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La philosophie doit-elle être objective ?

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« [ Selon la doctrine empiriste, la philosophie ne doit pas être vague et abstraite, mais correspondre à ce qui est.

Ce qui est, ce sont les faits, ce que l'expérience peut facilement et objectivement démontrer.] II faut se méfier des idées vagues L'empirisme se méfie des idées vagues et abstraites et n'admet que les idées qui peuvent être aisément démontrées par l'expérience.

L'empirisme rejette comme non fondés les concepts fumeux qui relèvent de la métaphysique, de la philosophie de l'histoire, du discours politique.

Son modèle de raisonnement, c'est la pensée logique et scientifique. C'est ainsi qu'il existe un courant de pensée, l'empirisme, qui soutient que l'expérience est l'origine et le fondement de toutes nos connaissances.

Cette conception affirme que la connaissance est fondée sur l'expérience sensible externe (les sensations) et interne (nos sentiments tels qu'ils sont vécus).

Elle a tendance à exclure toute spéculation au-delà des données de l'expérience, c\'est-à-dire à récuser la métaphysique.

En effet, comment pouvons-nous affirmer l'existence de Dieu alors que cette dernière ne repose sur aucune preuve ? Qui ne nous dit pas que cette notion n'est qu'une invention de l'esprit ? En effet, nous n'avons pas de connaissance de Dieu puisque nous ne pouvons pas le comprendre : nous ne pouvons que croire en lui.

Or la croyance s'oppose à la connaissance puisqu'elle n'est qu'une adhésion incertaine à une idée ou à une affirmation. La philosophie doit être logique Ainsi que le dit Wittgenstein: «La juste méthode de philosophie serait en somme la suivante: ne rien dire sinon ce qui se peut dire, donc les propositions des sciences de la nature (...) et puis à chaque fois qu'un autre voudrait dire quelque chose de métaphysique, lui démontrer qu'il n'a pas donné de signification à certains signes dans ses propositions» (Tractatus logico-philosophicus). La philosophie doit rester rationnelle Jacques Bouveresse dénonce, au nom de la raison et de l'objectivité, la philosophie française de la seconde moitié du XXe siècle.

Pour lui, le structuralisme (Foucault, Deleuze), le néomarxisme (Sartre, Althusser) sont des pensées dogmatiques et irrationnelles.

Ces philosophes, trop «littéraires», prennent leurs idéaux pour la réalité et contribuent au déclin de la philosophie rationnelle. [La philosophie a aussi pour fâche de créer des concepts, d'affirmer des valeurs morales, politiques, esthétiques, d'analyser une réalité qui échappe à la démonstration expérimentale.] L'empirisme est au fond une négation de la philosophie, puisqu'il ne reconnaît comme rationnelles que la connaissance scientifique et la critique de la philosophie.

La tâche de la philosophie est bien plus vaste: elle doit créer des valeurs, c'est-à-dire énoncer des idéaux moraux, politiques, esthétiques. La réalité humaine est infiniment plus complexe que la réalité matérielle.

La philosophie doit s'efforcer de penser cette réalité et de proposer pour cela des descriptions qui ne peuvent pas être démontrées objectivement, mais simplement par l'intuition.

Il est absurde de demander à la philosophie la même objectivité qu'aux sciences expérimentales. Pour saisir ce que nous voulons penser, il faut avoir recours à ce que Bergson nomme l'intuition.

Alors que l'entendement a l'habitude de tourner autour d'un objet, d'en établir la cartographie de surface, qu'il prétend le connaître lorsqu'il dispose d'une rhapsodie de mesures, il nous faut au contraire, si nous voulons saisir la vie, non pas l'analyser en différents éléments, mais tenter de voir « le dedans » des choses en train de se faire.

L'intuition s'efforce de coïncider avec son objet, avec ce qu'il a d'unique et par conséquent d'inexprimable.

Nous pouvons ainsi tenter de sympathiser avec le personnage d'un roman, c'est-à-dire ressentir ses émotions et, pour tout dire, nous approcher de sa durée intime.. »

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