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La philosophie comme démystification ?

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« Termes du sujet: PHILOSOPHIE La philosophie, selon Pythagore, auquel remonte le mot, ce n'est pas la sophia elle-même, science et sagesse à la fois, c'est seulement le désir, la recherche, l'amour (philo) de cette sophia.

Seul le fanatique ou l'ignorance se veut propriétaire d'une certitude.

Le philosophe est seulement le pèlerin de la vérité.

Aujourd'hui, où la science constitue tout notre savoir et la technique, tout notre pouvoir, la philosophie apparaît comme une discipline réflexive.

A partir du savoir scientifique, la visée philosophique se révèle comme réflexion critique sur les fondements de ce savoir.

A partir du pouvoir technique, la sagesse, au sens moderne se présente comme une réflexion critique sur les conditions de ce pouvoir. Une nouvelle fonction de la philosophie ? Quel est le but de la philosophie ? Les Grecs en attendaient, conformément à l'étymologie, la recherche d'une sagesse, un art d'être heureux et de se conduire dans la vie ; mais ils voulaient aussi fonder cet idéal pratique sur une connaissance théorique de l'homme et de la nature (voir chap.3, pp.

15-16).

On retrouvera par la suite, chez Montaigne ou Spinoza par exemple, l'idée que la philosophie doit servir à définir un art de vivre.

Puis, de plus en plus, cette dimension pratique va perdre de son importance et les philosophes, à partir de Descartes, vont dans leur ensemble se concevoir comme des théoriciens, préoccupés avant tout par la recherche de la vérité et par la définition des conditions auxquelles y parvenir. Or, à la fin du XIX siècle, il semble que la philosophie s'oriente vers une voie nouvelle, largement empruntée depuis : non plus dire ou produire une vérité, construire un système, mais pourfendre les illusions, détruire les croyances. Bref, le philosophe apparaît comme un démystificateur. Nietzsche, Marx, Freud En se voulant « briseur d'idoles «, Nietzsche a sans aucun doute joué un rôle considérable dans la redéfinition du rôle de la philosophie, mais en ont joué un aussi, à la même époque, Marx et, un peu plus tard, Freud : trois figures qui ont profondément influencé la pensée contemporaine. Leurs problématiques respectives sont très étrangères les unes aux autres, et leurs opinions sont parfois opposées (par exemple, l'aristocratisme de Nietzsche ne peut être que méprisant à l'égard du socialisme de Marx), mais on peut relever entre eux une certaine communauté de démarche, qu'il est possible de résumer ainsi : « Ne pas croire les hommes ni leurs idées, sur parole ».

Pour Nietzsche : ne pas admettre comme des évidences les valeurs morales de notre civilisation ; pour Marx : ne pas croire l'idée qu'une société se fait d'elle-même, idée qui s'exprime dans son système juridique, ou dans ses conceptions philosophiques ou religieuses dominantes, c'est-à-dire dans ce que Marx nomme du terme général d'idéologie ; pour Freud : ne pas croire que les justifications rationnelles et conscientes de nos actes en sont les mobiles réels. Les oeuvres de Nietzsche, de Marx et de Freud se présentent donc bien comme des entreprises de démystification. Face aux phénomènes qu'ils analysent (jugements moraux, idéologies ou contenus de conscience), ils ne se demandent pas si ceux-ci sont vrais ou faux mais : qui parle, et d'où parle-t-il ? Il s'agit donc, à chaque fois, de déplacer les phénomènes analysés vers autre chose qu'eux-mêmes : ramener les valeurs à la volonté de puissance qu'elles expriment (Nietzsche) ; expliquer les idéologies par l'organisation matérielle de la société qu'elles reflètent et justifient (Marx) ; traiter les grandes oeuvres de la civilisation (l'art, la religion...) en les réduisant à l'expression de structures inconscientes de l'individu et même de l'humanité entière (Freud).. »

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