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La réflexion philosophique nous détache - t - elle du monde ?

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« Réflexion : retour sur soi.

ambiguïté du terme, peut désigner : - Activité intellectuelle organisée s'appliquant à résoudre une difficulté particulière (pensée appliquée, dense, sérieuse) - renvoyer à l'identique (ex : miroir réfléchissant) Dans les deux sens, c'est la médiation de la pensée philosophique dans notre appréhension du réel qui est questionnée. Philosophique : relatif à l'exercice ordonné de la raison.

Caractérisé par une méthode scrupuleuse d'investigation et une attitude de recherche face au monde Détache : séparer deux êtres auparavant joints (ici « nous », c'est-à-dire celui qui pratique la philosophie, et le monde). Suppose : - L'attachement préalable des deux êtres - Un moment de rupture du lien - quelque chose qui puisse constituer un espace entre les deux Le monde : le réel / l'être = l'ensemble des existants.

Le sens dépend en fait du sens donné au « nous » : - Impersonnel : l'être comme catégorie générale.

La réflexion philosophique est-elle incompatible avec une saisie véritable de l'être ? - Personnel : le réel vécu comme actualité, comme présence.

La réflexion philosophique nous fait elle vivre différemment - de façon plus distante - le chaos de notre vécu ? PBTK : La réflexion philosophique, qui s'annonce comme une médiation entre nous et le monde, semble nous couper du reste du réel en tant qu'elle nie son actualité, son caractère concret et présent.

N'est-ce pas contradictoire avec le projet philosophique même, qui est de comprendre le réel ? En ce sens, la philosophie est-elle intrinsèquement contradictoire ? I.

La réflexion philosophique met le monde en suspens 1.

La réflexion philosophique, en substituant la logique passionnelle de notre vécu immédiat à une logique de la raison, nous détache du monde en nous invitant à prendre de la distance avec nos passions Ex: d'Epictète à Descartes : « changer ses passions plutôt que l'ordre du monde« .

En approfondissant notre connaissance du monde, nous traçons plus exactement la marge de notre liberté (contre les illusions, les désirs déraisonnables - l‘ensemble des fictions douloureuses d'un esprit immergé dans le réel). => Pb : tend à remplacer les êtres réels par des abstractions 2.

La critique nominaliste : la réflexion philosophique manipule des concepts abstraits qui, s'éloignant de loin en loin avec les êtres réels, sont frappés d'irréalité complète, voire d'insignifiance. -> la réflexion philosophique s'intéresse à des réalités purement mentales.

Aucun contact avec le réel concret. 3.

La critique nominaliste de la philosophie reste de la philosophie, et c'est bien au nom du réel qu'elle parle.

En fait, attention constante de la philosophie par rapport à la possibilité de cette trahison. => il faut étudier en quoi la médiation de la pensée peut constituer un appui pour se rapprocher du réel II.

Grâce à cette distance, la réflexion philosophique nous permet de comprendre plus profondément le réel 1.

S'éloigner du sensible immédiat ne signifie pas pour autant s'éloigner du monde.

Cf Platon : le savoir est une remontée du divers sensible vers l'unité des Idées (réalités ultimes) (point qui unit livres VI et VII de la République : maturation nécessaire du savoir.

Nous ne sommes pas d‘emblée en contact avec les essences). 2.

Même divers sensible est à questionner (évidence trompeuse du réel).

Cf Husserl : projet de la phénoménologie : passer de l' »attitude naturelle » (croyance que le réel nous est donné essentiellement à travers notre attitude immédiate et naïve) à l' »attitude phénoménologique » (qui se tient en arrêt devant la complexité fondamentale du phénomène). => donc en-deça et au-delà de notre appréhension intuitive du monde, la réflexion philosophique nous rapproche du réel 3.

Le réel comme résultat de la philosophie Le réel n'est pas une évidence sur laquelle se bâtit l'édifice philosophique.

La réflexion philosophie ne prend pas le réel pour donné, elle cherche à le retrouver à son terme.

Cf Hegel, Phénoménologie de l'Esprit : le mouvement final est la reconnaissance de l'Esprit dans le réel et du réel dans l'Esprit. Conclusion : La dimension éthique mise à part, la réflexion philosophique ne nous détache pas du monde - elle n'est pas compatible avec l'indifférence face à l'être.

La philosophie se fonde sur l'étonnement premier de la présence du monde, et la réflexion philosophique est un effort perpétuel pour retrouver et exprimer sa réalité.. »

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