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La nature entre rêve et réalité

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« VOCABULAIRE: RÊVE Succession d'images qui se déroulent dans la conscience pendant le sommeil et que le sujet endormi vit comme des événements réels.

P our les anciens, le rêve est un signe qui vient de l'A u-delà.

P our les scientistes du xix' siècle, c'est la mécanique nerveuse, libérée du contrôle de la conscience vigilante, qui explique cette succession d'images peu cohérentes.

Ni l'explication magique, ni l'application physiologique ne découvrent au rêve un sens humain.

Le sens du rêve est situé en quelque sorte soit au-dessus, soit au-dessous de l'homme : les dieux parlent en mes songes ou bien c'est mon corps qui rêve, mais ce n'est pas moi qui rêve.

Mes rêves, si l'on peut dire ne me concernent pas.

Freud, le premier, donne au rêve un sens humain : Le rêve est la satisfaction d'un désir.

La censure (voir ce mot) qui, à l'état de veille, refoule les désirs scabreux, interdits, se trouve pendant le rêve non pas supprimée mais affaiblie.

Les désirs interdits se satisfont dans le rêve, mais d'une façon encore détournée, voilée, symbolique.

Le rêve nécessite donc une interprétation et son incohérence n'est qu'apparente.

Sous les images manifestes, patentes, du rêve, le psychanalyste doit découvrir des significations cachées. Réalité / Réel : Réalité: * C aractère de ce qui a une existence concrète, par opposition aux apparences, aux illusions ou aux fictions de notre imagination. * Ensemble des choses et des faits réels. Réel: * C omme adjectif : qui existe effectivement, et pas seulement à titre d'idée, de représentation ou de mot (exemple : un pouvoir réel). * C omme nom : l'ensemble des choses qui existent, le monde extérieur (synonyme : réalité). NATURE : 1° L'inné par opposition à l'acquis (nature opposée à culture, ou chez les anthropologues anglo-saxons nature opposée à nurture); 2° Essence, ensemble des propriétés qui caractérisent un objet ou un être (la nature de l'homme par exemple); 3° L'ensemble des phénomènes matériels, liés entre eux par des lois scientifiques.

En ce sens, le naturel peut s'opposer au surnaturel qui désigne une intervention transcendante de la divinité; 4° Spinoza distingue la nature naturante, c'est-à-dire la substance infinie et la nature naturée, les divers modes par lesquels s'exprime cette substance.

Le mot nature est ambigu. Le naturalisme du xviiie siècle par exemple est contradictoire.

D'une part son épistémologie réduit la nature à un mécanisme (des faits soumis à des lois nécessaires) indifférent aux valeurs humaines.

D'autre part, sa morale prétend se fonder sur la nature, c'est-à-dire sur des tendances spontanées, supposées bonnes; la nature devient alors la Mère-Nature, une sorte de providence bienveillante. Lorsque nous trouvons un portefeuille plein de billets de banque sur un trottoir, nous pouvons le garder, mais nous devons le rendre.

Rien ne nous y contraint; mais une obscure impression nous y oblige.

Le sentiment du devoir est comme l'esquisse confuse d'un raisonnement, qu'il nous faut développer pour comprendre ses raisons ; comme il nous pousse à faire quelque chose de contraire à notre intérêt apparent, il faut le justifier. 1.

Le devoir pour les autres. A - Le devoir et les passions. • Il nous semble bien souvent que c'est la peur d'être puni qui nous pousse à faire notre devoir.

Le devoir serait une punition intériorisée, se manifestant par la culpabilité lorsqu'on ne le suit pas.

M ais dans des circonstances où nous savons que l'impunité est absolument certaine, pourquoi le suivons-nous, ou pourquoi nous sentons-nous coupables ? • Le plus souvent les coupables cachent leur faute, et ceux qui font leur devoir aiment qu'on le sache.

Ne fait-on pas son devoir par goût d'une bonne renommée, ne cache-t-on pas ses fautes par peur de la honte ? Il n'y a pas de raison de le faire, dès lors, s'il n'y personne pour le savoir. • La seule passion qui puisse justifier que l'on fasse son devoir en toute circonstance, c'est l'amour.

Par bienveillance pour autrui, je fais son bien, même si personne ne le sait ; mais n'est-ce pas par plaisir d'une bonne opinion de soi-même, comme on écrase sa larme sur soi en faisant l'aumône ? B - L'utilité du devoir. • Le sentiment qui nous retient au bord de la faute, et nous pousse au devoir, semble d'une façon générale commandé par l'utilité qu'on en retire.

Faire le bien des autres, pour son propre bien à terme, pour avoir la conscience tranquille, pour être fier de soi-même, pour n'être pas puni. • V ivre dans une société humaine implique un contrat tacite d'utilité réciproque je suis honnête envers toi, tu seras honnête envers moi.

Si chacun suit son devoir, personne n'est lésé ; mais celui qui ne le suit pas lèse tous les autres, car il en tire un avantage qu'ils n'ont pas. • Encore une fois, l'impunité libérerait du devoir, si nous le faisions toujours en vue des autres.

A ucun mobile, aucun motif du devoir ne peut le rendre absolument impératif, si nous ne le faisons pas en quelque sorte pour nous-mêmes. 2.

LE DEVOIR POUR SOI-MÊME. A - Le devoir par devoir. • Nous faisons quelque chose par utilité lorsque nous le faisons-en vue de quelque chose d'autre ; mais lorsque nous faisons quelque chose par devoir, nous le faisons pour lui-même.

Le devoir ne commande pas hypothétiquement, mais catégoriquement.

M ême si nous pouvons faire notre devoir avec inclination, nous ne devons pas le faire par inclination. • Une action en effet peut être conforme au devoir, sans être perpétrée par devoir.

Un commerçant, dit Kant, qui est honnête par intérêt bien compris, agit conformément à son devoir, mais n'agit pas par devoir. • Faire son devoir ne requiert aucun motif ; le devoir est au contraire un motif lui-même.

C 'est pourquoi à la question : pourquoi dois-je...

? il n'y a pas d'autre réponse que : parce que tu dois.

T rouver une raison au devoir, ce n'est plus faire son devoir par devoir. B - L'universalité du devoir • Le devoir s'impose à nous aussi impérieusement et aussi universellement qu'une loi.

Parce que nous sommes des êtres rationnels, nous pouvons mesurer les conséquences d'une universalité de nos actes.

A insi notre volonté se propose toujours une maxime, notre devoir impose une loi morale. • Les êtres rationnels forment donc une communauté régie par c e s lois de la moralité.

Ils les reconnaissent en s'imaginant les conséquences d'une universalité de leur maxime : si c'était une loi de mentir pour protéger un délit, personne ne croirait ce mensonge.

La maxime d'un comportement immoral se contredit elle-même, et seul un être sans raison peut la suivre. • La force du respect pour le devoir, c'est la force du respect pour la présence de la raison en nous.

Le sentiment confus qui nous pousse à agir, c'est le sentiment de la pression de la raison sur notre libre arbitre ; la raison nous ordonne absolument, nous sentons que nous devons nous plier.. »

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