La raison est-elle toute-puissante ?

« Termes du sujet: POUVOIR: Du latin populaire potere, réfection du latin classique posse, «être capable de ». 1° Verbe : avoir la possibilité, la faculté de.

2° Avoir le droit, l'autorisation de.

3° Nom : puissance, aptitude à agir. 4° En politique, ressource qui permet à quelqu'un d'imposer sa volonté à un autre, autorité.

5° Employé seul (le pouvoir), les institutions exerçant l'autorité politique, le gouvernement de l'État. RAISON: Du latin ratio, « calcul », « faculté de calculer, de raisonner » (en grec logos). * Au sens subjectif : mode de penser propre à l'homme (lui-même défini comme « animal raisonnable »). * Par opposition à l'intuition : faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de déduire des conséquences. * Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal. * Par opposition à la foi : la « lumière naturelle », naturellement présente en tout homme. * Par opposition à l'expérience : faculté de fournir des principes a priori (c'est-à-dire indépendants de l'expérience) * Au sens objectif : principe d'explication, cause (exemple : les raisons d'un phénomène). * Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons). A.

Descartes et le doute méthodique • Le doute renforce la toute-puissance de la raison.

Descartes insiste sur la nécessité de faire table rase de tout — une seule fois dans sa vie, contrairement au doute sceptique qui doute toujours, la vérité étant, si elle existe, inatteignable — si l'on veut fonder une théorie de la connaissance sur un roc et non sur du sable.

Comment trouver ce fondement irréfutable, principe à partir duquel on va édifier la vérité de toutes choses, principe premier de toute connaissance ? Descartes démontre que la pensée est ce principe fondateur. • En effet, la raison peut douter de tout et doit même le faire, mais le fondement qu'elle découvre c'est la raison elle-même.

Le doute implique la pensée.

La raison humaine est finie, mais elle est capable de penser l'infini, idée mise en nous par Dieu.

La raison peut donc appréhender le monde, créé par la volonté divine, le connaître, grâce aux règles de la méthode. • Les philosophes du XVIIe siècle confortent la puissance de la raison, et ont une confiance inébranlable en cette faculté pour découvrir les lois du monde.

La science moderne naît avec la vérification de l'expérience (qu'on appellera l'expérimentation).

Ce qui va désormais compter est la cohérence interne du discours, et non plus sa vérité matérielle, c'est-à-dire réelle, concrète. B.

Hegel et le pouvoir absolu de la raison • Hegel va donner le pouvoir absolu à la raison.

C'est la raison seule qui gouverne le monde : « Tout le rationnel est réel, tout le réel est rationnel ». C'est dans l'histoire que se réalise progressivement la rationalité.

La raison humaine reflète l'Esprit immanent à l'univers.

Il n'y a pas d'irrationnel. Ce qui est rationnel est réel et ce qui est réel est rationnel. (Principes de la philosophie du droit) Cette phrase a donné lieu à bien des débats. S'agit-il d'une justification de l'ordre établi et du réel ? En réalité, Hegel lui-même souligne que la phrase peut aussi signifier que tout ce qui est rationnel doit être.

Il s'agit surtout de dire que la philosophie est compréhension du réel et non la "construction d'un au-delà qui serait (...) dans l'erreur d'une façon de raisonner partielle et vide." • La raison est donc capable de penser par elle-même le sensible.

Il n'y a ni inconnaissable, ni indicible.

Puisque tout est rationnel, puisque de ce fait tout s'explique par la raison, le danger de la philosophie de l'histoire de Hegel est donc de tout justifier.

Justifier, c'est légitimer : peut-on tout admettre sous couvert de la raison ? SUPPLEMENTS: Je pense donc je suis (Descartes).. »