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La raison est-elle incapable de donner un sens à la vie ?

Extrait du document

« [La vie est irrationnelle dans son essence.

La raison ne m'explique pas pourquoi je suis un être seul et voué à la finitude, pourquoi le monde est en perpétuel changement.

Mon comportement même est déterminé par des forces irrationnelles.] Le monde n'a pas de sens rationnel Contrairement aux philosophes qui pensent que le monde est régi par le logos, par un ordre rationnel immuable, Nietzsche affirme que le fond de l'être est irrationnel et changeant.

Le monde n'est pas régi par le logos, mais par le chaos.

Ce n'est donc pas par la raison que l'on accède à l'essence des choses, mais par l'ivresse, la danse, le délire dionysiaque, par un comportement irrationnel. Nietzsche, enfin, a sonné le glas de la raison, dont il faisait remonter l'acte de naissance à Socrate et l'apparition de la dialectique.

Philosophe "à coups de marteaux", la valeur de la raison sonne creux.

C'est aussi dans son berceau que le nihilisme voit le jour.

Le culte de la raison exprime un affaiblissement de la vie qui, opposée à elle-même, finit par se détester et se nier.

Les valeurs proposées par la raison sont de fausses valeurs, qu'elle achève d'ailleurs de détruire par son penchant à la critique aveugle.

Elle porte en elle le négatif et conduit au néant.

La raison scientifique se définit par la méfiance à l'égard de l'apparence et de l'immédiat ; elle manifeste une aigreur à l'endroit de la vie telle qu'elle est donnée ; en s'instrumentant par la technique, elle fabrique un monde programmé et prévisible, caractérisé par la petitesse et la mesquinerie.

L'essentiel de la vie est la volonté de puissance, soit l'affirmation de sa surabondance créatrice, violente et imprévisible.

Il n'y a pas d'outre-monde où la Raison gouvernerait dans l'ombre le destin des individus et l'Histoire.

Il y a la vie et son devenir comme puissance destructrice et créatrice, dont le symbole est Dionysos, sensualité, jouissance et souffrance de la force, qui engendre et détruit. 1.

Le renversement du platonisme Selon Nietzsche, platonisme et christianisme ont méprisé le sensible et inventé la fable d'un autre monde : un « arrière-monde».

Le paradis ou l'audelà de la religion, mais également le monde vrai, que la philosophie oppose au monde apparent, ont fait de l'homme un être dépravé, qui préfère ce qui lui fait du mal.

Alors que la vie est instinct de croissance, accumulation de forces, l'homme nihiliste s'est mis à adorer la vérité pour mieux haïr la vie. 2.

La volonté de puissance Pour libérer cette volonté malade, la philosophie doit opérer un renversement des valeurs.

Une volonté saine est, pour Nietzsche, une volonté de créer, d'engendrer de nouvelles valeurs.

La volonté de puissance n'est autre que la puissance d'une volonté libérée du ressentiment et de la crainte.

Elle n'est pas un désir d'acquérir la puissance, ce qui serait une volonté d'être satisfait, mais un désir d'acquérir davantage de puissance.

« Le bonheur est le sentiment que la puissance croît.

» Pour cette raison, l'art constitue le modèle de toute philosophie, car il affirme tous les aspects de l'existence et ne cherche pas à séparer le vrai et l'illusoire, le bien et le mal. La vie est irrationnelle Camus a relevé l'absurdité de l'existence.

La raison ne peut se convaincre de l'existence de Dieu.

L'homme est seul au monde et ne parvient pas à donner un sens rationnel à sa vie. Interroger la vie nous conduit souvent à la problématique du sens.

D'abord, parce que vivre, c'est sentir et se sentir : toute vie s'éprouve d'abord, agréable ou désagréable, l'existence est toujours sentiment d'exister.

Mais lorsqu'elle est aussi la vie d'un être raisonnable, nous voudrions comprendre, comment, pourquoi et en vue de quoi elle vit.

Question qui n'est pas sans importance, car c'est de sa réponse que dépend la valeur de la vie : la vie vaut-elle ou non la peine d'être vécue, et qu'est-ce qui peut lui donner cette valeur ? D'où découle une autre question : sommes-nous maître de notre vie, ou en sommes-nous toujours dépossédé, d'une manière ou d'une autre ? La vie possède-t-elle en elle-même son sens, ou faut-il le lui conférer ? Le sens est-il déjà là, positif, substantiel, ou bien est-ce à nous de le produire, à travers un acte subjectif ? Lorsque nous donnons un sens à notre vie, nous sommes partie prenante : c'est un vivant qui lui confère ce sens, et c'est en vivant qu'il le découvre ou l'invente.. »

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