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La recherche du bonheur peut-elle être une éthique ?

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« Définition des termes du sujet: BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier.

• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. éthique Du grec éthos, « moeurs ».

Doctrine qui concerne la conduite de la vie, selon la finalité qu'on lui assigne.

Elle est ancrée dans l'ici et maintenant de la vie humaine en société, alors que la morale est davantage un impératif absolu, sans égard au contexte. Être heureux, ce serait, semble-t-il, ne connaître ni souffrance ni insatisfaction.

Mais comment définir le bonheur ? Qu'est-ce qu'être comblé ? La satisfaction de tous nos désirs n'engendrerait-elle pas satiété et ennui ? Et le bonheur est-il le bien suprême, la seule chose qui vaille d'être cherchée ? Ou bien la valeur du bonheur dépend-elle de la qualité morale du bonheur recherché ? Faut-il même parfois, au nom d'une exigence morale, renoncer au bonheur espéré ? 1.

PLAISIR, JOIE, BONHEUR, BÉATITUDE A - La valeur du plaisir ¦ Le plaisir est une expérience agréable, liée aux sensations, donc à un éprouvé corporel.

L'enfant nouveau-né ne connaît que l'opposition entre plaisir et déplaisir (ou douleur).

Le psychisme s'organise donc dans un premier temps selon le principe de plaisir, qui sera peu à peu corrigé par les épreuves de réalité, sources d'un principe de réalité, qui permet de différer et d'attendre la satisfaction, ou de tenir compte du caractère possible ou impossible du désir. ¦ Le plaisir est ainsi le premier bien spontanément recherché.

Mais l'agréable se distingue cependant du bien.

Le plaisir que le tyran prend à exercer arbitrairement son pouvoir provoque le malheur d'autrui et son propre mal moral. Ce qui nous fait envie n'est pas toujours un bien.

La volonté d'être bon sportif suppose un entraînement intensif, astreignant et douloureux, et peut s'opposer à l'envie de paresser ou de garder du temps libre.

De plus, l'agréable peut correspondre au simple soulagement d'une douleur, et donc coexister avec un mal.

Platon montre que l'homme de plaisir est insatiable et jamais satisfait, il ressemble à un tonneau percé : le plaisir s'oppose donc parfois non seulement au bien (moral), mais aussi au bonheur lui-même. ¦ Le caractère éphémère du plaisir et son indifférence au bien manifestent qu'il est du ressort du sensible, et non du rationnel ; comment pourrait-il fonder une éthique ? Et pourtant chacun cherche son bien – et poursuit donc la représentation qu'il se fait du bonheur –, à partir d'une logique qui reste celle du principe de plaisir. B - Joie, bonheur et béatitude ¦ Sans doute faut-il ici distinguer entre plaisir et joie : le plaisir concerne les éprouvés corporels et psychiques qui sont vécus comme agréables ; la joie est une qualité de l'âme que Spinoza décrit comme une augmentation de sa puissance d'être.

Le plaisir nous affecte, mais la joie est d'abord interne, et concerne notre être même.

Le plaisir peut me venir d'un autre, mais il reste partiel, lié à ce que je ressens ; la joie concerne l'ensemble de ma relation avec cette autre personne, c'est sa personne et son attitude qui me réjouissent. ¦ Le bonheur est de ce point de vue du côté de la joie, car il relève de la totalité ; et il suppose en outre la durée – tandis que la joie peut être momentanée, et coexister avec une souffrance ou une douleur.

Le bonheur suppose une harmonie totale et durable entre soi et soi-même, entre soi et l'autre, entre soi et le monde.

Comment ne pas le désirer ? Mais comment ne pas juger d'emblée qu'une telle attente est utopique ? ¦ La béatitude serait pourtant la réalisation d'un tel bonheur total, définitif, sans failles, mais le terme implique en outre l'idée d'un bonheur d'essence spirituelle, susceptible d'accomplir les plus hautes destinées de l'homme.

Le terme (qui a pour synonyme « félicité »), relève surtout du vocabulaire religieux, et implique la joie parfaite d'une contemplation de Dieu.

La figure symbolique traditionnelle de cette promesse de béatitude est l'image du paradis. ¦ Dans l'Éthique de Spinoza, la béatitude est liée à la « connaissance du troisième genre », capacité de reconnaître et d'éprouver de façon adéquate l'essence et la nécessité de toutes choses et d'y trouver sa joie ; cela revient à aimer Dieu (c'est-à-dire, pour Spinoza, la nature) de l'amour dont il s'aime lui-même. C - L'opposition kantienne entre morale et bonheur ¦ Mais cette conciliation entre éthique et recherche du bonheur est impossible dans la conception kantienne de. »

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