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La science peut-elle résoudre les problèmes politiques ?

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« Malgré la foule d'exemples que l'on peut produire en faveur ou en défaveur de la science, il faut bien se garder de « traduire » ce sujet en un autre énoncé, du type « La science fait-elle le bonheur? » ou « Pour ou contre la science? ».Le problème concerne la relation entre un certain type de savoir (la science) et un certain type d'action (la politique).

La science (à distinguer de la technique) peut-elle et doit-elle jouer un rôle politique? La vie de la cité n'est-elle pas, par définition, non scientifique? Et la science n'est-elle pas, par essence, apolitique ? C'est la position d'Aristote (Éthique à Nicomaque) : la vie de la cité échappe par nature à la science dans la mesure où elle est le domaine des choses humaines, contingentes et variables.

La science n'étudie, en effet, que des phénomènes nécessaires et constants. À cette thèse s'oppose le scientisme.

C'est le courant de pensée pour lequel le développement des sciences résoudra, à terme, les problèmes non scientifiques de la société.

Et vous pouvez alors évoquer la rationalisation de la vie publique dont témoigne la multiplication des experts. N'oubliez pourtant pas que la politique, tout comme l'éthique, est essentiellement normative (elle a besoin de produire des règles, des normes), alors que la science est nécessairement descriptive (son souci est d'énoncer ce qui est, non ce qui doit être), sous peine de perdre son objectivité. [Ce sont les besoins qui ont conduit les hommes à vivre en société.

La difficulté de les satisfaire est à l'origine des problèmes politiques.

La science est capable de créer d'inépuisables richesses.] L'homme, en tant qu'individu, ne se suffit pas à lui-même Ainsi que Marx l'écrit dans L'Idéologie allemande: «Comme la conscience, le langage naît du seul besoin, de la nécessité du commerce avec d'autres hommes.» Si le besoin unit les êtres humains, il les désunit également tant que les richesses sont en nombre insuffisant, qu'elles sont inégalement réparties et maladroitement distribuées. La science apporte des solutions techniques Balthus croyait fermement en la nécessité de limiter les naissances.

Selon lui, la population devait augmenter de manière géométrique, tandis que les richesses suivaient une progression arithmétique.

Ces prévisions se sont avérées erronées.

En effet, elles ne tenaient pas compte de l'évolution des sciences et de leur application au domaine agro-alimentaire. L'ordre et le progrès reposent sur la science Dans son Système de politique positive, Auguste Comte conçoit un plan de réorganisation de la société ayant pour but de concilier l'ordre et le progrès.

L'ordre repose sur une religion de l'humanité, le progrès sur la supériorité intellectuelle de la science.

L'esprit positif, pensant globalement la destination de l'humanité, est capable de concevoir une nouvelle harmonie sociale. [La science sert l'homme mais ne concerne pas ses propres fins.

Face aux problèmes politiques, elle ne peut qu'apporter des solutions d'ordre technique et non des solutions d'ensemble.] La science ne cerne pas la réalité humaine D'une part, la science ne rend compte que d'une infime partie de la réalité.

D'autre part, ses méthodes ne sont pas applicables à la compréhension de la réalité humaine.

Max Weber, dans Le Savant et le politique, montre que la science, tout en ayant «désenchanté» la nature, ne nous dit pas comment l'homme doit conduire sa vie.

La découverte du monde à travers le regard scientifique peut être une révélation bénéfique pour l'homme.

Il ne s'agit pas d'un désenchantement en terme péjoratif, mais en tant que vigilance face à l'illusion.

L'homme découvre ses erreurs, il ne connaît plus le monde de façon intuitive mais peut enfin. »

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