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La science peut-elle dicter des conclusions et des conduites morales ?

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« [La science peut nous enseigner ce qu'est le Bien. Il faut connaître l'homme pour savoir ce qui est bon pour lui. Dans le domaine de la bioéthique, une connaissance scientifique est nécessaire.] Il y a une science du Bien Platon pense donc que l'on peut parvenir à une connaissance rationnelle, de ce qui est bien, de la même manière que l'on peut déterminer des vérités mathématiques ou physiques. Pour Platon, comme pour Socrate, l'opinion est vide de sens, elle ne traduit que l'intérêt, le désir, le caprice.

Il faut lui substituer le concept (l'idée).

La parole est l'outil de la justesse et de la justice dont on mésuse en en faisant l'outil de l'opinion. Grâce à la dialectique — cette entreprise critique radicale — le philosophe — ce spécialiste compétent — fait de la parole le seul usage qui soit conforme : ordonner le réel, harmoniser les rapports entre les hommes en les rendant intelligibles.

Sans justesse dans le raisonnement, il ne saurait y avoir justice entre les hommes.

Être juste, c'est en quelque sorte connaître avec justesse et agir avec justice.

L'Etat sera alors géométriquement harmonieux quand chacun, selon sa compétence-complexion, occupera la place et la fonction qui lui reviennent : ouvrier, soldat, administrateur. Cette division tripartite reproduit d'ailleurs celle de l'âme, et de même que la justice privée harmonise les trois parties de l'âme (concupiscence, coeur, esprit), la justice sociale harmonise les trois classes de l'Etat-cité. "L'homme juste ne permet pas qu'aucune partie de lui-même fasse rien qui lui soit étranger, ni que les trois principes de son âme empiètent sur leurs fonctions respectives; il établit au contraire un ordre véritable dans son intérieur, il se commande lui-même, il se discipline, il devient ami de lui-même, il harmonise les trois parties de son âme absolument comme les trois termes de l'échelle musicale, le plus élevé, le plus bas, le moyen, et tous les tons intermédiaires qui peuvent exister, il lie ensemble tous ces éléments et devient un de multiple qu'il était, il est tempérant et plein d'harmonie et dès lors dans tout ce qu'il entreprend, soit qu'il travaille à s'enrichir, soit qu'il soigne son corps, soit qu'il s'occupe de politique, soit qu'il traite avec des particuliers, il juge et nomme toujours juste et belle l'action qui maintient et contribue à réaliser cet état d'âme et il tient pour sagesse la science qui inspire cette action; au contraire, il appelle injuste l'action qui détruit cet état, et ignorance l'opinion qui inspire cette action." (République, livre IV). S'il nous faut d'abord apprendre à mesurer, à nous éloigner des impressions sensibles pour appréhender l'intelligible, l'idée, l'objectif, l'essence, cela ne saurait suffire, car, nous devons non seulement baliser horizontalement, d'idée séparée (concept) en idée séparée, tout le champ de l'intelligible, mais encore, verticalement, par cette discussion raisonnée qui n'est autre que le dialogue dialectique, nous élever jusqu'à l'Idée de toutes les idées, c'est-à-dire le principe premier, le Bien, auquel toutes les idées participent, avec lequel elles sont en relation nécessaire.

Une fois ce mouvement ascendant opéré et le Bien reconnu comme ce soleil qui d'évidence éclaire et «nourrit» tout, nous pourrons «redescendre» et ordonner rationnellement le monde, la cité, l'individu, selon une géométrie harmonieuse. Au terme du monde intelligible est l'idée du Bien, difficile à voir, mais qu'on ne peut voir sans conclure qu'elle est universellement la cause de toutes les choses bonnes et belles, elle qui a engendré, dans le monde visible, la lumière et le souverain de la lumière, étant elle-même souveraine dans le monde intelligible, dispensatrice de vérité et d'intelligence : c'est elle qu'il faut voir si l'on veut agir sagement, soit dans la vie privée, soit dans le vie publique.

(La République, livre VII).. »

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