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La religion est-elle un obstacle a la connaissance ?

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« Analyse du sujet : · La question est celle de la relation entre deux notions : la religion et la connaissance.

On se demande si elles sont ou non compatibles. · "être un obstacle" : cette expression doit être travaillée.

Cet obstacle est-il extérieur ou intérieur ? Est-il insurmontable ou non ? Doit-il être ou non surmonté ou contourné ? A quel niveau s'édifie-t-il ? Qu'empêche-t-il précisément ? · La religion : soit système de dogmes ou de croyances, soi système de pratiques (le culte).

Double étymologie latine : religare (relier les hommes entre eux et à Dieu) ou relegere (relire (les textes de la tradition) ou recueillir (la parole révélée)).

Enfin, relation au sentiment et à la foi.

La religion suppose la distinction sacré / profane, naturel / surnaturel au sens où elle est croyance à un ordre supérieur et différent (le sacré).

C'est cette dimension de croyance qu'il convient de travailler par opposition à la notion de connaissance, mais aussi la notion de culte comme pratique, car la connaissance suppose aussi un certain nombre de pratiques (des méthodes, des expériences, des argumentations etc).

En outre, la question du sentiment a son importance : le sentiment propre de la connaissance n'est-il pas la certitude ? · La connaissance : on peut la définir comme une croyance vraie justifiée.

La "croyance" désigne l'attitude du sujet, "vraie" la valeur de l'objet cru, "justifiée" la relation de la croyance à l'objet (on peut en effet croire quelque chose de vrai "par accident" ou par hasard : si j'affirme qu'il fait jour alors que je suis enfermé, et qu'il se trouve qu'il fait jour mais que je ne peux le justifier, alors on ne peut parler ici de connaissance ou de savoir).

Le connaissance va avec l'idée de certitude, mais la notion de foi aussi.

La connaissance suppose des procédures, des pratiques qui paraissent se distinguer de la religion : les données sensibles, les vérités logiques, l'intersubjectivité, l'objectivité, les preuves, le refus de l'autorité etc.

Mais le problème pour la connaissance, c'est de se fonder. Problématique : La religion porte essentiellement sur le mystérieux, le transcendant et le surnaturel, en bref, ce qui échappe à l'homme.

La connaissance, au contraire, peut être déterminée comme le processus par lequel nous ramenons le différent à l'identique, l'inconnu au déjà connu.

De ce point de vue, religion et connaissance s'opposent, l'une ne paraissant demeurer que pour autant que la seconde est inachevée.

Dès lors, revendiquer la religiosité serait soustraire a priori un champ à la connaissance, cette soustraction s'apparentant à un abus de telle sorte que l'essence de la religion serait l'obscurantisme (il n'y aurait de religion que pour autant qu'il reste du mystère, il faut donc préserver le mystère) ; la religion serait dans cette logique un obstacle à la science.

Mais d'un autre côté, la connaissance est, comme toute activité humaine, limitée, et il apparaît que la prétention totalisante de la connaissance laisse échapper ce point.

En outre, la connaissance doit être fondée : n'y a-t-il pas, dans une certaine mesure, au fondement de la connaissance, une certaine foi, au moins en la vérité ? Sous cet angle, il y a quelque chose de religieux dans la connaissance.

C'est donc là notre problème : comme revendication du mystère, la religion semble faire obstacle à la connaissance.

Mais celle-ci comme recherche, suppose une foi, donc une religiosité.

En ce sens la religion paraît fonder la connaissance. 1.

La connaissance a besoin de la religion qui lui permet de se développer. · Comme l'affirme Saint Augustin : « La foi doit précéder l'intelligence de telle façon que l'intelligence devienne la récompense de la foi » Sermon CXXIX.

La foi est connaissance imparfaite fondée sur l'autorité (auctoritas = le Christ, les Écritures ou l'Eglise), dont la certitude est perçue par le coeur.

Sur la Trinité : « la foi cherche, l'intellect trouve ».

La foi précède donc l'intelligence, qui suppose une "tension" ou une finalité.

"Seule est complète la tension qui avance par la foi" (ibid.

IX, I, ).

La foi cherche pénétrée de la confiance en un transcendantal pouvoir de découverte.

Dès lors, toute connaissance suppose une "foi" relative à ce que l'on cherche.. »

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