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La technique implique-t-elle une vision du monde ?

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Dans la Préface de la Contribution, Marx avait résumé « le résultat général qui, une fois acquis, servit de fil conducteur à [ses] études ». Ces formulations allaient constituer plus tard l'exposé « canonique » des principes du matérialisme historique : « Dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. L'ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur quoi s'élève une superstructure juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie sociale, politique et intellectuelle en général. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c'est inversement leur être social qui détermine leur conscience. À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n'en est que l'expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s'étaient mues jusqu'alors.

« La technique implique-t-elle une vision du monde ? Tout groupe social, voire toute société globale, admet pour vivre un certain nombre de représentations de la nature, de la vie et des rapports humains, de Dieu (ou des dieux).

C'est ce qu'on appelle une vision du monde, elle désigne les notions et représentations communes, les modèles éducatifs, et les comportements.

Dans cette optique Lucien Febvre dans Problème de l'incroyance ; pense que le cadre de vie quotidien, les gestes et les travaux chaque jour répétés au long de l'existence définissent une façon de voir les êtres et le milieu naturel.

« À chaque civilisation, son outillage mental ; bien plus, à chaque époque d'une même civilisation, à chaque progrès, soit des techniques, soit des sciences, qui la caractérise, un outillage renouvelé, un peu plus développé pour certains emplois, un peu moins pour d'autres.

».

Est-ce la technique qui inspire une vision particulière du monde, ou est-ce au contraire une certaine vision du monde qui conditionne un certain type de technique ? 1) L'influence de la vie matérielle sur la vie de l'esprit. Dans la Préface de la Contribution, Marx avait résumé « le résultat général qui, une fois acquis, servit de fil conducteur à [ses] études ».

Ces formulations allaient constituer plus tard l'exposé « canonique » des principes du matérialisme historique : « Dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles.

L'ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur quoi s'élève une superstructure juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociales déterminées.

Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie sociale, politique et intellectuelle en général.

Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c'est inversement leur être social qui détermine leur conscience.

À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n'en est que l'expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s'étaient mues jusqu'alors.

De formes de développement des forces productives qu'ils étaient, ces rapports en deviennent des entraves.

Alors s'ouvre une époque de révolution sociale.

Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement toute l'énorme superstructure.

Lorsqu'on considère de tels bouleversements, il faut toujours distinguer entre le bouleversement matériel des conditions de production économiques - qu'on peut constater d'une manière scientifiquement rigoureuse - et les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques, bref, les formes idéologiques sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit et le mènent jusqu'au bout.

Pas plus qu'on ne juge un individu sur l'idée qu'il se fait de lui-même, on ne saurait juger une telle époque de bouleversement sur sa conscience de soi ; il faut, au contraire, expliquer cette conscience par les contradictions de la vie matérielle, par le conflit qui existe entre les forces productives sociales et les rapports de production.

Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu'elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s'y substituent avant que les conditions d'existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société.

C'est pourquoi l'humanité ne se propose jamais que des tâches qu'elle peut accomplir, car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours que la tâche elle-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour la remplir existent déjà ou du moins sont en voie de constitution.

À grands traits, les modes de production asiatique, antique, féodal et bourgeois moderne peuvent être qualifiés d'époques progressives de la formation sociale économique.

Les rapports de production bourgeois sont la dernière forme antagonique du processus de production sociale, non pas dans le sens d'un antagonisme individuel, mais d'un antagonisme qui naît des conditions d'existence sociale des individus ; cependant les forces productives qui se développent au sein de la société bourgeoise créent en même temps les conditions matérielles pour résoudre cette contradiction.

Avec cette formation sociale s'achève donc la préhistoire de la société humaine.

» 2) Une représentation à contre-courant. Le fait que l'œuvre d'un artiste dépend de son époque est indéniable, l'artiste exprimerait la vision du monde de son époque, le style, il ne peut exprimer que ce que les découvertes de son époque lui permettent de dire, bien qu'on dise souvent qu'il est en avance sur son temps, il n'est pas pour autant devin, les œuvres d'anticipation s'inspire dans une certaine mesure de l'époque.

Mais il y a des exceptions à cela et l'histoire de l'art renferme des surprises. Le 19e siècle fut la grande époque des décalages artistiques.

Le Moyen Age a été le modèle du 19e siècle romantique, on s'est inspiré des styles byzantins, Renaissance dans l'architecture à l'heure de l'industrie et des chemins de fer.

Aussi, contrairement à ce qu'on pourrait croire, le style antique a été remis au goût du jour à la Renaissance, l'époque classique au 18e siècle, avec le néo-classicisme au 19e siècle.

On se pose rarement la question de la pertinence d'un style vieux de plus de 2000 ans dans un monde entièrement différent.

Une œuvre. »

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