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La réalité est-elle logique?

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« Introduction La réalité, communément définie comme « ce qui est », ou « ce qui est réel » (et non imaginaire), désigne ainsi tout fait observable par les sens, tous les phénomènes (physique, organique, chimique etc.) et l'ensemble des choses qui structurent le monde.

La philosophie est elle-même née d'une réflexion sur la réalité, puisque l'homme, soucieux de saisir le sens des phénomènes qui se présentaient à lui, et décidé à porter moins de crédit aux mythes dont les explications pouvaient s'avérer pour le moins douteuses, s'employait à déterminer les lois rendant possibles tel type de phénomène, lois découlant du constat d'une certaine régularité à l'oeuvre dans la nature. L'homme s'évertua alors à définir la structure du réel, ce qui la rend intelligible, c'est-à-dire compréhensible pour une conscience humaine.

Et dès l'Antiquité, les philosophes donnèrent à cet agencement harmonieux qu'est la nature le terme de « Logos ».

C'est de là que provient le logique proprement dit, puisqu'il doit être le reflet de la raison à l'oeuvre dans la connaissance des principes.

Mais un débat capital s'est élevé dans l'histoire de la philosophie, puisque les avis divergeaient sur ce qui pouvait permettre de comprendre le réel, sur le véritable lieu de sa logicité : c'est le débat entre rationalisme et empirisme.

Pour le premier, l'homme peut connaître la structure de la réalité à partir de la seule pensée et de ses principes (Descartes, Spinoza, Leibniz) ; pour le second, le fondement de la connaissance se trouve dans l'expérience sensible (Locke, Hume etc.).

Peut-on ainsi dépasser cette alternative et montrer que la réalité n'est logique qu'au regard d'un rapport sujet/objet où aucun des termes n'est lésé ? I.

S'arracher du Mythos (le mythe) afin d'affirmer l'évidence du Logos (la raison) : - - - Les Présocratiques, ou philosophes de la nature, se débarrassèrent des explications mythiques pour la compréhension de la réalité, et définirent par l'observation des phénomènes les principes premiers qui les régissent.

Abandonnant alors l'idée imaginaire d'un pouvoir des dieux sur la nature (par exemple la foudre marquait la colère de Zeus), ils tentaient d'extraire de leurs observations la loi fondamentale du monde (Logos). Thalès de Milet, considéré comme le premier philosophe, considérait l'eau comme étant le principe originaire (archè) de toute réalité.

Son disciple Anaximène lui aussi donnera pour premier principe un élément matériel, l'air. Héraclite contre Parménide : toujours en quête d'une rationalité à l'oeuvre dans le monde (Kosmos), ce débat ne cesse d'intéresser les philosophes encore aujourd'hui.

En effet, Héraclite et Parménide nous orientent sur deux conceptions divergentes concernant la nature de ce qui est, de ce qui est réel.

Parménide présentait l'être comme seul critère de vérité.

Cet être unique, éternel et immuable est au centre de tout ce qui est.

Dès lors il apparaît que le monde sensible et hétérogène, expérimentable par l'homme, n'est qu'illusion des sens, puisque la seule réalité vraie n'est attribuable qu'à cet être originel.

Ainsi seule la connaissance rationnelle, et non l'intuition empirique, peut prétendre saisir la vérité du réel.

D'autre part, Héraclite affirme dans les fragments qu'il nous reste que tout ce qui est est soumis au devenir.

Tout est voué au changement, « tout coule », c'est pourquoi « on ne peut se baigner deux fois dans le même fleuve ».

Seul le Logos à l'oeuvre dans toute la réalité est capable d'unifier les différences qui habitent le monde sensible.

Ainsi il faut savoir écouter le Logos pour se forger un savoir vrai. Les penseurs de l'Antiquité déjà montraient l'évidence du concept de réalité, concept immédiatement logique pour tout homme doué de raison, puisqu'il s'érige à chaque instant dans la conscience de l'homme, même à son insu.

Ainsi plus tard Descartes voyait lui aussi en la réalité une de ces « notions qui sont d'elles-mêmes si claires qu'on les obscurcit en les voulant définir » (Principes, I, X).

Spinoza ne dit pas autre chose avec sa définition de la substance : « J'entends par substance ce qui est en soi et est conçu par soi, c'est-à-dire ce dont le concept n'a pas besoin du concept d'une autre chose duquel il doive être formé » (Ethique, I, Déf.

3). Dès lors, même s'il semble absurde de vouloir définir la réalité, elle est toujours là et le philosophe a à la comprendre comme elle lui apparaît. II.

Rationalisme et Empirisme. - Le rationalisme (cf.

Descartes, Spinoza, Leibniz) : principal courant du 17e siècle, ses représentants posent la possibilité de connaître la structure de la réalité à partir de purs principes de la pensée.

L'ordre logique du monde rend possible sa connaissance déductive.

Les mathématiques furent le modèle d'une méthode. »

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