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La technique est-elle la marque de la culture ?

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« VOCABULAIRE: Culture: Du latin cultura, culture du sol » (de colere, « cultiver »). Mise en valeur des terres (agriculture), des corps (culture physique) ou des esprits (culture intellectuelle), travail visant à les rendre féconds.

Par opposition à nature, tout ce qui est l'oeuvre de l'homme.

En sociologie, ensemble des connaissances et des pratiques transmises par l'éducation et propres à un groupe social donné (exemple : la culture orientale). TECHNIQUE Tout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.

La technique moderne s'appuie sur la science; mais elle s'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à produire ce qu'on souhaite qui soit — qui n'est pas.

La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en un pouvoir par l'intermédiaire d'un savoir. Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis, et non des dons ou capacités innées. A.

La technique et l'organisation sociale • Si la technique est le prolongement de la nature, elle est aussi la marque propre de la culture humaine.

Et les étapes de l'histoire – comme de la préhistoire – sont peut-être d'abord les moments successifs du progrès technique.

On distingue par exemple, dans la préhistoire, l'âge de la pierre taillée, l'âge de la pierre polie et l'âge des métaux. • C 'est une révolution technique, l'apparition du complexe agriculture-élevage, il y a quelque dix mille ans, qui est peut-être l'événement essentiel de l'histoire des hommes.

Dès l'instant où l'homme se met à cultiver les plantes au lieu de se borner à les ramasser, à élever des animaux au lieu de les chasser, il se substitue à la nature créatrice qu'il imite et transforme.

Remarquons que l'agriculture et l'élevage s'impliquent mutuellement (nécessité de cultiver les herbes fourragères pour nourrir les animaux, nécessité d'élever des animaux de trait pour ensemencer et récolter) et impliquent aussitôt une foule de techniques.

L'élevage nécessite la construction d'enclos, ce qui implique préparation et transport de matériaux; le transport exige lui-même la construction de routes, de bateaux, etc.

Ces connexions réglées de techniques diverses réclament une organisation sociale déjà complexe et entraînent la division du travail.

La collectivité agricole doit organiser sa défense (techniques militaires qui déterminent à leur tour des recherches métallurgiques).

La concentration du groupe et l'augmentation des ressources entraînent la constitution d'une aristocratie dirigeante, l'organisation de métiers divers (poterie, tissages, techniques médicales), et même l'apparition de prêtres qui vont s'occuper d'astronomie et de l'établissement d'un calendrier.

Si le progrès technique permet l'instauration d'une vie intellectuelle et spirituelle, celle-ci à son tour engendre des techniques nouvelles.

L'invention de l'écriture, en Chine comme dans le bassin méditerranéen, semble liée aux préoccupations religieuses et politiques des hommes (comptabilité des temples, liste de dynastie, etc.). B.

Influence des techniques de production sur les idées • La technique est étroitement liée à toutes les formes de la culture humaine.

Marx et, à sa suite, les théoriciens du marxisme soulignent à ce propos que l'état des techniques de production, à une certaine époque et dans une société donnée, est l'infrastructure qui commande toutes les superstructures culturelles (les idées politiques, juridiques, morales, religieuses, artistiques, etc.) de cette société, au moment de l'histoire considéré.

Un certain état des forces productives (au Moyen Âge, le moulin, au XIX siècle, la machine à vapeur) explique le régime social de la production, la division et les luttes des classes sociales, bref ce que Marx appelle les « rapports de production » (au Moyen Âge, le régime féodal avec le serf et le seigneur, au XIX siècle, le capitalisme avec le bourgeois et le prolétaire). « C e n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience» : critique de l'homme abstrait des philosophies traditionnelles; les idées des hommes s'expliquent par leurs conditions matérielles.

L'homme entretient avec ses semblables des rapports économiques dans la domestication de la nature, des rapports d'intérêts, mais si cette vérité n'apparaît pas, c'est qu'elle est travestie en problèmes juridiques, religieux ou politiques par la classe dominante et ses idéologues.

La situation des hommes et leurs rapports mutuels sont le résultat des conditions historiques et non d'un quelconque destin ou d'une nature humaine toujours identique à elle-même. Il faut donc saisir l'homme concret, aliéné d'abord sur le plan matériel puisque son travail est asservi et exploité, aliéné aussi sur le plan spirituel, dépossédé qu'il est des réalisations culturelles de l'humanité.

Il faut donc critiquer la philosophie idéaliste qui a véhiculé depuis l'antiquité cette image creuse et vide d'un homme séparé de son existence réelle.

La critique des idées, cependant, ne suffit pas, c'est l'ordre social qu'il faut transformer afin de supprimer toutes les conditions qui font de l'homme un être avili et méprisé. Le matérialisme marxiste consiste précisément à affirmer que c'est l'infrastructure technique qui détermine, en dernier ressort, toute la division en classes, tous les conflits, tous les aspects de la culture. « C e n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience» : critique de l'homme abstrait des philosophies traditionnelles; les idées des hommes s'expliquent par leurs conditions matérielles.

L'homme entretient avec ses semblables des rapports économiques dans la domestication de la nature, des rapports d'intérêts, mais si cette vérité n'apparaît pas, c'est qu'elle est travestie en problèmes juridiques, religieux ou politiques par la classe dominante et ses idéologues.

La situation des hommes et leurs rapports mutuels sont le résultat des conditions historiques et non d'un quelconque destin ou d'une nature humaine toujours identique à elle-même.

Il faut donc saisir l'homme concret, aliéné d'abord sur le plan matériel puisque son travail est asservi et exploité, aliéné aussi sur le plan spirituel, dépossédé qu'il est des réalisations culturelles de l'humanité.

Il faut donc critiquer la philosophie idéaliste qui a véhiculé depuis l'antiquité cette image creuse et vide d'un homme séparé de son existence réelle.

La critique des idées, cependant, ne suffit pas, c'est l'ordre social qu'il faut transformer afin de supprimer toutes les conditions qui font de l'homme un être avili et méprisé.. »

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