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La religion contredit-elle le bonheur humain ?

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« VOCABULAIRE: RELIGION Étymologie discutée.

Cicéron fait dériver le mot du latin relegere qui s'oppose à neglegere comme le soin et le respect s'opposent à la négligence et à l'indifférence.

D'autres font dériver le mot de religare: La religion est avant tout le lien qui rattache l'homme à la divinité : «La religion consiste dans un sentiment absolu de notre dépendance.» (Schleiermacher).

La religion c'est le sentiment que l'homme ne s'est pas donné lui-même l'existence, qu'il dépend d'un Être qui le dépasse infiniment.

Sociologiquement, les religions sont les divers cultes organisés (avec leurs dogmes et leurs rites) pour rendre hommage à Dieu. Bonheur: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier.

• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. Quels sont les rapports entre le bonheur et la religion ? En quoi celle-ci participerait-elle à une idée de bonheur, et en quoi au contraire l'exclurait-elle ? Le bonheur peut être défini de deux façons (définition non exhaustive à améliorer) : - comme un état de satisfaction de toutes nos tendances et de tous de nos besoins organiques (le bonheur est plus complet et plus durable que les plaisirs et les joies).

Dans ce cas-là, on peut se demander comment concilier cette satisfaction complète avec les principes (moraux) des religions ; - comme l'état du sage dont l'activité est conforme à la morale.

Selon les morales, le bonheur réside dans la conformité à la nature (stoïcisme), dans la tranquillité d'âme (épicurisme) ou dans l'obéissance à la raison (rationalisme).

C'est donc plus un idéal qu'un état affectif.

Il est synonyme de béatitude.

Dans ce cas-là on voit que bonheur et principes religieux sont conciliables.

Que dire d'autre part de l'ascèse de vie que l'on attend du croyant dans certaines religions en vue du bonheur d'après la mort ? Comment contredit-elle le bonheur humain ? [Voltaire loue la liberté et la tolérance, tant du point de vue religieux que politique, philosophique, littéraire ou scientifique. Il s'en prend au pessimisme de Pascal, à la rigidité des anglicans.

Il défend une idée purement laïque du bonheur.] Rien n'est plus important que la liberté et la tolérance Influencé par l'esprit anglais, Voltaire loue la liberté parlementaire, le sens de la tolérance et la libre pensée qui règnent en Angleterre.

Il plaide en faveur de Bacon, à ses yeux le père de la philosophie expérimentale, de Locke et de Newton.

Trois esprits qui, contrairement à certains philosophes français (notamment Descartes), ne se perdent pas dans les nuées de la métaphysique. La religion est une aliénation du bonheur humain La religion s'enracine dans le sentiment du sacré.

Mais dans la société moderne, depuis le triomphe de la bourgeoisie, il semble que ce sentiment du sacré se soit évanoui ou ait été perverti.

Feuerbach est l'un des premiers philosophes à avoir pris toute la mesure du caractère profane de notre société.

Il reconnaît que les hommes se sont si bien « appropriés » « le vrai », « l'humain » et « l'antisacré » que le « christianisme a perdu toute force de résistance ».

Le christianisme, écrit-il, « est nié », « nié dans l'esprit et le coeur, dans la science et la vie, dans l'art et l'industrie, radicalement, sans appel ni retour » : « L'incroyance a remplacé la foi, la raison la Bible, la politique la religion et l'Eglise, la terre a remplacé le ciel, le travail la prière, la misère matérielle l'enfer, l'homme a remplacé le chrétien ».

Et, ajoute Feuerbach, « si dans la pratique l'homme a remplacé le chrétien, il faut alors que dans la théorie aussi l'être humain remplace l'être divin ».

Ce qui signifie que la philosophie doit cesser d'être « théologie » pour devenir « anthropologie ».

Dans « L'essence du christianisme », Feuerbach montre que, dans la religion, l'homme est aliéné, cad dépossédé de lui-même, de sa propre essence.

La religion n'est jamais que le mystère de l'homme fait Dieu.

Autrement dit, ce ne sont jamais que ses propres perfections et ses propres attributs que l'homme adore en Dieu.

L'homme s'est ainsi dépouillé de son être pour l'attribuer à une réalité étrangère, Dieu : « Pour enrichir Dieu, l'homme doit s'appauvrir ; pour que Dieu soit tout, l'homme doit n'être rien » (« L'essence du christianisme ») La religion est « la première conscience de soi de l'homme, mais elle est indirecte ».

En elle, l'homme « a pour objet son propre être sous forme d'un autre être ».

La religion chrétienne est « la relation de l'homme à lui-même, ou plus exactement à son essence, mais à son essence comme à un autre être ».

Aussi la tâche de la philosophie est-elle de faire reconnaître à l'homme sa propre essence au lieu qu'il adore en un autre être, nommé Dieu. Pour Feuerbach, il y a du divin, car le savoir ou l'amour sont choses divines mais il n'y a pas de Dieu.

Il peut. »

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