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La religion est-elle fondée sur la peur de la mort ?

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« PROBLEMATIQUE ENVOYEE PAR L'ELEVE: Le lien entre la religion et la mort est séculaire, car la mort produit une crainte qui est naturellement présente en chacun de nous.

Dès lors la religion, qui se définit par un ensemble de croyances et de rites liés au partage entre le profane et le sacré, peut apaiser cette crainte en nous faisant soit accepter la dureté de notre condition humaine, soit en nous laissant espérer une vie après la mort.

Ainsi, vous pouvez montrer comment face à la crainte de la mort, les hommes ont construit des discours sur l'au-delà et ainsi tout un ensemble de croyances.

Face au néant, l'homme serait ainsi cet être qui pense ou se représente un autre monde, d'autres possibilités.

Dès lors, sans cette crainte on peut être conduit à penser que l'homme ne se tournerait pas vers la religion.

Vous pouvez insister sur le fait que le discours religieux semble bien séparer deux mondes, le monde terrestre et celui de l'au-delà.

Vous pouvez alors montrer en quoi cette crainte conduit à tout un ensemble de rites et de croyances que certains ont pu qualifier de superstitions.

Ainsi, Epicure, dans le Lettre à Ménécée, montrera que si la crainte de la mort disparaît, les superstitions n'ont plus lieu d'être.

Vous pouvez également vous reporter aux analyses de Spinoza lorsqu'il opère une critique de la superstition.

Mais est-ce cette seule crainte de la mort qui fonde la religion ? Ne peut-elle pas reposer sur d'autres craintes ? Ici, vous pouvez penser aux analyses de Marx lors de sa critique de la religion.

Il montre en quoi cette dernière repose avant tout sur des conditions sociales et économiques qui font que l'homme se construit un espoir en se projetant dans un autre monde.

La religion apparaît bien comme une illusion mais surtout, c'est en faisant croire que la vie après la mort est heureuse qu'elle se construit.

Ce n'est donc pas sur une peut de la mort mais sur un espoir en des lendemains meilleurs dans un autre monde que la religion reposerait.

Toutefois, est-ce uniquement la criante, la peur ou le malheur qui sont au fondement de la religion ? La religion n'est-elle, en d'autres termes, qu'une illusion rassurante ? [C'est «la peur qui a créé les dieux» (Lucrèce).

La religion est consolatrice.] La religion comme (faux-)remède à la peur de mourir Une des premières cause d'angoisse chez les humains est, selon Épicure, l'inquiétude religieuse et la superstition.

Bien des hommes vivent dans la crainte des dieux.

Ils ont peur que leur conduite, leurs désirs ne plaisent pas aux dieux, que ceux-ci jugent leurs actes immoraux ou offensants envers leurs lois et ne se décident à punir sévèrement les pauvres fauteurs, en les écrasant de malheur dès cette vie ou en les châtiant après cette vie.

Ils pensent aussi qu'il faut rendre un culte scrupuleux à ces divinités, leur adresser des prières, des suppliques, leur faire des offrandes afin de se concilier leurs bonnes grâces.

Car les dieux sont susceptibles, se vexent pour un rien, et sont parfois même jaloux du bonheur des simples mortels, qu'ils se plaisent alors à ruiner.

Toutes ces croyances qui empoisonnent la vie des hommes ne sont que des superstitions et des fariboles pour Epicure. Pour s'en convaincre, il faut rechercher quels sont les fondements réels des choses, il faut une connaissance métaphysique, cad une science de la totalité du monde.

Celle-ci nous révélera que le principe de toutes choses est la matière, que tout ce qui existe est matériel.

Ainsi, la science peut expliquer tous les événements du monde, tous les phénomènes de la Nature, même ceux qui étonnent et terrorisent le plus les hommes, comme procédant de mécanismes matériels dépourvus de toute intention de nuire, et nullement d'esprits divins aux volontés variables.

Par exemple, les intempéries qui dévastent vos biens et vous ruinent ne sont nullement l'expression d'une vengeance divine pour punir vos fautes passées, mais seulement la résultante de forces naturelles aveugles et indifférentes à votre devenir.

C'est ce qu'établira de façon complète Lucrèce, en donnant même le luxe de plusieurs explications possibles des mêmes phénomènes, arguant du fait que l'essentiel n'est pas de connaître la vraie cause du phénomène, mais de savoir qu'il possède une cause matérielle non intentionnelle.

C'est en effet cela seul qui importe à notre bonheur, puisque ce savoir nous délivre des angoisses religieuses.. »

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