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La société est-elle un contrat ?

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« La société est un groupe d'individu entre lesquels il existe des rapports organisés et des services réciproques, consolidés en institutions et le plus souvent garantis par l'existence de règles, de lois et de sanctions.

La société crée alors des comportements individuels et collectifs et des manières de vivre différentes.

Nous vivons en société, mais pour nous, la société est présente comme un état de fait : elle est là à notre naissance, avec ses règles et ses lois.

Dès lors la société nous semble naturelle, normale.

Pourtant qu'est-ce qui pousse les hommes à s'associer avec des gens qu'il ne connaît pas et à respecter des règles qui le contraignent? N'y-a-t-il pas un contrat implicite dans l'acceptation des lois de la communauté? La société est vécu naturellement comme un état de fait - Comme le rappelle Aristote dans la Politique, il existe d'autres animaux grégaires qui vivent en groupe, troupeau et fourmilière. Certaines espèces animales vivent en groupes hiérarchisés et organisés en fonction des capacités physiologiques de leur membre : penser aux sociétés des abeilles.

Et aucun contrat ne fixe à la base les relations des membres. - Pour Aristote, l'homme est un "animal politique", c'est-à-dire qu'il est poussé naturellement et de manière innée à être sociable. - La première des sociétés est bien sûr la famille et elle répond à une nécessité d'ordre vital : se reproduire et subsister. - Pour Kant, les hommes ont une tendance naturelle à s'associer parce que la réunion des hommes permet à chacun de se compléter et de se perfectionner, mais cependant leur passion et leur désir les poussent à s'opposer au bonheur de l'autre.

Dès lors, il faut des lois pour réguler leur réunion. La société comme relation à un inconnu ne peut se faire que sur la base d'un contrat - Cependant, Rousseau affirme que la sociabilité se constitue historiquement, sous la pression des conditions extérieurs.

Pour l'auteur, tout individu dispose à sa naissance d'une indépendance naturelle et peut très bien survivre en utilisant les dons de la nature. - Dès lors, entrer en société signifie accepter les contraintes qui vont de pair, à savoir ne plus penser à son seul bonheur mais respecter et tenir compte de celui des autres.

C'est donc une perte de l'indépendance initial et cela ne peut se faire que par l'institution d'un contrat qui garantit à tous des avantages.

Seules les conventions sont susceptibles de lier les hommes.

Le contrat social a pour d'unir les volontés individuelles dans une volonté générale et ainsi chacun perd sa liberté mais s'arrache à la précarité du règne de la nature. - Pour Hobbes, dans l'état de nature, chaque individu chaque individu possède les mêmes forces, les mêmes besoins et en résulte une "guerre de chacun contre chacun" pour "dominer l'autre".

Cet état est la conséquence des passions naturelles des hommes.

Seul un artifice qui est le contrat permet d'en sortir.

Chacun cède le droit qu'il a sur les choses à l'État. Hobbes et le contrat social. Le système de Hobbes repose sur un double postulat.

Les hommes sont égoïstes et ne recherchent que leur satisfaction individuelle.

Ils sont égaux car le plus faible peut menacer la sécurité du fort.

Ce qui caractérise l'état de nature, c'est donc la méfiance mutuelle et la guerre de tous contre tous.

Il n'est pas question, à ce stade, de droit naturel.

Hobbes distingue le droit de nature, c'est-à-dire la faculté qu'a chacun d'agir par n'importe quel moyen en vue de sa propre conservation, et la loi de nature qui est un ensemble de règles découvertes par la raison et qui interdisent à l'homme de faire tout ce qui peut mener à sa propre destruction.

Mais, dans l'état de nature, la loi de nature n'a pas d'effectivité parce qu'elle n'est pas garantie par la force. L'état de nature est donc un état d'insécurité perpétuelle dont les hommes cherchent à sortir.

Ils sont en conséquence amenés à conclure un pacte par lequel chacun remet à un homme ou à une assemblée les pouvoirs qu'il a sur lui-même, à la seule condition que les autres en fassent autant.

Cet homme (ou cette assemblée) acquiert ainsi la puissance souveraine, dont il doit user pour la protection des sujets.

Le fondement de l'obligation d'obéir qu'ont les sujets est à la fois la protection dont ils jouissent et la force du souverain qui les y contraint.

Le pacte contient ainsi la garantie de sa propre effectivité.

Il est également clair, d'une part, qu'il n'y a pas de limite au pouvoir du souverain et que celui-ci ne peut être déposé, parce qu'il n'y a pas eu de contrat entre lui et ses sujets, et, d'autre part, que ceux-ci n'ont aucun droit, même si leur protection n'est pas assurée et même si le souverain est un tyran, car, à partir de la conclusion du pacte, toute la force est de son côté.

L'originalité de Hobbes est d'avoir échappé au dualisme roipeuple en supprimant la dualité des contrats et d'avoir ainsi fondé en logique l'absolutisme.

Le pacte unique qu'il décrit tient à la fois du pacte d'association et du pacte de soumission.

C'est la soumission commune au souverain qui seule fonde la société et garantit sa pérennité. La société entre communauté pensée et juxtaposition inconsciente Il faut en fait distinguer la société politique- où le vivre ensemble est l'objet de la volonté des hommes- de la simple masse, foule où la juxtaposition d'individus n'est pas pensée ou interrogée. - La société contemporaine oscille entre ces deux pôles : elle se dote d'une part d'institutions pour penser son mode d'existence en commun, définir les valeurs communes mais elle consiste aussi en une coexistence subie que Sartre nomme la "série", c'est-à-dire la réunion de personnes dans le métro ou une file d'attente au cinéma.

Ici la réunion se fait de manière contingente parce que les individus ont les mêmes projets individuels. - Il faut alors peut-être s'interroger sur la société et s'apercevoir qu'elle ne se manifeste pas seulement dans un contrat implicite, mais dans beaucoup d'autres formes de vivre-ensemble. Ainsi, la société semble de prime abord naturelle.

L'homme est poussé à rechercher son semblable pour se développer et s'épanouir. La société permet d'assurer la survie et la sécurité.

Cependant, en entrant en société, l'homme perd sa liberté et son indépendance naturelle.

Il faut donc que cela se fasse selon un contrat où chacun accepte d'aliéner sa liberté à la société, pour assurer l'existence d'une société paisible. Cependant, dans les sociétés contemporaines, ce contrat se fait plus diffus.

Nous sommes souvent en présence d'inconnus et notre réunion ne fait l'objet d'aucune réflexion et d'aucun contrat.

C'est qu'en définitive, il y a beaucoup de possibilités et de façons de vivre ensemble.. »

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