve comptent-ils davantage que son contenu explicite. Parmi les associations d'idées qui naissent lorsqu'on analyse ses propres rêves ou ceux des autres, on est tenté de choisir, d'en rejeter une partie comme étant déraisonnable, sans rapport avec le rêve, ou désagréable à exprimer.

Or, l'expérience de la psychanalyse révèle que ce sont précisément les idées qu'on voudrait ainsi rejeter, refouler, qui sont toujours les plus proches de la vérité inconsciente à découvrir.

Pour Freud, qui croit à un déterminisme psychologique, toutes les associations sont rigoureusement déterminées, commandées par l'inconscient. La réaction qui consiste à rejeter une partie des idées qui viennent est une réaction qui a ses motifs inconscients et que Freud appelle la résistance.

La résistance nous pousse à échafauder des arguments pour démontrer l'absurdité des explications concernant les rêves.

Cette résistance plus ou moins consciente qui s'oppose à toute manifestation de l'inconscient est l'effet de la censure. Fonction du rêve : « le rêve est le gardien du sommeil » Pour Freud, le rêve n'a pas seulement un sens dans la vie psychique, mais d'abord il a une fonction proprement physiologique.

Il y a de toute évidence un rapport entre le rêve et le sommeil.

Avant la psychanalyse, on ne pensait pas que le rêve pût avoir une fonction, un rôle à jouer vis-à-vis du sommeil.

Freud est le premier à formuler l'hypothèse selon laquelle le rêve sert à protéger le sommeil contre toutes les excitations qui tendraient à l'interrompre.

Les excitations les plus fortes sont les excitations intérieures, et surtout celles qui viennent des désirs insatisfaits, car pour Freud, nos désirs ne s'endorment pas en même temps que notre conscience.

Les rêves servent en quelque sorte à faire écran à toutes les perturbations.

Mais le rêve transforme toute perturbation en lui faisant jouer un rôle dans une sorte de petite scène.

Ainsi celui qui dans son rêve voit tomber une pile d'assiettes, se réveille et entend alors sonner son réveil.

Aussi Freud peut-il écrire : « Tous les rêves sont des rêves de commodité, faits pour nous permettre de continuer à dormir.

Le rêve est le gardien du sommeil et non son perturbateur.

» Tout rêve provient donc d'abord du besoin de dormir. 1 Sens du rêve : « il est la réalisation , plus ou moins déguisée, d’un désir refoulé ». Lorsqu'on analyse les rêves, on s'aperçoit que derrière toutes les traces de souvenirs qu'ils remuent, se tient un désir caché, qui est le plus souvent étranger à la vie éveillée du rêveur.

C'est dans le cas des rêves d'enfants que le sens du rêve apparaît le plus clairement.

Il n'est pas nécessaire d'appliquer une technique quelconque, il est inutile d'interroger l'enfant : le rêve se trouve toujours expliqué de lui-même par un événement qui a eu lieu la veille.

Exemple : une petite fille vient le faire son premier voyage en mer, elle est si heureuse qu'elle pleure au moment de quitter le bateau; la nuit suivante, elle rêve qu'elle a voyagé en mer.

Les rêves d'enfants ne subissent aucune déformation.

Il apportent la réalisation directe, quoique hallucinatoire, d'un désir. Chez les adultes, au contraire, il faut introduire une importante distinction entre d'un côté « le contenu manifeste du rêve », c'est-à-dire « ce que le rêve nous raconte », l'histoire ou la scène qui se déroule, et de l'autre côté ce que Freud appelle les « idées latentes du rêve », c'est-à-dire « ce qui est caché », le sens véritable.

Les désirs qui ne sont pas acceptés tels quels à cause de la censure figurent dans le rêve sous toutes sortes de déguisements.

Pour comprendre le lien entre le contenu manifeste d'un rêve et les idées latentes, il faut saisir le mécanisme des déformations, des transformations auxquelles l'inconscient travaille.

Freud appelle ce travail l'élaboration du rêve. L'élaboration du rêve Il s'agit de définir pour ainsi dire le secret de fabrication qui vaut pour tout rêve.

Par le travestissement les désirs revêtent une sorte de masque qui fait qu'ils peuvent franchir sans se faire arrêter le barrage de la censure.

C’est comme si quelqu'un, à qui l'entrée d'un pays est interdite, prenait un faux passeport, se donnait une fausse identité, mettait une moustache ou teignait ses cheveux pour ne pas se faire reconnaître.

Les désirs censurés sont ceux que le rêveur dans son jugement de l'état de veille rejetterait comme indécents et répréhensibles du point de vue moral, esthétique et social.

La censure est en nous une instance critique d'interdiction, formée par l'éducation que nous avons reçue et les règles morales qui nous ont été apprises.

On voit ici que Freud ne porte de jugement moral ni pour ni contre les désirs censurés.

Il se contente de constater que ces désirs sont considérés comme mauvais du point de vue de la censure. Mais il ajoute que le moi du rêveur est caractérisé en général par « un égoïsme sans bornes et sans scrupules ».

« Il n'est d'ailleurs pas de rêve dans lequel le moi du rêveur ne joue le principal rôle ».

D'autre part il remarque la libération dans le rêve d'un instinct sexuel qui ne connaît pas de limites, qui choisit même de préférence les objets défendus, commet l'inceste sous.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles