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La philosophie est-elle une tentative pour penser aussi loin que possible ?

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« 1 - L'expérience proposée par la philosophie Ce terme de philosophie signifie sagesse, art de vivre ; il signifie aussi une morale et selon l'expression du penseur grec Aristote, la philosophie est : « la science des premiers principes et des causes premières ».

La science et la sagesse forment, du temps des Grecs, un ensemble harmonieux et nécessaire. • La science n'a qu'un but bénéfique, celui de nous conduire à une vie sage.

L'idée même de la faute ou de l'erreur prend un sens tout à fait particulier.

Socrate estime que « nul n'est méchant volontairement ».

Il est impossible d'imaginer que l'être humain pourrait tendre vers le mal.

Mais en plus de cette certitude, il faut relever une notion particulière, celle de tension vers quelque chose.

Le philosophe, dira Pythagore, recherche plus qu'il ne possède. • La philosophie se proposera donc des méthodes pour nous permettre d'acquérir l'esprit de tolérance et l'esprit critique.

Nous ne pourrons jamais éviter la tentation de nous accrocher à des certitudes et par conséquent d'oublier le danger de cette attitude.

Mais le philosophe est là pour renouveler cette volonté d'intelligence et de mémoire.

Je possède la vérité tout autant qu'un autre, elle est à autrui, comme elle peut être à moi. • Ce travail philosophique ne se présente pas comme une sensation d'insatisfaction et de malheur.

Nous ne visons pas à être malheureux, sceptiques ou désespérés.

Nous ne proclamons pas que le bonheur est impensable.

Mais nous cherchons à diriger notre action et à orienter nos connaissances en toute lucidité.

Donc, le philosophe présente la philosophie comme le moyen calme, serein et exigeant d'aller vers la vérité. 2 - La philosophie, un art de réfléchir Jusqu'au xixe, et aux modifications proposées par l'école scientiste, la philosophie, puisqu'elle couronnait l'édifice de toutes les connaissances universitaires, risquait de se voir jugée comme un savoir, regroupant toute une série de connaissances et de techniques sur l'univers et sur l'homme.

Mais, en plus, cette réflexion du sage lui assurait une victoire possible sur ses passions et sur les aléas de la vie.

La philosophie a été comme une sorte de programme parfait et indépassable. • Mais, comme s'amuse à le souligner Descartes, les systèmes des penseurs succèdent aux systèmes des penseurs et à chaque fois, l'homme découvre qu'il a été abusé et trompé.

Ce qui se déclarait la vérité n'était tout au plus qu'une approximation plus ou moins vérifiable.

Il faut donc se mettre de nouveau en quête de la vérité.

Ce fameux savoir des philosophes n'est qu'un leurre, qu'une utopie.

Nous pouvons nous payer de mots ou de formules, mais la vérité éclate. Aucun système philosophique ne détient la solution.

Nous pouvons d'ailleurs, à ce propos, établir encore un système philosophique de plus.

Nous le nommerons le scepticisme qui nous apprendra à penser : « que sais-je et que puis-je dire ? », ou le stoïcisme qui nous proposera de mépriser les souffrances et les misères de la vie, sans pour autant les supprimer. • Mais la réflexion, aujourd'hui, concerne d'abord le domaine philosophique des sciences.

Car les techniques, puis les théories, ont permis des progrès vérifiables et universels.

Hier, il fallait que j'en réfère à la philosophie pour déchiffrer le monde, mais de nos jours, les progrès et l'indépendance des sciences ont relégué la philosophie dans un territoire vide.

Car la physique, avec Kepler, Galilée ou Newton, la chimie avec Lavoisier, la biologie avec Cl.

Bernard, et toutes les sciences humaines bien assurées de leur méthode, comme la psychologie ou la sociologie, ont permis aux hommes de réaliser leurs pouvoirs et leur savoir.

Ils ont vu et compris ce qu'ils pouvaient faire, et même en économie, ils ont imaginé les solutions pour dépasser les problèmes présentés comme insolubles. • La réflexion philosophique, à quoi bon ? Dans ces conditions, la philosophie ne pouvait qu'être victime du succès des sciences.

Et, au XIXe, elle le fut.

Mais son idéal de réflexion ne s'altère pas, lorsque les succès des autres disciplines établissent des repères évidents.

L'esprit humain, parce que le champ de sa conscience s'élargit et qu'il assume de plus en plus de connaissances, est suscité à s'interroger plus en profondeur et plus en extension.

Mais la démarche originale se maintient, enrichie et plus épanouie. Donc, grâce aux moyens techniques les plus élaborés, le philosophe est incité à mieux analyser les fondements mêmes de son savoir et de son pouvoir. 3 - La réflexion, une méthode de la conscience Pour permettre à l'homme d'aller aussi loin que possible dans son aventure, il est nécessaire de lui faire connaître les mécanismes qui sont à sa disposition.

Ainsi la conscience se présente comme la base même de toute connaissance psychologique.

Cette « intuition qu'a l'esprit de ses états et de ses actes » est un peu cette lumière qui éclaire toutes les cavernes intérieures où s'opèrent les secrets de ma vie, et où l'esprit veut mettre une lumière définitivement claire. • Longtemps d'ailleurs, cette idée d'une conscience-reflet, d'une conscience-miroir fut suffisante.

Les psychologues et les médecins jugeaient satisfaisante cette notion d'un pouvoir de regard intérieur, mais ils estimaient que ce pouvoir n'allait pas très loin.

Quand l'être humain prenait conscience, il prouvait qu'il venait de réagir à quelque chose.

Cela s'appelait quelque chose de supplémentaire : épiphénomène ; on l'estimait en plus.

Mais ce supplément. »

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