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La sensibilité est-elle une condition de la connaissance ?

Extrait du document

« Termes du sujet: CONDITION (n.

f.) 1.

— Dans la proposition « si A alors B », A est condition de B ; se dit aussi du premier terme d'une relation causale réelle (les conditions d'un phénomène).

2.

— Condition nécessaire et suffisante : A est condition nécessaire et suffisante de B, si quand A on a toujours B et sans A jamais B. 3.

— Manière d'être, situation (la condition humaine), situation sociale. 4.

— Conditionné : a) Qui dépend d'une condition.

b) Qui a subi un conditionnement.

5.

— Conditionnement : processus par lequel un comportement en vient à être déterminé par des conditions données ; modification d'un comportement par établissement de réflexes conditionnés (cf.

réflexe).

6.

— Conditionnel : qui dépend d'une condition ; pour QUINE, nom de l'implication matérielle. Connaissance Du latin cognitio, « action d'apprendre ».

Activité de l'esprit par laquelle l'homme cherche à expliquer et à comprendre des données sensibles. Le problème de l'origine et du fondement de la connaissance, ainsi que celui de ses limites, oppose en particulier Kant et les empiristes. L'expérience sensible repose par définition sur la sensation.

Qu'est-ce que la sensation ? C'est un état du corps causé par une stimulation interne ou externe et perçu consciemment.

Lorsque nous éprouvons une sensation de chaleur, nous pouvons l'exprimer de deux façons : « j'ai chaud » ou « il fait chaud ».

En effet, la sensation possède un aspect subjectif : nous éprouvons intérieurement la faim, la soif, la nausée, la céphalée, etc.

Mais cette affection interne peut aussi nous informer sur l'état de notre corps et sur le monde extérieur.

C'est la dimension objective de la sensation.

Les sens sont donc des témoins, mais ils ne le sont pas tous au même titre.

On peut, comme Kant, classer les cinq sens en fonction de leur rapport à une impression externe : le goût et l'odorat sont plus subjectifs qu'objectifs, car l'impression qu'ils produisent est plus celle de la jouissance que de la connaissance de l'objet extérieur.

En revanche, le toucher, la vue et l'ouïe sont plus objectifs que subjectifs : « Ils se rapportent davantage, écrit Kant, à la connaissance de l'objet extérieur qu'ils ne mettent en mouvement la conscience de l'organe affecté.

» Les deux premiers établissent un rapport intime avec la chose sentie ; mais, dans le cas du toucher, il y a contact extérieur ; et pour ce qui est de la vue et de l'ouïe le rapport est indirect.

N'est-ce pas pour cette raison qu'il est plus difficile de tomber d'accord sur les saveurs et les odeurs que sur les sons et les images ? Quoi qu'il en soit de leur degré d'objectivité, les sens sont, à des degrés très divers, la première source d'information sur le monde. Analyse du sujet : Une première remarque s'impose, c'est le singulier du terme « condition ».

On nous demande la condition suffisante et nécessaire pour qu'une connaissance revête le caractère de scientifique et non un étalage de propriétés qui feraient qu'une connaissance soit scientifique. On peut s'étonner d'une telle question en ce sens qu'une connaissance semble toujours être du côté de la science. Comment, en effet, une connaissance, puisqu'elle est finalement savoir, pourrait ne pas être scientifique ? Il faut alors se rappeler Platon qui fait la distinction dans le Ménon entre une opinion et une opinion droite.

C'est-à-dire que l'on peut avoir une connaissance exacte d'une chose, on peut dire la réalité ou dire vrai sans pour autant que cela soit une connaissance relevant d'un esprit scientifique.

Le sujet nous invite donc à découvrir le trait essentiel d'une telle connaissance qui la distinguerait d'une opinion ou d'un savoir du commun, d'un savoir ordinaire.

Qu'elle est alors la particularité d'une connaissance scientifique ? Quelle sorte de connaissance attend-t-on de la science ? Proposition de plan : 1) Là où le « don » surnaturel s'arrête, le savoir scientifique va plus loin : on peut répéter à volonté l'opération qui va prouver ou non sa validité.

La connaissance est scientifique si on peut la prouver par une expérimentation (expérience construite dans des conditions idéales) qui peut être répétée à volonté.

La magie (on ne répète pas deux fois de suite le même numéro, tous les magiciens le disent), le surnaturel ne se soumettent pas à l'expérimentation. Ainsi, bien plus que la volonté à l'universalité (à laquelle les scientifiques contemporains semblent tourner le dos) et à l'objectivité, qui pose de nombreux problèmes épistémologiques, la connaissance est scientifique dès lors qu'elle peut se soumettre à l'expérimentation ou même au verdict de l'expérience.

Dans Logique de la découverte scientifique, Popper nous montre qu'une théorie, qu'une explication est scientifique quand on peut à partir de celleci construire une expérience ; il faut qu'elle soit, le cas échéant, réfutable par des évènements.

Une connaissance scientifique peut être testée : c'est ce que Popper appelle le concept de falsification.

Pour la connaissance scientifique, l'irréfutable est un défaut et relève de la croyance ou de la superstition. L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succès scientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'il n'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudosciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie de l'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper, dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : «C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut. »

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